Zinder, 05 Juin(ANP)-Le Médiateur de la République, Me Ali Sirfi Maiga a, la tête d’une forte délégation, entrepris du 1er au 15 juin une campagne nationale de plaidoyer sur les enjeux de l’actualisation des cadres juridiques protégeant les femmes et les filles des violences dans le cadre de la mise en œuvre du programme Spot light dans la région de Zinder.
Cette caravane, faut-il le préciser, a bénéficié de l’appui financier et technique du PNUD.
La cérémonie de lancement s’est déroulée à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Zinder en présence des autorités administratives et coutumières, des cadres techniques et des représentantes des organisations féminines.
L’initiative de cette campagne relève, en effet, de la mission du Médiateur de la République et de ses compétences, celles qui consistent à défendre les personnes les plus vulnérables particulièrement les femmes et les jeunes filles.
Il s’agit pour le Médiateur de la République de réunir autour des différents textes juridiques nationaux, tous les acteurs concernés par la question en vue de mener un toilettage et des analyses pertinentes de ces textes tout en ayant comme objectif, les cadres juridiques internationaux et régionaux régissant les droits de la femme.
Les statistiques et les témoignages, a relevé Me Ali Sirfi Maiga, les constats et les rapports administratifs divers, soulignent la situation dramatique de la jeune fille, à qui on ôte son droit à l’éducation et à l’instruction, son aspiration de devenir une grande femme travailleuse, une fonctionnaire, ou un leader, c’est-à-dire une actrice du développement de son village, de sa région, de son pays.
Le premier aspect de cette lutte consiste d’abord, a-t-il dit, à ‘’revisiter les lois et règlements de la république pour consolider pour l’avenir les droits de la femme et de la jeune fille’’.
Le Médiateur de la République a rappelé aux participants que le Président de la République, M. Bazoum Mohamed a déjà annoncé les couleurs de ce combat en réaffirmant, le 2 Avril dernier, son engagement d’affronter la question de l’éducation avec beaucoup de détermination.
Pour le Secrétaire Général Adjoint de la région de Zinde, Abdou Kogo Salaou, la ‘’Problématique des violences sur les femmes et les jeunes filles est au centre des préoccupations des plus hautes autorités nigériennes au regard de leurs conséquences néfastes sur non seulement leur santé mais aussi leur développement physique, mental, économique et psychique’’.
Le Niger, a-t-il ajouté, ’’étant fortement attaché au principe du respect des droits de la personne humaine, a décidé, plus que jamais, de ne faire aucune tolérance à ces violences en vue de protéger les femmes et les jeunes filles‘’.
Après deux jours de discussions, les participants à la rencontre sur la campagne de plaidoyer sur les enjeux de l’actualisation du cadre juridique national protégeant les femmes et les jeunes filles des violences dans le cadre du programme Spot light Niger ont rendu publique une série de recommandations à l’endroit des parlementaires et du gouvernement.
Ainsi ont-ils demandé de ‘’ériger le décret du 05 décembre 2017 en loi pour pouvoir incriminer la déscolarisation, Elaborer une loi spécifique sur les violences basées sur le Genre, Réviser la loi sur l’organisation judiciaire en vue de la création d’une juridiction spécialisée en matière de VBG pour une meilleure prise en charge de ces violences par les juridictions,
ils ont ensuite demandé de réviser l’article 258 paragraphe 1 du Code pénal sur le détournement de mineur, la suppression de l’alinéa 2 jugé moins protecteur de la jeune fille, réviser le Code pénal dans le sens de pénaliser le mariage précoce; les parents seront considérés comme auteurs principaux et les marabouts ayant scellé le mariage comme complices, réviser le Code pénal afin de pénaliser la déscolarisation de la jeune fille.
Les participants recommandent également la révision du décret du 30 Mars 1960 portant règlement sur la rémunération et les avantages matériels divers alloués aux fonctionnaires des administrations et établissements publics de l’Etat pour permettre aux femmes fonctionnaires de bénéficier des allocations familiales.
Dans son intervention à la cérémonie de clôture, le Médiateur de la République s’est déclaré satisfait des travaux pour ‘’la qualité des communications, pour les échanges et discussions particulièrement fructueux et riches, mais aussi pour la pertinence des recommandations qui ont été formulées’’.
Il a tenu à rappeler aux participants que la ‘’Constitution qui dispose notamment à l’article 22, que l’Etat veille à l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard de la femme, de la jeune fille et des personnes handicapées.
En outre, a-t-il insisté, les ‘’politiques dans tous les domaines assurent leur plein épanouissement et leur participation au développement national et prennent les mesures de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants dans la vie publique et privée.’’.
SY/HIDZ/AS/ANP juin 2021