Tahoua, 29 juillet (ANP) – A l’initiative du Centre pour le dialogue humanitaire (HD), un accord de paix pour une gestion apaisée des ressources partagées entre les communautés des départements de Bermo (Maradi) et Abalak (Tahoua) a été signé le lundi 29 juillet 2024 à la Mairie de Tamaya (département d’Abalak).
C’est le Secrétaire Général du Gouvernorat de Tahoua, M. Harouna Assakalé qui a présidé la cérémonie, en présence de son homologue de Maradi.
Le Secrétaire Général du Gouvernorat de Tahoua, après s’être réjoui de la signature de cet accord historique, a rappelé que le Niger est un pays sahélien en proie à plusieurs défis, notamment sécuritaire, sociodémographique et climatique, avant de préciser que les régions de Tahoua et Maradi ne font pas exception de ce contexte auquel s’ajoute une raréfaction des ressources qui accentue la course aux ressources naturelles pour la subsistance des communautés et des cheptels. Cette situation favorise l’émergence des tensions ou des conflits entre les communautés ou entre les acteurs ruraux.
Selon M. Harouna Assakalé, l’agriculture et l’élevage constituent deux activités économiques phares de la zone, qui sont censées être complémentaires mais qui tendent à être concurrentes et sont même parfois sources de conflits entre les communautés.
Les conflits et affrontements autour des ressources naturelles renouvelables ont causé et causent encore des morts, captant du coup l’attention des populations et des autorités de la transition parce qu’ils sapent les bases du développement et les efforts constants du CNSP, a-t-il en outre fait remarquer.
Aussi, cette cérémonie, a poursuivi M. Assakalé, marque la volonté du Ministère de l’Administration Territoriale, des Gouverneurs de Tahoua et Maradi d’assurer un accès équitable aux ressources naturelles partagées afin d’inverser la spirale de conflits dans les communautés et de revenir à une cohabitation pacifique et fructueuse entre elles tout en solvant la problématique des conflits entre acteurs ruraux.
Enfin, le Secrétaire Général du Gouvernorat de Tahoua a rappelé tout le processus ayant abouti à la signature de cet accord de paix communautaire.
Quant au Chef de Bureau HD-Niger, M. Lawan Zoungoua Massaoudou, après avoir adressé ses remerciements aux autorités locales pour l’accueil chaleureux dont ils ont fait l’objet, a saisi cette occasion pour présenter l’Institution qu’il dirige et rappeler également tout le processus ayant permis la signature de cet accord de paix entre les communautés vivant dans les départements de Bermo et Abalak.
Il a expliqué rôle joué par son institution tout au long de ce processus qui a duré 7 mois. HD-Niger, a-t-il fait savoir, a accompagné les communautés à leur rythme afin qu’elles trouvent, par elles-mêmes, des solutions consensuelles et durables au conflit qui les opposent sur l’accès aux ressources naturelles partagées et au foncier dans les communes de Bermo et Tamaya.
Il a également souligné que la signature de l’Accord de paix ne pourra garantir une paix durable entre les communautés qu’avec l’engagement de l’ensemble des parties prenantes dans sa mise en œuvre afin d’optimiser les chances de sa mise en œuvre effective et de disposer d’un outil d’évaluation et d’alerte.
Aussi, un comité de suivi, dont les membres sont déjà identifiés, sera installé et formé pour qu’il puisse correctement jouer ce rôle.
M. Lawan Zoungoua Massaoudou a, en outre, ajouté que la réussite, la mise en œuvre et la durabilité de l’accord passeront par l’engagement de tous les acteurs qui ont vu naitre le processus, qui l’ont porté à la maturité et à la consécration de ce jour.
Le chef de bureau HD-Niger a enfin adressé ses remerciements aux autorités régionales, départementales, communales, judiciaires, aux chefs traditionnels, aux leaders religieux et communautaires et à la société civile pour leur disponibilité tout le long du processus de médiation.
Auparavant, le Secrétaire Général du Gouvernorat de Maradi, les préfets des départements de Bermo et Abalak et le Secrétaire Général de la commune de Tamaya ont tour à tour pris la parole pour saluer et se féliciter de la signature de cet accord de paix historique.
Notons également que cet accord, qui prévoit la construction des puits et écoles de part et d’autre des deux départements et que chacun reste dans son champ jusqu’à la délimitation de la frontière, a été paraphé par les représentants des communautés, des chefs traditionnels et religieux, des Administrateurs délégués, des deux préfets des départements de Bermo et Abalak et des Secrétaires Généraux des deux Gouvernorats de Tahoua et Maradi.
TSA/KPM/ANP-201 Juillet 2024
