Zinder,23 Juil(ANP)-Les revendeurs et les femmes spécialistes des embouches ovines ont tiré grand profit de la vente de leurs béliers sur les différents marchés de la Ville de Zinder à l’occasion de la fête de la Tabaski car les prix pratiqués varient de 60.000 FCFA à 300.000 FCFA, a-t-on constaté sur place .
Les prix des moutons ont connu une hausse significative cette année, et les gros acheteurs habituellement attendus de l’Etat du Nigeria ont brillé par leur absence du fait de la chute des cours de la Naira car 1000 FCFA est l’équivalent de 1000 Nairas sur le marché noir.
Hadjia Mariama Mamane, femme spécialisée dans l’embauche, a déclaré que ‘’les acheteurs doivent examiner les différents produits qui leurs sont présentés car entre un animal importé de la brousse profonde de Zinder et un bélier localement embouché, les prix doivent forcément varier’’.
‘’Les moutons qui ont bénéficié d’un encadrement conséquent d’embouche doivent être vendus à des prix susceptibles de répondre aux attentes des emboucheurs comparativement à ceux qui proviennent des marchés périphériques’’ a-t-elle expliqué avant de dire que leur ‘’seul profit réside dans la vente de nos animaux embouchés dont leur entretien obéit à des dépenses faramineuses à longueur de l’année’’.
’’Ce sont ces ressources que nous injectons pour renouveler l’embouche en achetant de jeunes moutons et à faire face aux multiples dépenses de cérémonies de mariages de nos enfants et autres parents’’ a-t-elle affirmé.
Elle se déclare satisfaite pour avoir vendu cinq moutons à près d’un million de FCFA.
Malgré la disponibilité des moutons sur les marchés, les prix restent inflexibles car la spéculation est bien entretenue.
Le seul réconfort moral des fidèles musulmans pour acheter leurs moutons de Tabaski à des prix abordables a été rendu possible grâce à l’organisation Interprofession –Viande, bétail Cuirs et peaux qui a soutenu la mise sur pied de deux foires appuyées par le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) à Soubdou (20 km de Gouré) et la seconde à Zinder par le projet USAID YELWA.
Plusieurs fidèles musulmans ont fait le déplacement pour entrer en possession de leurs moutons à des prix acceptables, accessibles à toutes les bourses.
Mamane Abdou est allé à Soubdou acheter trois moutons dont le plus grand a couté 60.000 FCFA dont son gabarit atteint celui vendu sur le marché de Zinder à 120.000 FCFA et les deux autres ont été cédés à 50.000 FCFA chacun dont leur équivalent en termes monétaires varient autour de 80.000 FCFA à 100.000 FCFA.
Abdourahmane ISSA, fonctionnaire dans un projet de la place estime que les ‘’prix des moutons cette année ont connu une hausse fulgurante sur les marchés de la Ville.
Avec la tenue de la Foire sur l’ex site des magasins de l’OPVN de Zinder, les prix des moutons sont abordables où des milliers de têtes ont été livrés aux acheteurs.
Halarou Ibrahim, Enseignant a préféré avec la crise financière acheter des vivres pour le mois à la place du bélier dont son tarif peut engloutir toutes ses ressources.
‘’Cela fait 20 ans que je fais le sacrifice sans interruption, mais cette année, je suis incapable d’accomplir ce devoir du fait des effets de la pauvreté qui m’habite ‘’, explique t-il sur un ton amer.
Maman Moussa, revendeur venu de Droum dans le département de Mirriah (40 km de Zinder), a pu vendre ses douze moutons sur le marché de Zinder dont leurs prix varient de 50.000FCFA à 60.000FCFA.
‘’Je suis satisfait pour avoir réalisé de bonnes affaires’’ a-t-il dit.
Les artisans confectionneurs de couteaux et divers produits utilisés dans le traitement des béliers destinés au sacrifice ainsi que les marchands de bois ont également trouvé leur compte car les fidèles musulmans préfèrent en effet acheter ces instruments traditionnels à la place de ceux qui sont vendus dans les grands magasins.
A la place de la grande prière, rappelle-t-on, l’Imam a exhorté les fidèles à prier pour une saison hivernale féconde, à se ressaisir pour éviter de transgresser les enseignements de Dieu, le Tout Puissant afin de bénéficier de sa pitié et de son indulgence.
Pour leur part, le Gouverneur de Zinder et l’Honorable Sultan du Damagaram ont saisi l’occasion pour appeler les fidèles à la solidarité et au partage de la viande en famille, avec les voisins et les personnes démunies.
La seule chose qu’on observe après la fête du sacrifice sur certaines voies publiques se rapporte aux déchets –excréments des béliers abattus, reliquat du charbon de bois, résidus des os, tâches de sang et autres gros morceaux de bois abandonnés par les fidèles qui attendent la municipalité pour les évacuer.
SY/AS/ANP 0134 juillet 2021