Agadez, 18 oct (ANP)-La Ministre de l’environnement et de la lutte contre la désertification, Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa a lancé, le jeudi 14 octobre dernier à Aderbissanat (région d’Agadez), la campagne nationale 2021-2022 de lutte contre les feux de brousse.
Le gouvernement a consenti des efforts appréciables en 2021 dans la région d’Agadez dans l’atteinte des objectifs de récupération de 600ha de terres dégradées, la fixation de 5000ha des dunes, la réalisation de 5000m de bandes pare-feu.
Le choix d’Agadez pour abriter la cérémonie de lancement de cette campagne de lutte contre les feux de brousse s’explique par le fait que la région dispose d’un climat d’une aridité incomparable, d’un écosystème assez riche dans un environnement austère.
Elle vise à protéger l’habitat de la faune qui a une importante population dans la région, la diversité biologique des écosystèmes de cette zone, déjà fragilisée par les effets du changement climatique, et à appuyer le système d’élevage sur lequel repose en partie économie des populations locales.
Rappelons qu’en fin septembre 2021, les résultats encourageants illustrent les efforts consentis par l’Etat dont entre autres 1184,72 ha de terres restaurés ; 4300 plants produits ; 200km de bande pare-feu ouvertes et 10ha de dunes fixées.
Pour la ministre de l’environnement et de la lutte contre la désertification, Mme Garama Saratou Rabiou Inouss, ‘’les feux de brousse constituent un fléau pour l’environnement socioéconomique et écologique car une fois déclenchés, ils ravagent tout sur leur passage entraînant une perte de la diversité biologique, des dégâts sur les infrastructures et parfois des pertes en vies humaines et animales’’.
Ces feux de brousse ont, pour la plupart des origines anthropologues, c’est à dire provoqués par l’homme de façon volontaire ou involontaire, et très rarement les causes sont naturelles.
‘’Du fait de son action à effet destructeur sur le sol, la végétation, la faune et les infrastructures socioéconomiques, les feux de brousse constituent un facteur majeur de la dégradation de la végétation et une contrainte environnementale de premier ordre dans notre pays’’ a indiqué la Ministre de l’environnement.
‘’Aussi la récurrence de ce phénomène dévastateur devient malheureusement de plus en plus préoccupante dans notre pays’’ a dit Mme Garama.
En effet de 2015 à 2020, 597 cas de feux de brousse ont été enregistrés sur l’ensemble du territoire national, consument ainsi 346.527 Ha de pâturage occasionnant de ce fait ,un manque a gagner de dans le bilan fourrager qu’il a fallu, à chaque fois, compenser par l’achat d’aliments bétail.
La ministre a saisi ce moment solennel pour lancer un appel aux autorités administratives, locales et coutumières, aux techniciens de terrain et aux populations de ‘’redoubler de vigilance pour prévenir les risques de feux de brousse particulièrement en cette année ou l’abondance des précipitations enregistrées dans certaines localités de notre pays a généré une fore densité de tapis herbacé’’.
Elle ainsi exhorté les populations à redoubler d’effort et de vigilance pour que dès à présent ‘’des mesures habituellement prises soient diligentées pour prévenir et lutter contre les feux de brousse’’.
Selon Mme Garama, ces mesures se traduiront par la sensibilisation-information, la mise à disposition des ressources, la mobilisation sociale, la mise en place des comités de veille et d’intervention rapide la formation et l’équipement des acteurs.
La ministre a demandé aux autorités administratives et traditionnelles, les services techniques et partenaires au développement à ‘’prendre le relai de l’information et de la sensibilisation sur la prévention contre les feux de brousse dans leurs entités respectives’’.
De même les media particulièrement les radios communautaires ont été invité a concevoir et à diffuser des émissions portant sur les mesures à prendre pour prévenir et lutter contre les feux de brousse.
Les populations, pasteurs, transhumants, agropasteurs et éleveurs sont invités à bannir les pratiques à risque qui sont dans la plupart des cas à l’origine des feux de brousse et dont les conséquences sont néfastes pour la nature et pour les communautés auxquelles ils appartiennent.
La ministre rappelé qu’au terme de la constitution, chacun est tenu de contribuer à la sauvegarde et à l’amélioration de l’environnement dans lequel il vit.
‘’Cette dame nature qui nous offre toutes les solutions pour notre environnement socioéconomique a plus que besoins d’être préservée pour les besoins des générations futures’’.
C’est a juste titre que e programme de la renaissance acte III « consolider et avancer « du Président de la république du Niger, à travers l’initiative 3N fait de la lutte contre les feux de brousse son cheval de bataille’’ a laissé entendre la Ministre de l’environnement.
La ministre s’est réjoui qu’en soutien à cet effort de l’Etat, des partenaires techniques et financiers, à travers la cellule crise alimentaire (CLA), le Projet Pôles ruraux (PPR), le Projet de Promotion de l’Agriculture Productive–PromAP), le PAM et bien d’autres ont annoncé des contributions substantielles pour la réalisation des bandes pare-feu et la tenue de campagnes d’information et de sensibilisation.
‘’Ma conviction est qu’il faut aborder les questions de lutte contre les feux de brousse dans le même registre que les inondations considérées comme des catastrophes naturelles’’ a-t-elle proposé.
La cérémonie de lancement officiel de la Campagne Nationale 2021-2022 de lutte contre les feux de brousse intervient à un moment où la région a déjà enregistré 17 cas de feu de brousse dont le plus récent s’est déclaré alors que la Ministre de environnement venait juste de terminer ses discours et visites à Aderbissanat, indique-t-on.
AH/AS/ANP octobre 2021