Niamey , 24 août (ANP)- L’ancien Président de la République, M. Mahamane Ousmane a, dans un communiqué publié ce jeudi 24 août 2023, salué l’élan massif de sympathie et de soutien populaires en faveur du Niger tout en condamnant le blocus que vit le pays depuis plus de trois semaines. ‘’Depuis plus de trois semaines, notre pays vit un blocus économique total sur ses frontières sud, blocus qui prive nos populations de produits de première nécessité comme les produits alimentaires, pharmaceutiques et l’électricité’’ a déploré l’ancien chef de l’Etat pour qui ‘’cet embargo des plus inquiétants équivaut déjà à lui seul à une déclaration de guerre contre un peuple innocent’’.
A cela, a-t-il poursuivi, ‘’s’ajoute la menace d’une intervention militaire que ni le droit ni la morale, encore moins le bon sens ne justifient. Au contraire, cette situation d’extrême tension est créée du fait de décisions précipitées de quelques dirigeants de notre sous-Région mus par l’on ne sait quels intérêts’’.
Par ailleurs, ‘’on peut toutefois se réjouir de ce que ces décisions sont totalement rejetées par l’écrasante majorité des populations de notre pays, de la sous-Région et du continent africain, pour ne citer que celles-là. C’est le lieu pour nous de nous féliciter de cet élan massif de sympathie et de soutien populaires en faveur du Niger’’ s’est réjoui Mahamane Ousmane, remerciant aussi ‘’ces femmes et ces hommes de bonne volonté avec lesquels l’histoire et la géographie ont tissé des liens étroits de solidarité avec notre peuple, liens qui transcendent nos frontières artificielles et les vicissitudes politiques’’.
‘’Comme je l’avais déjà fait dans ma lettre du 6 Août 2023 à BOLA AHMED TINUBU, président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, je rappelle qu’il est inacceptable, car illégal et immoral, de recourir à la force pour le règlement d’un différend interne à un pays souverain’’ a-t-il rappelé indiquant en ‘’outre que ni les textes de la CEDEAO, ni ceux de l’Union Africaine encore moins la Charte des Nations Unies ne préconisent le blocus ou l’usage de la force comme moyens de premier recours dans le règlement d’un différend qui relève essentiellement du ressort des affaires internes d’un État’’.
A cet égard, ‘’je rappelle à toutes fins utiles que tout dirigeant étranger qui validerait une intervention armée contre notre peuple en portera sur sa conscience les conséquences funestes et sera personnellement responsable devant l’histoire’’ a averti l’ancien Président de la République.
Par la même occasion, il a tenu à appeler ‘’ceux de nos concitoyens qui tentent ou seraient tentés de s’associer à cette entreprise d’étranglement de notre pays par l’embargo ou sa dislocation par une intervention armée de se ressaisir car de tels comportements sont sévèrement punis par nos lois et règlements’’.
‘’En ces moments difficiles que traverse notre pays, je demande à nouveau à tous, au-dedans comme au dehors, de joindre nos efforts à ceux des autorités de transition pour un dénouement pacifique de cette crise à travers une transition d’une durée négociée’’ a-t-il souhaite.
En plus, Mahamane Ousmane d’appeler ‘’toutes les forces vives de la Nation pour qu’elles s’attellent désormais, dans un dialogue inclusif, à la recherche d’un consensus sur le cahier de charges des institutions de transition ainsi que sur le chronogramme et la durée de celle-ci’’.
Dans cette perspective, il a tenu à solliciter auprès des autorités actuelles de transition ‘’de procéder à la libération des prisonniers politiques et des prisonniers d’opinion qui croupissent injustement dans les diverses geôles de notre pays’’.
DBZ/AS/ANP 0174 août 2023