Dosso 14 Sep. (ANP) – Pour se rendre dans ce village distant de 42 km de Dosso, il faut un véritable parcours de combattant tellement le tronçon est dégradé surtout en cette saison des grandes pluies, indique le chef de village de cette localité, Elhadj Sadou Moumouni.
Les populations de Moussadeye ne vivent que de l’agriculture, de l’élevage et du petit commerce. Plusieurs services techniques à l’image de l’agriculture, l’élevage, la santé, l’éducation ont vu le jour dans ce village où, sur le plan commercial, les femmes excellent dans l’extraction d’huile d’arachide, de la pâte d’arachide et du tourteau qui leur procurent des revenus substantiels, cependant elles souhaitent un appui pour moderniser leurs activités.
Le marché hebdomadaire de la localité a besoin d’être modernisé, estime le chef du village Elhadj Sadou Moumouni qui, par la même occasion, a beaucoup insisté sur l’état très dégradé de la route construite en 1972.
Le goudron qui quitte Niamey en passant par Baleyara s’arrête à Loga et il est indispensable, a-t-il affirmé, qu’il soit ‘’prolongé jusqu’à Dosso pour permettre aux véhicules et aux usagers de voyager dans la commodité’’.
Dans le domaine de l’éducation, les populations de Moussadeye ont entamé la construction de deux classes, mais compte tenu de leurs moyens très limités un appui des bonnes volontés est indispensable pour achever les travaux, a notifié le chef de village.
La campagne agricole, cette année, s’annonce prometteuse à Moussadeye et les principaux acteurs que sont les agriculteurs et éleveurs vivent en parfaite symbiose.
Le chef du village souhaite, en outre, la réhabilitation du site maraîcher pour freiner l’exode des bras valides et l’appui de l’Etat, des projets et programmes dans les grandes actions de développement de la localité.
Village autochtone des Maouris, rappelons qu’au fil du temps, d’autres ethnies se sont installées. On trouve dans ce village outre les maouris, des djermas, des touaregs et des peulhs.
Situé dans le département de Loga, le village de Moussadeye est une grande agglomération disposant d’un marché hebdomadaire qui se tient tous les dimanches. L’histoire raconte que c’est un éleveur venant de l’Azawak nommé Moussa à la recherche d’un point d’eau pour abreuver ses animaux qui découvre dans ce coin perdu un puits. Non loin, des voix lui parviennent ce qui prouve la présence d’êtres humains dans ces lieux. Quelle ne fut sa surprise en découvrant un peuple qui ignore l’existence de ce puits.
Il s’agit d’un cultivateur Souley un maouri avec ses trois enfants Mahar, Guimba et Aroubéri qui ont quitté Kondili-Béry, leur terre natale, pour s’installer dans ce nouveau paysage propice aux travaux champêtres.
Après son installation, Moussa et son logeur Souley visitent le puits. Une large concertation entre les deux hommes aboutit à donner pour la première fois un nom à ce village et c’est le nom de Moussadeye (le puits de Moussa) qui sera attribué au village et le fils aîné de Souley, Mahar sera désigné premier chef du village de Moussadeye.
Après sa mort, son frère Gimba lui succède. Aroubéry, le troisième frère, sera lui aussi chef de village de Moussadeye. Selon l’actuel chef de village Elhadj Sadou Moumouni élu le 17 juillet 2021, Moussadeye a connu 21 chefs.
Les populations de Moussadeye étaient aussi de grands guerriers. Leur prouesse, dit-on, s’étendait jusqu’au Burkina-Faso : un arbre à l’entrée du village était leur génie protecteur. Il rendait invisible le village en cas d’attaque d’ennemis.
Le puits découvert par Moussa possédait aussi ses mystères ; tous les sacrifices se déroulaient au puits. Que ce soit des animaux ou des humains qui tombent dans ce puits, ils sont automatiquement rejetés. Hélas avec le temps, le modernisme aidant, tous ces mystères ont presque disparu.
MA/AS/ANP 097 septembre 2021