La situation des droits humains au Niger au centre d’une rencontre d’échanges entre la CNDH et une délégation de l’Union Européenne

La situation des droits humains au Niger au centre d’une rencontre d’échanges entre la CNDH et une délégation de l’Union Européenne

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Niamey, 22 Fev. (ANP)- Le Président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), M. Maty Elh Moussa a eu, ce mardi 22 février 2022, une rencontre de travail avec une délégation de l’Union Européenne conduite par le commissaire à la gestion des crises, Monsieur Janez Lenarcic en mission de travail au Niger.

Il s’agit au cours de cette rencontre d’échanger sur les questions de protection des populations civiles dans le contexte d’insécurité qui sévit au Niger.

A l’entame de son discours, et après une présentation de son institution, M. Maty Elh Moussa a rappelé plusieurs cas de situation de violations des droits humains que la CNDH a eus à gérer.

Il s’agit, a précisé Maty El Hadj Moussa, des cas de pertes en vies humaines tant du côté des Forces de défense et de sécurité (FDS) que des populations civiles dont ‘’le rapport 2019-2020 de la CNDH sur la situation des droits humains au Niger fait état, en 2019, de 114 personnes tuées dont 98 civils et 16 FDS alors qu’en 2018 le nombre était de 73 personnes tuées, soit 65 civiles et 08 FDS’’.

La CNDH a également traité des cas de déplacements internes des populations, de flux de réfugiés, d’enlèvements et de disparition des personnes, de vols de bétails et de destruction de biens matériels (écoles, centres de santé, églises, mosquées, greniers et habitations).

Par conséquent, a poursuivi le Président Maty, ‘’les populations de ces régions se trouvent de ce fait confrontées à une véritable crise humanitaire nécessitant une prise en charge adéquate de l’Etat et de ses partenaires avec les ONG œuvrant dans le domaine’’.

Il faut aussi noter que ‘’ces deux à trois dernières années, le phénomène a pris une autre ampleur particulièrement dans la région de Tillabéri où des milliers d’écoles sont prises pour cibles par les terroristes privant ainsi un nombre important d’enfants de jouir de leur droit à l’éducation’’ a ajouté le Président de la CNDH pour qui ‘’devant cette situation en tenant compte des résultats de plusieurs missions de monitoring des droits humains en lien avec le phénomène de l’insécurité, la CNHD a estimé nécessaire d’installer ses premières antennes dans les régions de Tillabéri, Diffa et Agadez, qui sont les zones les plus touchées par l’insécurité humaine’’.

Ces antennes, a-t-il rappelé, ont pu être ‘’installées grâce à l’appui de l’Union Européenne, à travers le projet « Appui à la Promotion et à la protection des Droits Humains (APPDH) » au Niger, mis en œuvre de 2017 et 2018’’.

‘’Les antennes régionales rapprochent la CNDH des populations et constituent pour elle un mécanisme d’alerte et de veille sur les cas de violation des droits humains’’ a expliqué M. Elh Moussa.

Pour faire face à cette situation, ‘’ la CNDH, avec l’appui de ses partenaires a, non seulement, déployé des efforts considérables de formation des FDS en matière de protection et de défense des droits humains, mais aussi envisagé des actions de sensibilisation pour une union sacrée des citoyens contre le virus de la division et pour la promotion de la paix, la cohésion sociale et la coexistence pacifique’’ a-t-il fait savoir.

Le président de la CNHD a aussi profité de cette occasion pour rappeler des cas illustratifs d’atteintes aux droits humains des populations civiles et militaires dans lesquels son institution a eu à intervenir, que ça soit dans la région de Tillabéri, notamment à Banigoungou du 05 au 10 mars, dans l’affaire de viol sur des femmes et mineures à Téra par des éléments de l’armée tchadienne déployés dans la zone, ou lors de la manifestation à Téra contre le passage d’un convoi des Forces Etrangères en provenance du Burkina Faso, et dans les régions de Diffa et de Tahoua, et plus précisément dans le département de Tillia.

Cependant, a-t-il, enfin, reconnu, la CNDH est confrontée à de nombreux défis qui se résument à ‘’Sa faiblesse de capacité de réaction qui s’explique par le fait qu’elle ne dispose pas de moyens appropriés lui permettant d’agir à temps, à la faiblesse du budget alloué par l’Etat à l’institution, à l’insuffisance des moyens logistiques d’intervention, des ressources humaines en quantité et en qualité, et à l’étendue très vaste du territoire national, soit 1.267.000 Km2’’.

Notons que les conclusions de ces échanges n’ont pas fait objet de communication à la presse.

Rappelons que la CNDH est une autorité administrative Indépendante. Elle est chargée de promouvoir et de protéger les Droits Humains au Niger, et a pour mission de veiller à l’effectivité et à la promotion des Droits et des Libertés fondamentales.

DBZ/AOM/AS/ANP 0105 février 2022

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