Niamey, 02 novembre (ANP) – Quelque 21.966 enseignants du cycle secondaire au Niger, répartis dans 1.823 établissements, sont soumis, à partir de ce lundi 2 novembre 2020, à des tests d’évaluation de leur niveau.
Trois (3) types de personnels sont concernés par cette évaluation, à savoir : les titulaires, les contractuels et les appelés du service civique national. Elle sera assurée par 99 inspecteurs et 855 conseillers.
Cette évaluation des enseignants « craie en main » du cycle secondaire va durer 25 jours. Elle s’inscrit dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’enseignement dans ce cycle et plus généralement du système éducatif nigérien qui bat de l’aile en raison de sa contre-performance, selon les indicateurs.
L’évaluation sera effectuée en classe où les encadreurs vont observer la manière dont l’enseignant dispense ses cours. Une fiche élaborée pour la circonstance permettra aux encadreurs de déterminer la performance de l’enseignant.
Le Ministère en charge des Enseignements Secondaires compte ainsi agir sur le levier de formation des enseignants qui est l’un des facteurs explicatifs de ces contreperformances.
In fine, les enseignants en difficulté seront formés pour être dotés d’outils appropriés devant leur permettre d’accomplir leur tâche. Un budget de plus de 468 millions de francs CFA est prévu à cet effet.
En effet, selon une enquête réalisée en 2015-2016, seuls 7,44% des enseignants ont le profil requis (formation académique de la discipline et une formation pédagogique) pour tenir les classes du niveau secondaire, 40% ont une formation mais sans celle pédagogique et 17% ont une formation dans une discipline apparentée sans formation pédagogique.
C’est du reste cette situation, estime-t-on, qui a conduit à l’échec élevé aux examens du BEPC et du BAC et à l’augmentation du taux de redoublement et de renvoi.
Lors des derniers examens du BAC, rappelle-t-on, sur 72.763 candidats inscrits, ils sont seulement 8.385 les filles et 15.974 les garçons qui ont obtenu leurs parchemins, soit un taux global de réussite de 33,76%.
Rappelons qu’en juillet 2017, une évaluation du genre a été conduite par le Ministère en charge de l’Enseignement Primaire concernant les enseignants contractuels afin de remédier au problème de la qualité de l’enseignement.
En effet, note-t-on, il a été constaté, ces dernières années au Niger, une baisse du niveau des élèves consécutive notamment à l’application des programmes d’ajustement structurels dans les années 1980 (double flux et double vacation), la mise à la retraite « anticipée » des enseignants qualifiés vers la fin des années 90 et l’adoption, dans l’enseignement, du système de volontariat puis du contrat dans les années 2000, avec lequel les enseignants sont recrutés juste sur la base du diplôme sans aucune formation initiale.
MAY/KPM/ANP-006 Novembre 2020