Niamey, 11 déc (ANP)- La responsable des opérations de la banque mondiale du Niger Joëlle Dehasse,a présenté le rapport automne 2018, le lundi 10 décembre au siège de l’institution à Niamey.C’est à travers une vidéo conférence regroupant le Niger, le Tchad, le Mali, la Guinée et du siège de Washington que s’est déroulé cette présentation.Selon la directrice des opérations de la banque mondiale de la sous-région AFCW3, Soukeyna Kane, le mariage des enfants est une pratique largement répandue dans certains pays d’Afrique subsaharienne.‘’ Au Niger, plus de trois filles sur quatre sont mariées durant l’enfance. Le mariage des enfants, les grossesses précoces et le faible niveau d’instruction entravent l’autonomisation des filles et ont une incidence négative sur leurs enfants (en termes de taux de mortalité) et leurs familles (par exemple, en termes de revenus et de pauvreté) ‘’, ajoute Soukeyna Kane.A titre d’exemple et sachant que cela ne peut être réalisé à moyen terme, la réduction des mariages d’enfants au Niger en 2015 aurait pu générer jusqu’à 1,6 milliards dollars américains.En termes de solutions, l’adoption de lois et stratégies appropriées constitue une première étape nécessaire pour améliorer les opportunités pour les adolescentes, mais cela ne suffit pas. Des conditions de base doivent être remplies dans les systèmes d’éducation et des interventions ciblées sont requises.Pour le Niger, le taux du mariage des enfants s’élève à 76,8% au sein d’une population de filles de 18 à 22 ans. Le Niger, affiche des taux de mariages d’enfants deux fois supérieurs au niveau observé dans la région, et des taux d’achèvement des études primaires, secondaires et supérieures bien inférieurs à moitié des taux d’achèvement observés dans la région. D’importants investissements sont nécessaires afin d’offrir de meilleures opportunités aux filles au Niger.Au Niger, les travaux ethnographiques, indiquent que six principaux obstacles empêchent la plupart des filles de poursuivre leur scolarité après l’école primaire. Il s’agit «des médiocres résultats d’apprentissage et couts, de l’échec aux examens, du manque d’écoles secondaires à proximité, du retrait forcé des adolescentes mariées de l’école, du fait qu’il n’y a pas d’inscription trop tardive à l’école et enfin de l’influence des membres de la famille et exigences pesant sur les filles aînées.D’après une estimation des auteurs, le mariage des enfants est la cause probable de plus des deux tiers de cas de filles ayant des enfants avant l’âge de 18 ans ; il est aussi la cause probable de plus des trois quarts des naissances d’enfants de mères de moins de 18 ans. La réduction du mariage des enfants, pourrait réduire considérablement les grossesses précoces des filles et les naissances précoces pour les enfants.Enfin, les mariages d’enfants, les grossesses précoces et le faible niveau d’instruction des filles trouvent leurs racines dans les normes sociales perpétuant les inégalités de genre. Afin de relever ce défi, des interventions communautaires avec les hommes, les femmes et les dirigeants communautaires peuvent être bénéfiques.ADA/MHM/CA/ANP – 0069 Décembre 2018