Niamey, 06 Juil (ANP)- La Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant Mme. Elback Zeinabou Tari Bako a présidé ce samedi 06 juillet 2019 Ia réunion des Ministres en charge du Genre et de la Protection de I’Enfant et ceux en charge de la scolarisation des filles des pays membres de la CEDEAO sous le thème : ‘’Mettre fin au mariage des enfants et promouvoir la scolarisation de la jeune fille en Afrique de l’Ouest’’.
Entrant dans le cadre du 33ème Sommet de l’UA, l’objet de cette réunion est d’adopter le projet de Déclaration dite « Appel de Niamey » qui sera endossée par les premières Dames de l ‘espace CEDEAO à l ‘occasion de cette activité parallèle, a rappelé la Ministre de la Promotion de la femme et de la Protection de l’Enfant.
»Au vu de I ‘intérêt que nous portons à ce sujet, je ne doute point que les objectifs de Ia présente rencontre seront pleinement atteints », a-t-elle ajouté.
Mme. Elback Zeinabou Tari Bako a indiqué que, »l’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus touchées par les mariages d’enfants dans le Monde, parmi les dix pays ayant la plus forte prévalence de mariage d’enfants au monde, les six (6) se trouvent en Afrique de l’Ouest ».
»Par ailleurs, dit-elle, alors que l’éducation des filles est reconnue comme un moyen efficace pour l’amélioration du capital humain et pour le report de l’âge du mariage, de nombreuses filles en Afrique de l’Ouest et du Centre, quittent le système scolaire sans atteindre le niveau secondaire, cela éloigne cette Région de l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment les Objectifs 4 et 5 ».
»En janvier 2019, une Réunion d’Experts a été organisée par la CEDEAO sur la Politique et le Plan d’Action Stratégique 2019-2030 pour l’Enfance, ainsi que la Déclaration et la Feuille de Route en matière de prévention et de Réponse au Mariage d’Enfants en Afrique de l’ouest » a-t-elle rappelé.
»Cette Réunion a pris des engagements inscrits dans le projet de Déclaration, qui consistent à mettre en œuvre des plans d’actions, à promouvoir des initiatives en matière d’éducation et à assurer la mobilisation budgétaire », a ajouté la Ministre de la Promotion de la Femme.
»En effet, poursuit-elle, la capacité des systèmes éducatifs à maintenir les filles à l’école reste un grand défi dans notre Région: en moyenne, un enfant sur deux ne termine pas le cycle primaire, Le taux d’achèvement du primaire est très faible et la transition entre le collège et le lycée n’est pas assurée »
»Le Président de la République du Niger et Président en Exercice de la CEDEAO a fait de ces thématiques une priorité en témoigne le Panel qui se tiendra le 07 juillet 2019 à Niamey, autour de ses Pairs du Nigeria, du Liberia, de la Zambie, de la Côte d’Ivoire et de la Sierra Léone », a-t-elle exprimé.
Mme. Elback Zeinabou Tari Bako a enfin au nom du Gouvernement du Niger, remercié la Commission de Ia CEDEAO et les partenaires Techniques et Financiers pour leurs importants appuis à I ‘organisation de ce Panel.
Quant à la Vice-Présidente de la Commission de la CEDEAO Mme. Finda E.M. Koroma, elle a souligné que ‘’cette rencontre ministérielle sera en effet l‘occasion d’examiner les progrès enregistrés en matière de scolarisation de la petite fille et de lutte contre le mariage des enfants, de partager les expériences réussies, ainsi que d’identifier les défis restant à surmonter dans l’espace CEDEAO’’.
‘’Le mariage des enfants, est un déni des droits humains les plus élémentaires et une des problématiques de développement les plus graves auxquelles fait face notre communauté’’, a-t-elle exprimé.
‘’En moyenne, environ 40% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans dans I ‘espace CEDEAO, avec des taux qui varient de 18% au Cap Vert à 76% au Niger, plus préoccupant encore, une moyenne d’environ 18% des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans, les taux les plus élevés étant enregistrés auNiger (28%), en Guinée (21%), au Nigeria (17%) et au Mali (15%)’’, a rappelé la Vice-Présidente de la Commission de la CEDEAO.
‘’A la Commission de la CEDEAO, nous faisons du mariage des enfants et de leur scolarisation des priorités absolues, nous reconnaissons que ces mariages constituent non seulement une violation flagrante des droits humains, mais aussi un problème sociétal susceptible de perpétuer les inégalités de genre, la pauvreté et l’absence de développement’’, a-t-elle souligné..
Mme. Finda E.M. Koroma a par ailleurs évoqué quelques conséquences sur le plan sanitaire, éducatif de ces pratiques néfastes avant d’indiquer la persistance du mariage des enfants en Afrique de l’Ouest malgré ‘’l’adhésion dit-elle, des Etats membres de la CEDEAO à l’Agenda 2030 des Nations-Unies, qui prévoit notamment l’élimination de toutes les formes de violences faites aux filles et aux femmes’’.
Cette réunion sera suivie dimanche 7 juillet d’un panel qui sera parrainé par la 1ère Dame du Niger Dr Lalla Malika Issoufou en compagnie des 1ères Dames de la CEDEAO.
MTM/AAM/CA/ANP- 0044 Juillet 2019