Niamey, 26 mars (ANP)-La conférence extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO, convoquée le vendredi 25 mars 2022 à Accra au Ghana, a appelé les autorités de la transition malienne à s’inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois, et ce, à partir du 15 mars 2022, rapporte le communiqué de l’institution dont l’ANP a reçu copie.
Le communiqué, après avoir rappelé la qualité du travail abattu par la mission de médiation de la CEDEAO et l’urgence de trouver un accord sur cette situation, indique que ‘’la Conférence engage les Autorités de la Transition à s’inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois arrêtée par l’équipe technique de la CEDEAO/UA/NU pour l’extension de la Transition tenant compte des activités nécessaires à l’organisations de l’élection présidentielle. Ce délai complémentaire court à partir du 15 mars 2022’’.
Les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont, par ailleurs, décidé, selon toujours le même communiqué de ‘’maintenir les sanctions édictées contre le Mali depuis le 9 janvier 2022, de poursuivre le dialogue en vue d’arriver à un accord qui permettrait la levée progressive des sanctions et d’inviter les partenaires à accroître leur soutien humanitaire au Mali’’.
Ils ont également exprimé leur ‘’vive préoccupation quant à la détérioration de la situation sécuritaire au Mali’’ tout en engageant les autorités de la Transition à ‘’poursuivre les efforts en matière de sécurité’’.
La Conférence appelle, à cet effet, ‘’les Etats membres et la Commission à accompagner les autorités de la Transition dans leurs efforts de sécurisation du pays’’.
La conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO tenue à Accra a aussi abordé la situation en Guinée où elle a déploré ‘’l’absence de visibilité sur la transition’’.
‘’La Conférence note que le délai de six mois fixé par la CEDEAO pour la tenue des élections n’a pas été respecté. En outre, le chronogramme de la transition n’est toujours pas disponible, les priorités ne sont pas définies et peu de progrès ont été réalisés dans le processus. De même, la situation sociopolitique se dégrade du fait de l’insuffisance de dialogue entre le gouvernement et les acteurs politiques et la société civile’’ relève le communiqué de l’institution communautaire.
A cet effet, les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont demandé aux autorités guinéennes de ‘’finaliser un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril 2022’’, au risque d’écoper ‘’des sanctions économiques et financières qui entreront immédiatement en vigueur, de renforcer l’inclusivité et le dialogue avec les acteurs politiques et la société civile dans la gestion de la Transition, et de respecter les dispositions légales et réglementaires dans le processus de récupération des biens présumés appartenir à l’État’’.
Quant à la situation au Burkina Faso, les Chefs d’Etat se sont dits préoccupés du ‘’maintien en détention de l’ancien Président Roch Marc Christian Kaboré depuis le coup d’Etat, et ce, malgré plusieurs demandes pour sa libération sans condition’’.
‘’La Conférence note en outre que les autorités de la transition peinent à améliorer la situation sécuritaire dans le pays et à trouver des solutions à la situation humanitaire’’ rapporte le communiqué de la conférence qui reste ‘’très préoccupée par la durée de la période de transition fixée à trente-six (36) mois par la Charte de la Transition’’.
Les Chefs d’Etat ont, à cette occasion, réitéré leur ‘’ferme condamnation du coup d’État du 24 janvier 2022’’ avant d’exiger ‘’la libération inconditionnelle et sans délai du Président Roch Marc Christian KABORE’’, de décider du ‘’maintien de la suspension du Burkina Faso de toutes les Institutions de la CEDEAO jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel’’ et de demander ‘’la finalisation d’un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril 2022’’.
‘’Passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur’’ ont-ils averti.
‘’La Conférence appelle l’Union Africaine, les Nations Unies et tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à continuer de soutenir les mesures de la CEDEAO au Mali, en Guinée et au Burkina Faso afin de maintenir la paix et la stabilité dans la Région’’ conclut le communiqué de la CEDEAO.
Rappelons que la CEDEAO est un regroupement de 15 pays ouest africains qui œuvrent ensemble pour une intégration socioéconomique de la sous région.
AS/ANP 0156 mars 2022