Zinder, 23 Sept(ANP). La situation alimentaire est globalement caractérisée par une faible disponibilité des denrées sur les marchés et une hausse vertigineuse des prix de toutes les denrées de première nécessité par rapport à l’année passée, a fait remarquer le Directeur Régional de l’Agriculture de Zinder.
‘’Malgré les différents appuis apportés par l’Etat et ses partenaires dans le cadre de la vente des céréales à prix modérés, les prix des denrées sont restés toujours en hausse’’ a précisé le directeur régional de l’agriculture.
La traversée de la période de soudure est, en effet, un véritable casse-tête non seulement chez les familles victimes de l’insécurité alimentaire dans les profondeurs du pays, mais aussi chez les fonctionnaires aux revenus moyens.
En effet, au cours des deux derniers mois, le sac de 100 kg de niébé est vendu à Zinder à 65.000 F voire 70.000 F tandis que la mesure du maïs de l’ancien stock revient à 850 FCFA soit 28.000 FCFA les 100kg et le nouveau produit de cette même céréale coute 600 F, a-t-on constaté sur place.
La mesure du mil est vendue actuellement sur le marché à 900F, soit 36.000 FCFA les 40 mesures.
La mesure du niébé est en train de connaitre une baisse avec les récoltes en cours par endroits dans la région de Zinder, où cette dernière est cédée sur le marché à 1100FCFA au lieu de 1500FCFA, il y a deux semaines.
La mesure du maïs nouvellement récolté est vendue sur le marché à 600FCFA et celle provenant de l’ancien stock, son prix reste stable à 850FCFA la mesure.
Pour Bachir Elhadj Abba, revendeur de céréales au grand marché de Zinder, les ‘’prix des denrées alimentaires commencent à baisser du fait de la mise en vente des nouveaux produits issus de la présente campagne agricole’’.
Les prix pratiqués sur la nouvelle production connaissent une baisse de 40% par rapport à l’ancien stock de ces différents produits dont les prix restent inchangés.
En ce qui concerne le riz, les pâtes alimentaires et l’huile, leurs prix ont également connu une hausse sensible.
Le prix du kilogramme du riz varie d’une boutique à une autre pour coûter 500FCFA et 550FCFA tandis que les 500g du sachet du macaroni sont cédés à 350F au lieu de 275F le même contenu il y a un mois de cela.
S’agissant des légumes et autres fruits qui sont généralement importés du Nigeria mais aussi de Madaoua dans la région de Tahoua et d’Agadez, leurs prix ne connaissent pas de hausse extraordinaire. C’est le cas de l’oignon, des tomates fraiches ou du poivron frais.
Le sac de 100 kg d’oignon est vendu à 22.000F et celui de 50kg à 15.000 F.
La hausse des prix de ces produits sur le marché s’explique du fait que l’essentiel provient du Nigeria et la production en grande quantité de ces fruits et légumes dans la région ne s’effectue que pendant la saison froide.
Pour Dankwari Amadou, Acteur de la Société civile et Coordonnateur du Cadre de Concertation et d’Action Citoyenne de Zinder ‘’cette cherté des produits est due au fait qu’en 2018 les autorités de la 7e république ont introduit des taxes nouvelles sur certains produits de première nécessité qui sont régulièrement importés et de grande consommation’’.
‘’Le Niger est un pays qui importe tout à travers le monde dans la mesure où il n’est pas encore auto-suffisant au plan alimentaire’’ a regretté Dankwari.
‘’ Cette taxe dénommée TVA s’élève à 19%. Après que l’Etat ait décidé de l’application de cette loi, un mouvement de protestation a été engagé par les syndicats afin que les autorités revoient à la baisse les prix de certains produits. Cet état de fait a conduit certains membres de la Société civile à séjourner en prison‘’ a-t-il poursuivi.
‘’Face aux agissements musclés des gouvernants de l’époque qui ne prenaient pas en compte les revendications des consommateurs, nous étions dans la contrainte de subir les conséquences néfastes de cette loi’’ a souligné l’acteur de la société civile.
C’est pourquoi, en 2018, rappelle-t-on, le sac de maïs de 50 kg qui était vendu à 8000 FCFA est maintenant cédé sur le marché à 12000 FCFA.
‘’En outre, la pandémie à Coronavirus est un facteur qui a aussi fortement contribué à la hausse des prix des produits de première nécessité du fait de la fermeture des frontières avec certains Etats voisins et les opérateurs économiques éprouvaient d’énormes tracasseries pour acheminer les marchandises au pays’’ a indiqué Dankwari.
Ces derniers ne pouvaient aussi s’empêcher de revoir à la hausse leurs marges bénéficiaires sur ces produits importés.
‘’Pour mettre du baume sur les cœurs des consommateurs, l’Etat doit éliminer ces taxes ou procéder à l’exonération de certains produits de première nécessité tels que le riz, le mil, le maïs, l’huile ou organiser des ventes à prix modérés suivies de distributions gratuites ciblées des vivres à grande échelle’’ a-t-il préconisé.
L’autre difficulté qui affecte les consommateurs de la région se trouve être la hausse du prix du carburant sur le marché noir depuis plus d’un mois. Le litre d’essence qui est vendu à 250F au quotidien revient aujourd’hui à 500F avant de péricliter, il y a une dizaine de jours à 350F voire 400F’’ selon toujours l’acteur de la société civile.
Cette hausse est intervenue suite à la saisie massive de carburant fraudé récemment opérée par la brigade des douanes de Maradi et Tahoua, indique-t-on.
SY/HIDZ/ASANP 0156 septembre 2021