Niamey, 16 Novembre (ANP) – Au Niger, si l’entreprenariat est marqué par une forte présence des jeunes, qui en sont d’ailleurs des acteurs importants, c’est sans nul doute grâce à leur esprit d’innovation et leur engagement à offrir sur le marché nigérien des produits issus de la production agro-sylvo-pastorale du pays.
C’est le cas de la société « Sahel Délices », une entreprise qui évolue depuis mars 2015 dans la transformation agro-alimentaire avec comme spécialité la transformation des produits issus de l’agriculture et de la faune locale en produits alimentaires, notamment en jus, tisane, confiture, farine enfantine, farine de niébé, etc.
Située au quartier Koira Kano de Niamey, « Sahel Délices » emploie huit (8) personnes en plein temps. Ses activités de transformation se font de manière semi-industrielle. Pour assurer l’hygiène de ses produits, les travailleurs utilisent des masques et des gants lors des transformations.
La qualité de ses produits a fait que « Sahel Délices » ait été plusieurs fois primée aussi bien au Niger qu’à l’extérieur. L’entreprise a également obtenu son certification auprès du Ministère de la Santé Publique en 2019.
Avec pour slogan « Aimer, Valoriser et Promouvoir nos produits locaux », cette entreprise est l’œuvre de Mme Bachir Rockya, qui en est la Directrice Générale. Agée de 41 ans, mariée et mère de 4 enfants, Mme Bachir Rockya est détentrice d’un Diplôme d’étude supérieure et spécialisée en finance banque et management de qualité.
Mme Rocky a commencé ses activités avec la mise en valeur de divers produits agricoles comme le tamarin, le pain de singe, les fleurs d’oseille (communément appelées « Bissap ») et divers autres fruits avec lesquels elle fabrique des jus sous le nom commercial de « Jus Kaani ».
L’idée de la création de cette entreprise, selon la promotrice de « Sahel Délices », est née de ses visites dans plusieurs pays de la sous-région, où elle a remarqué que les produits locaux sont beaucoup plus valorisés.
« Ma formation de base est une formation en banque et en management de qualité. Mais après la création de l’entreprise, j’ai fait d’autres formations en transformation agroalimentaire », a fait savoir Mme Bachir Rockya.
Aujourd’hui, grâce à la croissance de sa production, l’entreprise approvisionne beaucoup d’établissements commerciaux de Niamey. C’est le cas de certains hôtels de la place, des restaurants, des supermarchés, des boutiques, etc.
Mme Rocky est, en effet, très fière de son métier car, selon elle, cette activité contribue fortement à l’économie nationale. « A titre d’exemple, nous utilisons les fleurs d’oseille pour faire des jus et de la confiture. Si vous partez dans la Région de Dosso, ce sont les femmes qui les cultivent. Ça revient à dire que fabriquer d’une part et consommer d’autre part des produits à base de cette matière, c’est contribuer directement à l’économie nationale, c’est participer à la lutte contre la pauvreté et concourir à la création d’emplois directs et indirects. Ce sont là des exemples d’impacts que ce secteur a sur l’économie », a expliqué la Directrice Générale de Sahel Délices.
« En 2015, quand on avait commencé, il y avait très peu d’entreprises dans la transformation agro-alimentaire et les produits étaient moins acceptés. Mais maintenant, la tendance a changé parce que la population s’intéresse beaucoup plus aux produits locaux transformés sur place », a indiqué la Directrice Générale de « Sahel délices ».
Elle a également souligné la réticence chez les distributeurs qui, selon elle, préfèrent plus prendre les produits importés que les produits locaux. Et même s’ils prennent les produits locaux, ils s’intéressent seulement à un seul producteur.
Elle appelle donc les distributeurs à prendre divers produits locaux et de laisser également le choix aux clients et aussi d’avoir une diversité des produits locaux transformés.
Pour Mme Rockya, « tout se passe assez bien avec le Ministère de l’Entreprenariat des jeunes parce que mon entreprise a même reçu une visite du Ministre qui a apprécié ce que nous faisons et a même pris des engagements pour accompagner les jeunes à promouvoir les produits locaux et permettre aux entreprises de se développer.
Nos produits locaux sont très bien appréciés dans les pays voisins, mais j’en appelle aux jeunes à passer au-delà de nos limites à créer des industries de transformation des produits locaux afin d’exporter nos produits vers l’étranger et aussi d’être un peu plus connu.
« Si nos produits sont appréciés et consommés à l’extérieur, alors pourquoi pas chez nous, au Niger, par nous Nigériens ? », s’est-elle interrogée ?
« Nous devons donc accepter de comprendre que nos produit locaux ont plus de valeur que ce qui vient d’ailleurs », a conclu Mme Bachir Rockya.
La Première Dame, Dr Lalla Malika Issoufou, Marraine de la Campagne « Consommons nigériens », a aussi rappelé lors du lancement de cette campagne le 29 Novembre 2018 à Niamey que « Consommons nigériens » ne doit pas être perçu comme un simple slogan patriotique, il ne doit pas aussi être considéré comme un pur effet de mode. « Consommons nigériens » se pose aujourd’hui comme un impératif pour nous Nigériens ».
« Consommons ce que nous produisons, consommons nigériens pour la santé, pour la fierté et pour notre unité », a indiqué la marraine de Consommons Nigérien.
ADA/KPM/ANP-090 Novembre 2020