Tillabéri, 25 juil (ANP) – Le secteur éducatif a constitué une des priorités de la Gouvernance du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir le 26 juillet 2023.
Conscient de l’importante que constitue le secteur pour le développement du pays, le Chef de l’Etat a mis un point d’honneur à choisir les hommes qu’il faut aux places qu’il faut dans le secteur. Les résultats sont aujourd’hui à la hauteur des attentes, comme le témoigne le Directeur régional de l’éducation de Tillabéri, M. Arima Chegou, qui met en exergue les avancées enregistrées dans la région.
Selon en effet Arima Chegou, « avant l’avènement des évènements du 26 juillet, nous pouvons considérer que la situation de l’école à Tillabéri était très difficile en ce sens qu’elle était marquée vraiment par le sceau de la situation sécuritaire », précisant qu’en « réalité les exactions des groupes armés faisaient régner tout un tas de problèmes ».
« II y avait près de 912 écoles fermées pour près de 77.491 élèves et apprenants dont 39.122 filles. Ça renfermait aussi bien les écoles primaires, les CEG que les centres de formation », a-t-il expliqué.
« Nous avions des difficultés dans la zone de Tondikwindi, de Kokorou, Ayorou, Inates, Kokorou-Bankilaré, toute la bande de Gothèye, Téra-Bankilaré, sur l’axe Torodi-Makalondi et aussi les communes comme Djaladjo, sur l’axe Téra aussi, des coins comme Dargol, Djagourou, les écoles étaient abondamment fermées, les enfants étaient laissés à eux-mêmes, ils ne pouvaient pas aller à l’école et de notre côté, pour envoyer des enseignants dans la zone ils étaient hésitants à cause de l’insécurité, c’était très difficile, il n’y avait pas de mesures conservatoires à pouvoir les emmener », a ajouté M. Arima Chegou.
« La question sécuritaire qui avait porté un grand coup au secteur a été un sujet brûlant qui a été abordé par les responsables régionaux de l’éducation » , a notifié le Directeur Arima soulignant que, de l’autre côté aussi, il y avait des escarmouches dans la zone de Filingué, notamment Sanam, Abala et Tamou aussi avec Djaladjo ».
« Dès son avènement, le CNSP a pris les taureaux par les cornes », a-t-il déclaré, soulignant qu’avec l’avènement du 26 juillet, les nouvelles autorités ont considéré que ce sont des choses qui ne peuvent pas perdurer et il fallait prendre les mesures nécessaires c’est-à-dire prendre à bras le corps la situation et trouver une solution.
« Donc les premières discussions depuis juillet ont permis d’aller le 23 novembre 2023 à un forum sur la continuité pédagogique qui a regroupé la plupart des acteurs de l’école, c’est-à-dire les autorités administratives, les responsables des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les autorités académiques, les responsables coutumiers, les partenaires sociaux ainsi que les partenaires techniques et financiers, la chefferie traditionnelle, les syndicats. On avait mobilisé tout un tas de monde et posé la question sur la table », a-t-il soutenu.
M. Arima Chegou d’expliquer qu’ « à cette occasion, la DREN a présenté et a complètement brossé la situation et les uns et les autres ont non seulement fait des propositions pour voir un peu comment endiguer, mais surtout, se sont engagés pour appuyer la continuité pédagogique, car quand il y a des perturbations, c’est que la continuité pédagogique n’est pas assurée avec des enseignements interrompus, le manque d’enseignants et l’inaccessibilité à l’école et il fallait créer une solution ».
« Et les solutions ont été vite trouvées, informe-t-il, en rappelant les quatre (4) types d’engagements pris par les responsables des FDS, les responsables administratifs, les responsables académiques du Ministère jusqu’à l’école pour voir comment accompagner la question et enfin, mais aussi celui pris par les collectivités et même les chefs traditionnels ».
« Les résultats ne se sont pas fait attendre”, selon le Directeur régional de l’éducation, qui informe qu’en novembre 2023, déjà 37 écoles qui étaient dans les zones difficiles avaient, à la faveur de la rentrée scolaire, rouvert et, dans les discussions, les gens ont demandé à ce que le processus soit accompagné par la réouverture de 122 nouvelles écoles et nous avions demandé à toutes les autorités de s’impliquer pour faire ça et au-delà de cela, 38 écoles ont pu rouvrir avec de condition sécuritaire un peu corsées et il y avait aussi le gros lot de 785 écoles qui restait, et sur lesquelles l’armée devait réfléchir ».
« Nous avons environ les 37 premières écoles déjà reouvertes à la rentrée scolaire plus les 122 écoles sur lesquelles nous avons rouvert 111, donc nous avons plus de 150 écoles qui ont pu rouvrir exactement et qui ont fonctionné durant l’année, avec environ 17 mille élèves qui ont repris alors que, dans nos calculs, on s’attendait à 13 milles élèves », a-t-il ajouté.
Le Directeur Arima Chegou a par ailleurs indiqué qu’,« au-delà des difficultés d’accès dans les zones, on ne peut pas rouvrir les écoles comme on voulait, raison pour laquelle on a changé de tactique en disant : certes c’est la réouverture mais on ne peut s’entêter à faire ça, car dès lors qu’il s’agit des enfants et de la continuité pédagogique, les gens ont proposé d’autres alternatives avec la communauté à savoir délocaliser les enfants et donc relocaliser un peu le lieu d’enseignement. Donc, au lieu de la réouverture, on a opté pour l’action de réouverture et relocalisation, ce qui nous a permis d’engranger sur environ 12 milles enfants attendus, près de 17 milles, soit un gain de 5 milles enfants ».
« C’est parce que non seulement l’ensemble des enfants qui étaient dans le circuit, on les reprenait mais en donnant l’espoir de rouvrir les écoles y compris tous les enfants qui étaient en âge, c’est ça aussi la dynamique », a-t-il ajouté.
Ce réaménagément a permis d’avoir des résultats plus que positifs, selon le Directeur régional de l’éducation qui affirme qu’, « en terme de bilan, il y avait la mobilisation des partenaires techniques et financiers, des autorités administratives, la communauté à travers leurs structures de gestion participative de l’école, tout ça là faisait une sorte de dynamique qui faisait en sorte que les uns et les autres s’intéressent à la question de l’école mais surtout à la perturbation, parce que les enfants ne partaient pas à l’école et cela a commencé à faire du bruit au niveau de la communauté et ils se sont rendu compte qu’il y a de l’espoir, des prémisses qui sont entrouvertes ».
La question des scolaires qui sont dans les centres de regroupement, a également été abordée par M. Arima Chegou qui a déclaré que, « dans un village, vous allez voir plusieurs dynamiques de déplacements, ils se dirigent dans beaucoup de sens, l’idée pour nous c’est de récupérer les enfants dans les écoles, c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, la plupart des écoles qui sont dans les zones un peu difficiles, nous les considérons comme des centres de regroupement parce que ce n’est plus l’école ».
Sur la question des examens scolaires, le Directeur régional de l’éducation a exprimé un satisfecit total car selon lui, « les examens se sont déroulés dans de très bonnes conditions, nous avons de manière générale, les 3 volets à savoir, l’enseignement primaire avec le CEPE, franco-arabe et le CFEPD, l’enseignement secondaire pour lequel on a fait le BEPC et présenté les candidats au Baccalauréat et au niveau de l’enseignement professionnel, nous avions eu le BEP, le CIQP et le CAP qui se sont dans l’ensemble très bien déroulés ».
« Par endroit nous avons des résultats assez appréciables car la région se classant parfois, 2ème, 3ème et au-delà de la moyenne nationale partout dans les examens », a-t-il précisé.
S’agissant des perspectives concernant l’avenir de l’école nigérienne, M. Arima Chegou a, en effet, affirmé que, « nous avons créé une dynamique sous l’impulsion de la Ministre de l’Education Nationale, Dr. Elisabeth Chérif donc, nous allons essayer de maintenir cette flamme-là qu’on a eu depuis le forum le 23 novembre 2023, nous allons faire en sorte que nous puissions continuer ».
On constate ainsi au vu de cette réaction du Directeur régional de l’éducation que, la situation de l’école nigérienne s’est améliorée dans la région de Tillabéri depuis l’avènement du CNSP au pouvoir. Des acquis que les acteurs du secteur comptent bien consolider afin de permettre à l’école de retrouver ses lettres de noblesse dans la région de Tillabéri.
MTM/ANP/ 00 Juillet 2024