Niamey, 2 Mai (ANP)-Le directeur des Opérations de la Coordination des Affaires humanitaires des Nations Unies Mr John Ging était vendredi à Diffa, à l’extrême-est du Niger, pour une visite de terrain, afin de rencontrer les opérateurs humanitaires intervenant dans cette région qui accueille des milliers de refugiés nigérians.
C’est une quarantaine d’organisations humanitaires qui sont installées à Diffa pour soulager les souffrances des populations fuyant les atrocités de la secte terroriste Boko Haram.
Le directeur des opérations du bureau de la Coordination des Affaires humanitaires s’est d’abord rendu au Centre de Santé de la mère et de l’enfant de Diffa afin de se rendre compte des conditions d’hébergement des enfants malnutris au niveau de l’unité de récupération d’enfants en difficultés nutritionnelles.
C’était l’occasion pour Mr. John Ging de s’entretenir largement avec les parents des enfants récupérés ainsi qu’avec le personnel soignant. Il a part la suite rencontré l’ensemble du personnel des organisations humanitaires intervenant à Diffa afin de les encourager à poursuivre leur noble mission.
Mr John Ging a déclaré avoir « effectué ce déplacement pour se rendre effectivement compte de la situation sur le terrain et préparer plus efficacement les interventions des Nations Unies en vue de soulager les souffrances de la population de Diffa ».
« Le Niger fait face avec courage, aux flux de refugiés sur son territoire, il mérite d’être aidé en conséquence », a-t-il promis.
La région de Diffa dans, l’extrême-est nigérien, fait face depuis quelques mois à plusieurs défis. Les populations sont confrontées à plusieurs difficultés liées aux maux qui déséquilibrent leur mieux être. Il s’agit de l’insécurité provoquée par les attaques répétées du groupe terroriste Boko Haram avec son corollaire de déplacés, de réfugiés nigérians et de retournés de Libye et d’Arabie Saoudite.
A ceux-là, est venue s’ajouter l’insécurité alimentaire engendrant des cas de malnutrition chez les mères et les enfants.
Selon un rapport des Nations Unies, la sécurité reste imprévisible, les activités des groupes armés se poursuivant sur le territoire nigérian dans les zones proches de la frontière du Niger.
« Les vulnérabilités se sont accrues dans la région de Diffa en raison des conséquences socio-économiques de l’insécurité au Nigéria. Elles se manifestent par le ralentissement des échanges commerciaux entre le nord Nigéria et la région de Diffa », note le rapport.
Les Nations Unies intiment que des solutions urgentes sont nécessaires pour éviter que des aspects socio économiques de la crise ne se traduisent en une situation de vulnérabilité encore plus critique pour les ménages.
Les humanitaires relèvent également que l’insécurité continue de limiter le bon déroulement des opérations dans certaines zones de Bosso et sur les iles du lac Tchad, rendant impossible leur présence, compte tenu des opérations de ratissage qui sont en cours dans le lit du lac Tchad et sur les rives de la Komadougou yobé.
Sur le plan sanitaire, l’on note dans la région de Diffa, un gap en ressources humaines de 9 médecins, 98 infirmiers, 20 sages femmes 24 hygiénistes des campagnes de vaccination pour 29 910 enfants de familles déplacées, et à cela s’ajoute le besoin de 5 kits standards d’urgence de santé de l’OMS pour 10 000 personnes déplacées.
« Malgré la reprise timide des cours dans certains établissements, l’accès aux écoles périphériques des villes reste limité aux enseignants », constate le rapport, qui recommande le recrutement d’urgence de 92 enseignants et la formation de 592 autres dans le secteur de l’éducation.
Mhm/DMM/ANP Mai 2015
(Maina Hassane Mamane, envoyé spécial)