Les grandes lignes de « Renaissance III » du Niger du Président Bazoum
Le nouveau Président de la République du Niger, Bazoum Mohamed s’engage à mener sa gouvernance présidentielle, pour les cinq (5) prochaines années, avec la mise en œuvre de son Programme de Gouvernance dit «Programme de Renaissance III : Consolider et avancer ‘’ pour une enveloppe de 13. 000 milliards de francs CFA.
Il est articulé autour de onze (11) axes prioritaires, à savoir : la consolidation des institutions démocratiques et républicaines ; la défense et la sécurité intérieure ; la diplomatie ; les questions économiques et financières ; le développement rural et la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; l’hydraulique urbaine, rurale et l’assainissement ; le développement des services ; le développement des secteurs minier, pétrolier et l’énergie ; le commerce et la promotion du secteur privé ; les questions sociales et culturelles et les questions de l’aménagement du territoire, du développement urbain, de l’habitat et du cadastre.
Ainsi sur le plan de consolidation des institutions démocratiques et républicaines, les engagements porteront sur le renforcement de six (6) domaines de gouvernance, à savoir, la gouvernance sécuritaire, la gouvernance politique, la gouvernance juridique et judiciaire, la gouvernance économique et la gouvernance administrative et locale.
Sur le plan de la défense et de la sécurité intérieure, le Président de la République juge le contexte sécuritaire sous régional menacé par les phénomènes du terrorisme.
Face à cette situation, M. Bazoum Mohamed veut entreprendre plusieurs efforts afin de préserver l’intégrité du territoire et la souveraineté.
Pour la période 2021-2026, il se propose de faire face aux défis sécuritaires par la consolidation des acquis des dix dernières années et la poursuite des efforts à travers de nouvelles mesures.
Parmi ces nouvelles mesures, le 10ème Président de la République du Niger cite l’amélioration du cadre juridique des commandes des matériels et équipement militaires (passation des marchés, référentiel des prix, liste agréée de fournisseurs) ; la révision de la chaine des dépenses et la mise en place d’un mécanisme de transparence et de redevabilité pour éviter la volatilité des ressources ; l’équipement adéquat des forces, notamment en vecteur aérien ; le renforcement des capacités de renseignements ou encore l’opérationnalisation du Waqf en faveur des ayant droits (avec un capital de 15 à 20 millions).
Au chapitre de la Politique étrangère, le Président Bazoum Mohamed promet que, pour les 5 prochaines années, la diplomatie nigérienne mettra l’accent sur la gestion des défis liés à la sécurité dans l’espace sahélo-saharien, à l’intégration économique en Afrique et aux effets de changements climatiques sur le cadre et conditions de vie des populations.
Au plan économique et financier, l’ambition du quinquennat prochain est de consolider les acquis des dix dernières années et de proposer des mesures et réformes à même de répondre favorablement à aux défis du moment.
Pour son programme de croissance économique, de lutte contre la pauvreté et la maitrise de l’inflation, le Président nigérien ambitionne à l’horizon 2026, que plusieurs objectifs soient atteints, comme ceux de porter le taux de croissance annuel moyen à 8%, réduire la pauvreté de 40,3% en 2018 à 25% en 2025, ou de maintenir le taux d’inflation en deçà de 3%. Ce dernier objectif sera atteint à travers la mise en œuvre des projets structurants tel que la finalisation et la mise en exploitation du barrage de Kandadji en 2022 ; la mise en œuvre du projet de Salkadamna pour la production de l’énergie et des briquettes de charbon au plus tard en 2023 ; la construction des pipelines pour l’exportation du pétrole brut (2023) et des produits raffinés (2023), ou encore la mise en place d’un programme d’exploitation du potentiel économique du pays à travers un Programme « Une Région, Une Industrie ».
Dans le domaine du développement rural et la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le Président Bazoum compte mettre au profit l’expérience tirée de la mise en œuvre de l’I3N et les efforts de son gouvernement seront orientés sur plusieurs priorités, parmi lesquelles, la mise à l’échelle des bonnes pratiques et de la mise en place de nouvelles initiatives, la maîtrise de l’eau pour accroitre et diversifier les productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques et la gestion durable des terres et la protection de l’environnement, le renforcement de la résilience des populations face aux crises et aux chocs ou encore le renforcement de la lutte contre la malnutrition.
Ce secteur connaitra également des innovations tel que la création des conditions d’une plus grande implication des acteurs privés ; la réviser des textes de passation des marchés en vigueur afin de faciliter la mise en œuvre ; le renforcer l’offre de service aux producteurs et les accompagner dans leurs efforts d’augmentation des productions et de la productivité.
Sur le secteur de l’hydraulique urbaine, rurale et de l’assainissement, les perspectives aussi nombreuses que variées. Ainsi de 2021 à 2026, l’Exécutif nigérien, sous Bazoum Mohamed, va tenir compte des initiatives internationales en matière d’alimentation en eau potable, le pour « apporter une réponse appropriée afin de mettre la population à l’abri de maladies diverses, notamment hydriques, contribuant ainsi à la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD) notamment l’ODD N°6 ».
Il met l’accent sur la croissance continue de l’accès à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement sur l’ensemble du territoire national ; la réduction des disparités en termes d’accès à l’eau potable et à l’assainissement ; la responsabilisation des bénéficiaires par l’application de la politique de recouvrement des coûts en matière d’alimentation en eau potable et par la promotion de l’hygiène et de l’investissement privé pour l’assainissement individuel. Il est projeté la réduction maximale des disparités inter et intra régionales pour tendre vers l’accès universel à l’eau potable et vers une couverture géographique de 95% et à un taux d’accès de 55%.
En matière de la santé publique, l’accent est mis sur la décentralisation de la gestion et des ressources humaines qui consacrera l’appropriation par la population de ses propres problèmes de santé.
Sur l’épineuse question de l’éducation, un accent particulier sera mis sur la scolarisation de la jeune fille conformément aux priorités de la Stratégie Nationale d’Accélération de l’Education et de la Formation des Filles et des Femmes (SNAEFFF).
Le programme présidentiel prévoit également de restructurer les écoles de formation initiale notamment les Ecoles Normales d’Instituteurs (ENI) en améliorant les profils d’entrée (titulaire de Bac au lieu du BEPC) et l’Ecole Normale Supérieure (ENS) pour répondre aux besoins de formation des ministères en quantité et en qualité; d’introduire les TIC dans les pratiques pédagogiques et valoriser l’enseignement et la formation à distance ; d’auditer et mutualiser les universités et les instituts supérieurs de formation pour renforcer la pédagogie universitaire, rationaliser les investissements et répondre au besoin du marché de l’emploi et allouer 25 % du budget national au secteur de l’éducation et de la formation.
Mahamane Sabo Bachir