Le Niger entend se doter d’une Stratégie Nationale du Désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR) des Ex-combattants des groupes armés non étatiques

Le Niger entend se doter d’une Stratégie Nationale du Désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR) des Ex-combattants des groupes armés non étatiques

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Niamey,28 Mai (ANP)-Le secrétaire General Adjoint du Ministère de l’Intérieur, le commissaire Général de police, Abdourahamane Ayouba a présidé, ce Mardi 28 Mai 2024 en collaboration avec le PNUD, la cérémonie officielle d’Installation du comité interministériel pour l’Elaboration de la Stratégie Nationale du Désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR) des Ex-combattants des groupes armés non étatiques.

Ce Comité technique aura pour tâche de conduire le processus de l’élaboration de tous les plans opérationnels tels que le plan de mobilisation des ressources, le plan de communication stratégique, le plan de renforcement de capacités, le plan de suivi et évaluation et les budgets détaillés.

Le contexte de notre pays, a souligné, le secrétaire général Adjoint du Ministère de l’intérieur, « est marqué par des attaques terroristes et d’autres groupes armés non étatiques qui sèment la terreur et la désolation dans nos communautés. Ces deux crises ont été d’une violence extrême qui s’est caractérisée par un afflux massif de déplacés Internes et un grand nombre de familles endeuillées par la perte de leurs membres ».

Afin d’endiguer la décadence et d’annihiler les effets néfastes de ces crises, le Gouvernement du Niger a été amené à « intensifier des actions militaires contre ces groupes terroristes avec la participation d’une coalition sous régionale de la Force Multinationale Mixte (FMM) et par la conjonction des forces militaires des pays de l’Alliance des Etats du Sahel ».

« Parallèlement à ces actions militaires, le gouvernement s’est résolument engagé dans une démarche holistique visant une transition réussie de la violence à une paix durable en passant par un dialogue constructif avec les communautés affectées par la crise » a relevé le commissaire général de police qui a ajouté que « le Gouvernement a été amené à prendre des initiatives dont l’organisation d’un forum à Diffa en décembre 2016 qui, à travers un document cadre, a révélé les stratégies pour atténuer les effets de la crise Boko Haram; l’initiation d’un appel à la reddition des Nigériens engagés dans la secte Boko Haram qui a permis d’accueillir en décembre 2016, les premiers combattants Boko Haram en reddition à Diffa. Pour mieux les prendre en charge, le premier Centre de Réinsertion Socio- Economique des ex-combattants Boko Haram a été créé en juillet 2017, à Goudoumaria et un second plus récemment à Hamdallaye dans la Région de Tillabéri ».

Toujours dans la même lancée, a poursuivi le secrétaire général adjoint, « le 1er Programme National de Prise en Charge de la Reddition des éléments de Boko Haram a été élaboré. Il a fait l’objet de révision en 2021 afin de lui donner une dimension Nationale pour prendre en compte les situations de Tillabéri et celle de Tahoua ».

Globalement, que ce soit pour les situations de Diffa, Tillabéri et Tahoua, « on peut retenir la sortie de plusieurs vagues avec plus de 1601 personnes assistées » a précisé le secrétaire du ministère de l’intérieur.

Pour faciliter la mise en œuvre et le suivi de ce programme et les résultats obtenus, une administration de mission a même été mise en place au sein du Ministère en charge de l’intérieur sous la forme d’une Unité de Coordination Nationale des Programmes de Stabilisation et de prise en charge de la Reddition des ex-Combattants des GANES (CNPSR) et « Malgré tous ces résultats obtenus dans sa mise en œuvre, le Programme National de Prise en Charge de la Reddition (PNPCR) a montré des limites, C’est du reste ce qui ressort des conclusions de l’atelier bilan réalisé à Niamey en mars 2024 » a fait remarquer le responsable du Ministère de l’intérieur qui a, enfin, souligné que « sur la base des recommandations de l’atelier bilan, notre département ministériel s’est engagé dans l’élaboration d’une Stratégie de Démobilisation, Déradicalisation et Réintégration (DDR) afin de permettre de disposer d’une meilleure planification stratégique et une harmonisation dans la durée et ce bilan a permis de faire le point sur la mise en en œuvre des deux générations de PNPCR ».

Pour la représentante Résident du PNUD au Niger, Dr Nicole Kouassi, « la réussite de cette stratégie contribuera sans doute à renforcer la sécurité et à promouvoir la stabilité durable au Niger. Cette stratégie définira le cadre légal et opérationnel de prise en charge, sans distinction de tous les membres des groupes armés non étatiques éligibles ».

Cette stratégie, a poursuivi la représentante du PNUD, « définira également les modalités d’accélération et assurera la cohérence dans le processus de réintégration communautaire des ex-combattants qui constitue un grand défi et cette stratégie permettra aussi de mobiliser davantage les ressources techniques et financières pour la mise en œuvre des programmes et projets qui seront développés en vue de renforcer la sécurité, la consolidation de la paix et la cohésion sociale ».

Notons que depuis le début du processus de prise en charge de la reddition au Niger en 2019, les Agences du Système des Nations Unies telles que le PNUD, I’OIM, I’ONUDC, HCDH et les ONG Internationales (HD, Search for Common Ground) avec l’appui financier du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF), les Etats Unis, l’Union Européenne ont contribué à plus de 20% du budget du Programme National de Prise en Charge de la Reddition (PNPCR).

MAY/AS/ANP 0161 mai 2024

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