Réunion du G20: les économistes optimistes concernant l’économie chinoise

Réunion du G20: les économistes optimistes concernant l’économie chinoise

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ISTANBUL, 22 sept (ANP/Xinhua) — Les économistes sont optimistes quant à l’économie chinoise, qui a atteint une croissance remarquable ces 30 dernières années, alors que les ministres de Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20 se sont réunis vendredi et samedi à Ankara, capitale turque.

« Le peuple chinois possède une forte conscience nationale et il travaille très dur. Je suis donc assez sûr que la Chine sera toujours l’acteur principal au sein de l’économie mondiale », a déclaré l’économiste turc Ufuk Sanli.

« La Chine est le moteur de la croissance. Elle est la force directrice de l’économie globale. Ce qui est important à partir de maintenant est la manière dont la Chine préserve cette vitesse de croissance », a précisé l’économiste alors qu’il commentait la réunion du G20.

Evoquant la dévaluation de la monnaie du yuan, M. Ufuk a indiqué que les pays développés comme ceux de l’UE ne seront pas vraiment affectés par cela. Au contraire, cette dévaluation est une bonne nouvelle pour eux, les coûts allant être réduits et le commerce chinois allant augmenter.

L’économiste Umit Akcay a déclaré que le ralentissement de l’économie chinoise n’est pas uniquement le problème de la Chine. Actuellement, le principal problème dans l’économie mondiale est la manière dont la rentabilité des entreprises peut être revitalisée.

Cagdas Sirin, économiste de l’Université Bahcesehir, a indiqué que la Chine est le leader mondial des exportations. Ainsi, il est naturel que les développements au sein de l’économie chinoise affectent le monde entier.

M. Sirin a précisé que la Chine ne pouvait pas continuer avec un modèle économique tourné vers l’export, et qu’elle devait prendre des mesures afin de relancer sa demande domestique.

« Si la Chine peut changer de manière efficace son modèle de croissance, elle deviendra alors une énorme économie de consommation. Cela sera une grande opportunité pour les pays développés », a-t-il ajouté.

La « nouvelle normalité », tournant de la restructuration économique chinoise

 

Source:www.chinafeatures.com

Auteur: Wang Yaguang, Xu Xueyi & Qiang Yong

 

   Pendant longtemps, Jinjiang a constitué une ville-champignon ancrée dans l’industrie manufacturière, celle des chaussures et des vêtements, destinés à l’exportation dans les rayons des enseignes de distribution, américaines ou européennes.

   Aujourd’hui, cette ville ressemble à de nombreux sites du secteur de la fabrication. Située sur la côte est de la Chine, dans la province méridionale du Fujian, elle perd son avantage compétitif en raison d’une part, de la hausse des salaires des ouvriers et d’autre part, du manque d’innovations pour ses produits.

   « Je compte me déplacer vers le Bangladesh », a dit Lin Genghuang, résident de Jinjiang et propriétaire d’une usine de chaussures. « Mon affaire tient le coup à peine ici ».

   Le volume des exportations de sa société continue de croître, mais cependant, des salaires en augmentation, la valorisation du yuan (monnaie chinoise) ainsi que la concurrence intense sur les prix ont réduit la marge des bénéfices, qui se révélaient déjà très minces.

   Après l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du Commerce en 2001, le caractère bon marché de la main-d’œuvre a soutenu l’essor des exportations du pays et a conduit celui-ci jusqu’au niveau de deuxième plus forte économie au monde. Toutefois, ces dernières années, le secteur manufacturier de la Chine rencontre des problèmes : il est pris dans un étau, entre des zones géographiques où le coût de main-d’œuvre est encore plus bas (telles que le Vietnam ou la Malaisie), et la difficulté de se développer vers une chaîne de valeur plus élevée, en raison de la concurrence intensifiée des pays développés.

   A environ 3.000 kms de Jinjiang, presque à l’extrémité septentrionale du pays, la ville d’Harbin voit son économie générale subir un malaise forçant les sociétés locales à se réinventer pour survivre.

   Harbin Boiler Compagny Ltd, entreprise d’Etat spécialisée dans la fabrication d’équipements pour les centrales thermiques, subit actuellement un double coup : le ralentissement de l’économie ainsi qu’une campagne nationale pour contrôler la pollution et réduire les émissions atmosphériques.

   « Les nouvelles commandes baissent et les bénéfices reculent, l’entreprise n’a pour choix que celui du changement, a indiqué Wang Dexing, PDG de la société.

   Au cours de la plupart des dernières décennies, les provinces chinoises situées dans le nord-est du pays – à savoir le Heilongjiang, le Jilin et le Liaoning – constituaient un bastion de l’industrie lourde du pays. Elles ont alimenté l’expansion rapide de la Chine et se sont frayées un chemin dans le boom de la construction. Mais actuellement, avec le ralentissement de l’économie et la transition douloureuse en cours, qui ébranlent le segment lourd du secteur industriel, nulle grande région chinoise, autre que la zone nord-est, ne connaît aussi fortement le choc de ce ralentissement et de cette transition.

   C’est ainsi que le Heilongjiang, le Jilin et le Liaoning se classent parmi les cinq dernières régions de niveau provincial, au bas d’un classement comprenant un total de 31 unités administratives que compte la partie continentale de la Chine, en terme de croissance du PIB sur le premier semestre de l’année. Le taux de croissance en moyenne de ces trois provinces est de 4,6%, soit 2,4 points de pourcentage en moins que la donnée moyenne enregistrée sur le plan national.

   Pour améliorer sa compétitivité, Harbin Boiler Compagny s’efforce de développer de nouveaux produits, d’élargir son activité vers les marchés émergents et de se lancer dans de nouveaux champs, tels que le dessalement de l’eau de mer, la fourniture d’équipements également aux centrales nucléaires et la protection environnementale, a expliqué M. Wang.

   L’exemple de l’entreprise Harbin Boiler Compagny constitue un échantillon type de la vaste réalité que recouvre l’économie chinoise. Parce qu’elle est devenue anémique, l’activité a conduit le gouvernement à rechercher de nouvelles sources de croissance en forçant les compagnies domestiques et multinationales à chercher ce que l’on peut nommer un « Plan B ».

   Alourdie par le ralentissement du marché immobilier, le refroidissement des investissements et la demande instable à l’intérieur comme à l’extérieur, l’économie chinoise a trébuché durant les deux dernières années, si bien qu’il convient généralement de prévoir qu’elle conclura  l’année 2015 avec sa plus faible croissance atteinte depuis un quart de siècle. Malgré ce ralentissement, la croissance devient plus équilibrée et durable, ce que l’on traduit par l’expression « nouvelle normalité », concept exprimé par le président chinois Xi Jinping.

   En vertu de cette situation de « nouvelle normalité », le rythme important de  la croissance se voit éclipsé par les réformes structurelles en cours. Il s’agit, en effet, de transformer l’économie vers un schéma s’appuyant davantage sur le secteur des services, la consommation et l’innovation.

   « Le ralentissement de la croissance économique de la Chine montre que le gouvernement chinois gagne du terrain dans l’ajustement structurel et les efforts de politiques pour faire face à la vulnérabilité financière », a indiqué un rapport publié par la Banque mondiale. A moyen terme, ces efforts aideront la Chine à changer progressivement son modèle de croissance, du modèle manufacturier vers le tertiaire, de l’investissement vers la consommation, et des exportations vers la dépense domestique.

   Le gouvernement a mis en œuvre des politiques pour contrôler l’expansion rapide du crédit, réguler les dettes des gouvernements locaux et éliminer la surcapacité industrielle, qui favorisent des investissements revus à la baisse dans les secteurs tels que l’immobilier. En même temps, le gouvernement a fixé un seuil pour le ralentissement économique, à l’aide de mesures de soutien limité, mais plus orienté.

  En dépit d’une déroute boursière récente et d’une agitation économique montante, l’économie chinoise est stable et montre des signes de changements, certes lents, mais avec une consommation et un secteur des services prenant progressivement le rôle de pilote de la croissance.

   « L’économie chinoise fonctionne bien en général, avec certains problèmes existants qui demandent à tous, de la sagesse et de solides efforts « , a déclaré le président chinois.

   Lors d’une réunion, présidée par M.Xi, l’organe suprême des prises de décisions de la Chine a indiqué que le gouvernement central prendrait des « mesures efficaces » pour alimenter la croissance stable de la consommation, des investissements et des exportations, moteurs principaux de la croissance, tout en intensifiant les « politiques ciblées » pour contrer la pression baissière.

ANP/XINHUA/SEPT 2015

 

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