Niamey, 18 Mai (ANP)- Le Niger et la France ont décidé d’assurer ensemble le dédommagement des familles des victimes ainsi que des blessés enregistrés lors de la manifestation de Téra contre le passage d’un convoi militaire français, rapporte un communiqué du ministère en charge de l’intérieur rendu public, ce mardi 17 mai 2022.
Le communiqué a rappelé que le samedi 27 novembre 2021, un convoi militaire français en provenance de la Côte d’Ivoire à destination de Gao au Mali a été perturbé par une manifestation dans sa progression dans la ville de Téra.
A l’occasion de cette manifestation qui avait impliqué plusieurs personnes dont la plupart étaient de jeunes élèves, « trois (3) personnes sont décédées. Dix-sept (17) civils et sept (7) gendarmes nigériens ont été blessés, et pris en charge dans des centres de soins. Du côté du convoi français, sept (7) militaires ont été blessés », détaille la même source.
En effet , le même document de relater que dans un communiqué rendu public le jour même, le gouvernement du Niger a annoncé l’ouverture d’une enquête afin de situer les responsabilités dans ces évènements malheureux en vue d’une part de sanctionner les auteurs de ce drame et d’autre part de procéder aux réparations qui s’imposent en pareille circonstance.
D’après ce communiqué, l’enquête a également été chargée de faire la lumière sur la manifestation elle-même qui était loin d’être un événement spontané.
‘’L’enquête conduite par la gendarmerie nationale a mis en évidence de graves défaillances du dispositif de maintien de l’ordre prévu pour gérer cette situation’’ a-t-il révélé avant d’ajouter que ‘’Selon cette enquête ces défaillances ont amené l’Armée française à recourir à la force pour s’extraire de la pression des manifestants’’.
En outre, précise la même source, « l’enquête menée par l’Armée française, quant à elle, tout en reconnaissant le recours par le convoi à la force pour s’extirper de la foule qui le menaçait, conclut que les faits se sont déroulés dans des conditions réglementaires, aux moyens de tirs de sommation ».
Après avoir constaté que « l’exploitation des résultats de l’enquête de la Gendarmerie du Niger et de l’Armée française n’ayant pas permis de cerner le déroulement exact des évènements qui ont provoqué la mort et les blessures des manifestants, le Niger et la France ont décidé d’assurer ensemble le dédommagement des familles des victimes ainsi que des blessés », le document du ministre de l’intérieur a annoncé que « les deux (2) parties sont convenues d’un dédommagement à parts égales ».
Le même document de relater qu’à cet effet « des contacts ont été pris avec les autorités traditionnelles religieuses de Téra ainsi qu’avec les représentants des victimes, et des montants des dédommagements ont été convenus pour chacune des victimes ».
‘’Les montants dus aux bénéficiaires ont été virés dans des comptes bancaires communiqués par les représentants des familles concernées’’ peut-t-on lire dans ce communiqué.
Le ministère nigérien de l’intérieur a, par la suite, indiqué que « le Niger et la France se félicitent de leur collaboration dans ce dossier particulièrement sensible et se réjouissent de la solution obtenue » tout en saluant « la mémoire des personnes décédées » et en exprimant leur « remerciement aux familles des victimes pour la dignité dont elles ont fait preuve en l’occurrence ».
AIO/AS/ANP 0131 mai 2022