Sahel : Plus de 12 millions de personnes confrontées à un manque critique de nourriture (FAO)

Sahel : Plus de 12 millions de personnes confrontées à un manque critique de nourriture (FAO)

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Niamey 15 mai (ANP)-L’insécurité et les attaques perturbent gravement les services sociaux de base, compromettent l’avenir de milliers d’enfants et privent les communautés touchées par la violence de services essentiels. La fermeture des écoles constitue un obstacle supplémentaire à l’apprentissage et prive les enfants, en particulier les filles, d’un environnement protecteur. « Les conflits, les déplacements, la violence et maintenant, la pandémie COVID-19, ont des effets dévastateurs sur les enfants, leur santé, leur état nutritionnel, leur éducation et leurs droits à la protection. Quelque 9,7 millions d’enfants sont menacés de malnutrition aiguë, dont 3 millions de malnutritionaiguë sévère. Les enfants et les jeunes sont également confrontés à un risque accru d’être victimes d’abus et de violence, d’exploitation sexuelle, de mariages précoces et de grossesses adolescentes. Il est crucial que des mesures soient mises en place pour freiner et arrêter la propagation de la pandémie COVID-19, pour répondre aux besoins immédiats et à plus long terme des enfants », a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF.L’insécurité alimentaire en 2020 devrait atteindre des pics sans précédent, avec plus de 12 millions de personnes confrontées à un manque critique de nourriture. « Le Sahel était déjà confronté à une augmentation stupéfiante de l’insécurité alimentaire due à un cocktail toxique de conflits armés, de déplacements de population, de changement climatique et de perturbation des échanges commerciaux à l’intérieur et à l’extérieur des frontières avant que la pandémie COVID-19 ne balaye la région. Alors que la période de soudure annuelle approche et que l’impact socio-économique de cette pandémie commence à se faire sentir, nous pourrions assister à une situation catastrophique pour des personnes déjà vulnérables si l’aide humanitaire n’est pas soutenue et si des mesures deprotection sociale solides ne sont pas mises en place par les gouvernements », a déclaré Chris Nikoi, Directeur régional du Programme alimentaire mondial.« A la FAO, nous sommes préoccupés par la succession et la superposition des crises vécues au Sahel, de l’insécurité alimentaire, à la pandémie COVID-19 et à l’invasion potentielle de criquets pèlerins qui pourraient dévaster les moyens d’existence et la production alimentaire et affaiblir la résilience du Sahel », a déclaréGouantoueu Robert Guei, Coordonnateur sous-régional de la FAO. Les communautés pastorales, déjà durement touchées par les effets du changement climatique et de l’insécurité, sont également affectées par la fermeture des frontières, ce qui risque d’accroître les conflits entre éleveurs et agriculteurs.La pandémie COVID-19 a le potentiel de briser les systèmes de santé fragiles, en frappant le plus durement les populations vulnérables. « Ces communautés luttent pour survivre dans des conditions de vie précaires, sans accès adéquat à l’eau et à l’assainissement, et sont déjà confrontées à de multiples risques d’épidémie », a averti Mamadou Diop, Directeur régional d’Action contre la Faim. « Nous devons préserver l’accès des populations aux services de santé, y compris les services de santé psychologique et sexuelle, en particulier dans les zones touchées par les conflits, où les besoins dépassent les ressources disponibles ». Une coordination et des liens étroits entre les opérations sanitaires et humanitaires seront essentiels pour atténuer les conséquences multisectorielles de la pandémie et garantir une réponse cohérente et efficace pour protéger les plus vulnérables.Certaines personnes à risque restent bloquées dans des situations précaires, notamment en raison de la fermeture inattendue des frontières. « Les migrants et les populations déplacées ont un accès limité aux systèmes de santé publique et ne peuvent pas être testés ou traités contre la maladie COVID-19 », a déclaré Sophie Nonnenmacher, Directrice régionale a.i. de l’OIM. « Cette pandémie est une opportunité de renforcer le leadership des gouvernements pour la construction de sociétés plus inclusives en les incluant dans les plans nationaux de préparation et de réponse, quel que soit leur statut ».MHM /CA/ANP 0048 MAI 2020-

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