Niamey, 2 Mars (ANP)- A Maradi, la capitale économique du Niger, la jeune entreprise Salsabyl offre au public une gamme variée de produits agroalimentaires issus de la transformation du potentiel forestier nigérien.
Salsabyl, cette firme qui doit son nom à une source du paradis citée dans le Coran, est l’œuvre de la jeune dame Samira Ali Abdoulaye.
La maison a d’abord ouvert ses portes en 2014 en tant que restaurant à Niamey. En 2021, l’entreprise s’est installée à Maradi et a élargi ses prestations en intégrant le volet transformation agro-alimentaire.
Les produits de la marque Salsabyl sont tous issus de la transformation des produits locaux, dont le pain de singe (fruit du baobab), les feuilles d’hibiscus, le tamarin, le manioc, le souchet, etc, qui sont des produits très riches en fer, calcium, et d’une importante teneur en divers vitamines. Au fil du temps, l’entreprise Salsabyl s’est aussi spécialisée dans la transformation du lait en yaourt de diverses saveurs.
Dans une interview en ligne, la promotrice, juriste de formation, explique à l’ANP les motivations l’ayant conduite à lancer ce projet gastronomique.
« Ce qui m’a motivée à créer salsabyl, c’est d’abord ma passion pour la cuisine, qui est née de l’appréciation par mon papa des mets que je concoctais pour lui à la maison. Ceci a fait que j’adorais cuisiner juste pour l’entendre apprécier mes recettes et recevoir ses félicitations et bénédictions », explique la jeune dame.
« Chemin faisant, après ma licence en droit privé, j’ai suivi un stage dans un restaurant au Maroc, où j’étudiais. C’est un restaurant très connu pour son art et ses spécialités culinaires », poursuit-elle.
« C’est en toute logique que dès mon retour au pays, j’ai lancé mon restaurant à Niamey dénommé » salsabyl Restaurant » en 2014, que j’ai géré jusqu’en 2018. Après mon installation à Maradi depuis 2019, je me suis découverte une autre passion qui est la transformation des produits issus de notre riche et diversifié patrimoine agro-forestier en boisson rafraîchissant, avec notamment l’hibiscus, le tamarin, le souchet, le manioc, le jujube etc… », renseigne-t-elle.
Chaque semaine, la jeune entreprise produit et commercialise en moyen 800 bouteilles de ses produits aux populations d’une ville pourtant dominée par des produits manufacturés du Nigeria voisin.
Samira ambitionne non seulement d’offrir au public nigérien des produits naturels et plus sains, mais aussi de valoriser le potentiel forestier nigérien.
« Notre objectif est de promouvoir et valoriser nos produits locaux et aussi garantir aux consommateurs des produits de qualité et ainsi offrir une alternative à la consommation abusive des boissons chimiques importées qui sont souvent très nocives pour la santé et sources de différentes maladies à cause de l’utilisation des conservateurs et autres additifs alimentaires », fait prévaloir Samira Ali, précisant que « la matière première de nos produits est entièrement locale ».
« Nous nous approvisionnons . chez les producteurs locaux ou sur le marché », ajoute-t-elle.
De la création de restaurant à la date d’aujourd’hui, la promotrice de Salsabyl indique n’avoir jamais eu un quelconque soutien financier ni de la part d’un proche, encore moins d’un partenaire. Elle a toujours compté sur ses propres moyens, dit-elle.
« Salsabyl, c’est mon bébé que j’ai enfanté et que je vois grandir. Je ne refuserai aucune initiative pouvant concourir à son accroissement. Mais pour l’instant je me bats seule », laisse-t-elle entendre.
Au bout de ces années d’activités, Samira se dit satisfaite des résultats obtenus.
« Je peux dire que j’en suis satisfaite. Certes toute activité de ce genre est difficile. Et en entreprenariat, chaque phase de l’évolution nous confronte à des difficultés, malgré celles ci nous essayons toujours de nous surpasser. Comme dit l’autre, seul le ciel est la limite », affirme la juriste de formation.
Parlant de ses principales difficultés, Samira affirme qu’elles « sont spécifiquement liées à l’importation en masse des produits industriels du Nigéria voisin ».
« Il est difficile de faire face cette concurrence industrielle qui empiète sur les petites entreprises que nous sommes », avoue-t-elle, tout en restant confiante et optimiste.
« Mais difficile, n’est pas impossible. Ça vaut la peine d’essayer », conclut-elle.
MSB/CA/ANP/Mars 2022.