Faibles progrès dans la réponse aux hépatites virales en Afrique (OMS)

Faibles progrès dans la réponse aux hépatites virales en Afrique (OMS)

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Niamey, 14 juin (ANP) – Seuls 3 pays africains sur les 47 pays de la région Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sont en voie d’éliminer l’hépatite virale, selon l’OMS se basant sur la première analyse de la prévalence de l’hépatite et de la réponse à cette maladie.
« Cette analyse est la première à étudier chaque pays de la région africaine et à évaluer les progrès vers l’objectif de sauver la vie de plus de 2 millions d’Africains qui pourraient développer une hépatite B ou C progressive au cours de la prochaine décennie si ces pays n’intensifient pas leurs efforts », affirme Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Ce classement sera présenté lors du premier Sommet africain sur l’hépatite qui se tiendra à Kampala, en Ouganda, du 18 au 20 juin, précise l’OMS. Le document fournit des informations vitales sur l’état de la réponse régionale à l’hépatite, mesurant les progrès réalisés par rapport au Cadre d’action pour la prévention, le traitement et les soins de l’hépatite virale dans la région africaine (2016-2020), indique-t-on
Les États membres se sont engagés sur la mise en œuvre de la Stratégie mondiale du secteur de la santé concernant l’hépatite virale, qui prévoit l’élimination de l’hépatite d’ici 2030 (définie comme une réduction de 90 % des nouveaux cas et de 65 % des décès), rappelle l’organisme onusien.
Chaque année, plus de 200 000 personnes meurent en Afrique de complications liées aux hépatites virales B et C, dont la cirrhose et le cancer du foie. 60 millions de personnes dans la Région Afrique de l’OMS vivaient avec une hépatite B chronique en 2015. Plus de 4,8 millions d’entre eux sont des enfants de moins de 5 ans. 10 autres millions sont infectés par l’hépatite C, probablement en raison de pratiques d’injection non sécuritaires dans les établissements de santé ou au sein des communautés, informe le document.
L’étude révèle que 28 pays ont élaboré un plan stratégique national de lutte contre l’hépatite virale ; cependant, la plupart sont encore à l’état de projet et 13 seulement ont été officiellement publiés et diffusés.
Seuls 15 % des pays (soit 7 sur 47) mènent des efforts de prévention avec une couverture nationale de plus de 90 % de la dose de vaccin contre l’hépatite B à la naissance et de la vaccination pentavalente infantile, ajoute l’analyse.
Il existe d’importantes lacunes dans le dépistage et le traitement de l’hépatite, avec notamment moins de 8 pays qui offrent des tests et des traitements subventionnés pour l’hépatite virale, déplore l’organisme onusien.
Toutefois, L’Ouganda et le Rwanda se font les champions de la réponse régionale et sont sur la bonne voie pour atteindre les objectifs du Cadre 2020 en matière de dépistage et de sensibilisation communautaire. Kampala lancé un traitement gratuit contre l’hépatite B à l’échelle nationale tandis que Kigali fournit un traitement gratuit pour l’hépatite B et l’hépatite C, se réjouit l’OMS.
L’Ouganda, où plus de 6 % de la population est infectée, l’engagement de mettre fin à l’hépatite a été pris par la société civile et grâce à une forte volonté politique, le pays est devenu l’une des premières nations africaines à financer une mobilisation nationale contre l’hépatite B.
Avec des investissements d’environ 3 millions de dollars par an, l’Ouganda s’est lancé dans un programme massif et gratuit de dépistage de l’hépatite B en 2015. Le pays a également organisé une vaste campagne de mobilisation et de sensibilisation communautaire. Plus de 4 millions de personnes ont fait l’objet d’un dépistage. Plus de 30 % de la population infectée par le virus de l’hépatite B sont maintenant au courant de leur état et peuvent accéder à des services de traitement complets, y compris des médicaments gratuits. Un résultat qui va au-delà des objectifs assignés pour 2020 en matière de dépistage et de sensibilisation. Il reste cependant beaucoup à faire pour atteindre les objectifs en matière de traitement.
« Il est tout à fait approprié que le premier Sommet africain sur l’hépatite se tienne en Ouganda », souligne le Dr Moeti. « Le pays a de superbes leçons à partager, et nous appuyons ces échanges importants, car ils aident à élaborer des politiques fondées sur des données probantes et à promouvoir des partenariats pour une action plus concertée contre l’hépatite virale dans la région africaine. C’est la démonstration même qu’il est possible de vaincre cette maladie. »
L’OMS note que l’administration de la vaccination contre l’hépatite B à la naissance et en bas âge est le moyen le plus efficace d’arrêter la transmission du virus, car 95% du fardeau des maladies chroniques est dû aux infections chez les enfants, acquises avant leur cinquième aanniversaire, y compris la transmission mère-enfant.
Malgré le faible coût de la vaccination à la naissance – moins de 0,20 dollars US par enfant – seuls 11 pays de la région africaine suivent ce protocole. L’un de ces pays est le Cap-Vert, où le gouvernement a mobilisé des ressources financières et a atteint une couverture vaccinale de 99% à la naissance.
L’OMS est un partenaire majeur dans la riposte régionale, notamment par l’élaboration des politiques et en fournissant un appui technique et financier ainsi qu’un renforcement des capacités pour une riposte régionale coordonnée.
CA/ANP- 0065 Juin 2019

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