NIAMEY, 26 mars (ANP) – Le Gouvernement nigérien a révoqué lundi 25 mars par décret trois maires des communes rurales de Kenembakaché (Maradi) Liboré et N’dounga (Tillaberi) pour diverses ‘’irrégularités ‘’ et ‘’pratiques frauduleuses’’ dans leur gestion, annonce un communiqué du conseil des ministres.Il s’agit de Ibrahim Kaché Daouda (Kanembakaché), Moussa Abdou (N’dounga) et Boubacar Hanébéry (Liboré).Le texte pointe du doigt au niveau de ces communes plusieurs irrégularités et pratiques frauduleuses émaillant la gestion financière, comptable, administrative et foncière des autorités en charge de ces collectivités territoriales, dressées dans un rapport de l’inspection générale de l’administration territoriale.A Kanembakaché (Département de Mayahi), il est fait cas d’ « une gestion financière et comptable caractérisée par de nombreuses insuffisances et irrégularités, notamment : la tenue irrégulière de la comptabilité de la Commune ; plusieurs irrégularités relevées dans l’exécution des dépenses ; une accumulation des arriérés de salaires et d’indemnités des personnels sur plusieurs mois ; et une gestion administrative peu orthodoxe caractérisée par divers abus notamment » poursuit le communiqué.S’y s’ajoutent les absences répétitives du maire aux sessions du conseil municipal ; des conflits d’intérêts dans la gestion de l’opération «vente des vivres à prix modéré», mettant en cause le maire de la Commune en responsabilisant un proche parent, en lieu et place du comité mis en place à cet effet, « cela en violation des dispositions de l’article 49 du Code Général des Collectivités Territoriales », accuse le communiqué.Au niveau de la Commune rurale de N’Dounga (Département de Kollo), les principaux griefs sont « une mauvaise tenue de la comptabilité caractérisée par de nombreuses irrégularités et autres insuffisances dans l’exécution des dépenses de la commune », une très faible mobilisation des ressources propres de la commune ; une gestion foncière chaotique marquée par d’intenses activités de lotissements orchestrées et réalisées par des promoteurs privés, le plus souvent en violation de la législation et de la réglementation en vigueur ».Il est reproché au maire de la Commune rurale de Liboré (Département de Kollo) « de nombreuses irrégularités dans l’exécution des dépenses de la commune : la quasi-totalité des mandats de paiement examinés par la mission de contrôle est affectée par ces irrégularités qui se traduisent par l’insuffisance des pièces justificatives des dépenses » entre autres.Le rapport épingle en outre « Un déficit de caisse ; des prélèvements fiscaux non effectués et/ou non reversés aux services fiscaux de l’Etat ; la mise en place d’un système malsain de passation des marchés publics au mépris de la réglementation en vigueur ; et une gestion foncière confuse dans le cadre de plusieurs opérations de lotissements réalisées par la Commune de Liboré et des opérateurs privés.Le communiqué du gouvernement précise que les responsables municipaux mis en cause seuls et/ou solidairement avec les receveurs municipaux et toutes autres personnes mises en cause par les rapports doivent rembourser aux communes, les sommes relevées à leur encontre sans préjudice des poursuites pénales éventuelles.Depuis l’élection des conseils locaux en 2011- dont le mandat est prorogé-, plusieurs maires et présidents de conseils régionaux avaient été révoqués pour divers manquements par décret en conseil des ministres.SML/CA/ANP-00130 Mars 2019