Tillabéri, 03 Déc (ANP)-La région de Tillabéri, localité située à quelques 115 km de la capitale Niamey est exposée depuis 2012 à une insécurité grandissante, car les populations des dix (10) départements sur les treize (13) que compte la région, à l’exception des départements de Say, Kollo et Filingué, sont confrontées au phénomène d’attaques terroristes occasionnant le déplacement interne et massif de ces populations.
Selon la Coordination régionale du ministère de l’action humanitaire et de la gestion des catastrophes, la région compte 85.709 personnes déplacées internes, soit 11.998 ménages.
Cette insécurité a engendré une crise humanitaire dans la région. Face à cette crise, nombreux sont les partenaires qui accompagnent le Gouvernement dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie de ces populations déplacées parmi lesquels, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), une organisation humanitaire, neutre, impartiale et indépendante, qui a pour mission de protéger la vie et la dignité des victimes des conflits armés et d’autres situations de violence et de leur porter assistance.
A cet effet, une équipe de l’Agence Nigérienne de Presse (ANP) a recueilli les avis de ces populations déplacées, notamment celles du village de Tingara, situé dans la commune de Tondikiwindi. Identifiés à environ 120 ménages, ces déplacés sont venus depuis 2018 suite à la recrudescence de l’insécurité et ont trouvé refuge à Tillabéri, capitale régionale, plus précisément au quartier Tadress.
« Dès notre arrivée à Tadress, nous avons été assistés en nourriture par les humanitaires, il est vrai que ce n’est pas facile en ces moments difficiles, mais avec l’aide du CICR en charrettes et en cash transfert, nous arrivons à joindre les deux bouts », a déclaré Abdou Noufou, la soixantaine dépassée, père de six (6) enfants qui a repris son métier de coiffeur qu’il exerce en longueur de journée sur le site.
Abdou Noufou a, par ailleurs, évoqué les raisons de leur départ qui est dû à « l’exécution de cinq (5) personnes par balles dans leur village par des bandits armés », et qui, souvent les accusent d’informer les FDS de leurs « comportements malsains, à savoir le paiement des taxes, enlèvements des personnes, du bétail, au moyen de leurs armes et qui leur ont donné un ultimatum pour quitter le village au risque d’être tous exécutés».
«Nous avons reçu des kits alimentaires et non alimentaires, et même des cash transferts pour nous les femmes afin d’exercer des activités génératrices de revenus, et présentement beaucoup d’entre nous commercialisent des aliments pour bétail. Avec l’aide du CICR, notre quotidien s’est vraiment amélioré», a indiqué une veuve, mère de sept (7) enfants, répondant au nom de Zara Sara.
Le Chef du département de la sécurité économique, M. Mani Abdoul Kadri d’expliquer que, « le CICR, en plus de l’urgence intervient pour renforcer la résilience de ces déplacés avec deux (2) projets de résilience qui sont, l’appui en charrettes et ânes et le cash transfert de 40.000f cfa par mois et par ménage dont la première phase a été effectuée avec 80.000f cfa pour deux (2) mois. La 2ème phase sera effectuée en décembre pour leur autonomisation ».
« Les bénéficiaires sont en majorité des femmes chefs de ménages, les veuves, les femmes abandonnées et celles qui sont divorcées ; entre autres, les chefs de ménages âgés de plus de 64 ans, les chefs de ménages handicapés et les malades chroniques », a-t-il, enfin, ajouté.
MTM/AS/ANP 0032 Décembre 2021