Sahel : fin à Niamey du Forum Consultatif sur le développement au Sahel

Sahel : fin à Niamey du Forum Consultatif sur le développement au Sahel

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Niamey, 16 Juin (ANP)-Les travaux du Forum Consultatif sur le développement au Sahel ont pris fin, ce vendredi 16 juin 2023 à Niamey par l’adoption de conclusions et recommandations majeures.

L’objectif principal de cette rencontre de Niamey est de contribuer à la construction d’un large consensus sur une vision novatrice d’offre de développement.

Il s’agit également de faire le point sur la mise en œuvre des stratégies et initiatives en matière de développement ; de tirer les leçons des avancées et manquements enregistrés dans les exercices précédents, et enfin formuler des recommandations tournées vers l’action.

Sur ce point, s’agissant de la structure des économies des pays du Sahel, les participants recommandent notamment l’amélioration de la gouvernance économique grâce au renforcement de la capacité de l’Etat et la réalisation des infrastructures structurantes.

En ce qui concerne les défis et opportunités pour la mobilisation des ressources internes, le forum note la nécessité de restructurer les économies et réduire le poids du secteur informel ; d’accroitre également l’épargne privée intérieure et lutter contre les flux financiers illicites.

De la question des partenariats et cadres de financement, le panel a souhaité l’accompagnement des pays de la région pour mobiliser des ressources intérieures et extérieures, et les aider à emprunter sur les marchés internationaux à des conditions plus favorables.

Durant trois (3) jours, les participants à ce panel ont suivi des sessions portant entres autres sur l’évaluation de la mise en œuvre du pilier développement dans les stratégies et initiatives au sahel ; de l’examen de la structure des économies des pays de la région du sahel et des modèles d’intégration régionale.

Ils ont également porté leurs réflexions sur les défis et opportunités pour la mobilisation des ressources internes dans la région du sahel ainsi que la question des partenariats et du cadre de financement.

Clôturant les travaux, le président du Panel indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement, l’ancien Président Issoufou Mahamadou d’expliquer qu’en initiant cette rencontre, il s’agissait pour eux de recueillir les analyses et recommandations de toutes les parties prenantes au Sahel sur les questions de développement, comme ils l’ont fait, au demeurant, pour la sécurité.

« Le niveau de participation que nous avons enregistré dénote clairement de l’intérêt que notre mission suscite de manière générale dans la sous-région et au niveau de la communauté internationale. Nous en avons une conscience accrue », a souligné le président du panel.

Issoufou Mahamadou de faire savoir également que « les questions que nous avons abordées au cours de ces deux journées et des différentes sessions, nous ont permis de traiter la plupart des dimensions du développement du Sahel et des pays qui le composent. Nous avons pu ensemble identifier les leviers décisifs, les facteurs d’entraves, les facteurs conjoncturels et structurels ». Par ailleurs, le président du Panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au sahel de noter que l’évaluation des stratégies des partenaires -une vingtaine- leurs a permis de noter la diversité des champs de leur mise en œuvre, leur caractère d’urgence avec un accent sur l’humanitaire aux dépens du développement et l’absence de projets structurants.

« L’examen des structures des économies des pays de la région nous a permis de constater la domination du secteur primaire et informel au dépens notamment du secteur secondaire, constituant ainsi un obstacle à la mobilisation des ressources internes. La modernisation de ces économies constitue donc un impératif », a relevé Issoufou Mahamadou.

Pour cela, le président dudit panel a estimé qu’un accent particulier doit être mis sur la réalisation de projets structurants notamment en matière d’infrastructures ferroviaires et de communication, afin de créer un environnement physique favorable à la création des chaines de valeurs dans tous les secteurs de l’économie : secteur agricole, secteur minier et secteur pétrolier.

Après avoir fait savoir que des échanges nourris ont eu lieu sur la mobilisation des ressources internes et des autres sources de financement ainsi que des questions portant sur le climat et la transition démographique, la place des jeunes et des femmes, Issoufou Mahamadou retient que « la sécurité et le climat doivent être considérés comme des biens publics mondiaux ».

Selon lui, « le nexus gouvernance – sécurité – développement a été largement évoqué ainsi que les points forts et les points faibles de la région. Cette région, c’est le sahel géopolitique, champ de la mission du panel de haut niveau, et non le sahel climatique ».

D’après Issoufou Mahamadou « ce sahel géopolitique est une région qui dispose d’importants atouts pour son développement : ressources naturelles ; notamment agricoles, minières, pétrolières abondantes, jeunesse de sa population et c’est sur ces atouts qu’il faut construire son avenir qui se réalisera autour d’une vision du sahel que nous voulons à l’horizon 2063 ».

A cet effet, le président du panel de mentionner que cette vision est accompagnée par la définition d’objectifs que constituent les quatre piliers de la mission du panel : la gouvernance, la sécurité, le développement, le partenariat et la mobilisation des ressources. Et que « sa mise en œuvre nécessitera un changement de paradigme à tous les niveaux, au niveau national, au niveau régional, au niveau continental et au niveau international », a-t-il conclu.

Cette cérémonie de clôture s’est déroulée en présence des membres du panel, à savoir M. Ibn Chambass, Mme Laila Zerrougui, Dr. Donald Kaberuka et Maitre Sohoyata Maïga.

AIO/AS/ANP 0107 juin 2023

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