Niamey 07 Avril (ANP) – Zeinabou Boubacar Zakou, diplômée en marketing et étudiante en droit fait la course aux occupations et aux diplômes convaincue que le monde appartient aux têtes bien faites et aux esprits entrepreneurs.
A 26 ans, titulaire d’un BTS, d’une licence et d’un Master2 en Marketing, elle ne compte pas s’y contenter, elle est inscrite en 3eme année en carrière internationale à la FSJP à l’université Abdou Moumouni de Niamey.
Artiste à ses heures perdues, l’ancienne militante étudiante connaît aussi le milieu professionnel où elle avait officié comme chef des agents commerciaux dans des grandes entreprises locales.
‘’J’ai également eu à œuvrer dans le syndicat d’abord en tant que déléguée principale à la mobilisation puis déléguée générale adjointe à la commission des affaires féminines de l’Union des étudiants Nigériens de l’Université de Niamey (CAF /UENUN)’’, affirme-t-elle avec fierté.
Aujourd’hui forte de son militantisme et de son expérience professionnelle, Zeinabou s’est investie dans le milieu associatif en créant l’ONG nommée ‘’ JEUNESSE PLUS’’.
‘’JEUNESSE PLUS est une organisation non gouvernementale à but non lucratif à l’initiative des jeunes pour des jeunes avec pour objectif général, la contribution socio-économique et culturelle du Niger et comme objectif spécifique, faire la promotion de la citoyenneté responsable, promouvoir l’éducation, promouvoir l’entreprenariat, promouvoir les droits des femmes et des enfants’’, professe la promotrice.
Depuis 2019, l’ONG ‘’travaille dans plusieurs domaines à savoir la sensibilisation sur le civisme, la citoyenneté responsable, la sante de la reproduction, l’éducation, la promotion de l’emploi des jeunes’’.
‘‘Notre approche stratégique s’appuie sur l’égalité des chances entre l’homme et la femme’’, soutient Zeinabou pour qui ’’la vision de Jeunesse plus est celle d’un Niger où les hommes et les femmes sont égaux en matière d’accès à l’emploi, aux ressources financières et matérielles, à l’éducation et aux prises des décisions’’.
‘’L’éducation de la jeune fille, la cohésion sociale, la participation active des femmes constituent les socles du développement économique harmonieux et inclusif du Niger.’’, argumente-t-elle.
De sa création à aujourd’hui, Jeunesse plus a eu à faire des activités ‘’ dont la première fut une conférence à Noom hôtel, ayant pour thème, insertion professionnelle de la jeune fille en quête d’emploi’’ dans le but de booster les jeunes filles diplômées à entreprendre puisque le secteur de la fonction publique ne peut pas satisfaire tout le monde et une autre à l’occasion de la journée du 8 mars.
Auparavant, ‘’nous avons fait une émission cours à distance en collaboration avec canal 3 Niger pendant la période de la pandémie de Covid 19. Avec la fermeture des écoles, nous nous sommes engagés à aider nos jeunes frères qui ont dû rester à la maison pour qu’ils ne perdent pas leur niveau. Les cours étaient destinés aux candidats des classes de 3eme et Terminale, sur une durée d’un mois par manque de moyen’’, a déclaré Zeinabou.
Jeunesse plus a également fait d’après sa promotrice, une formation ‘’ Harikanassou à l’endroit des femmes et jeunes filles sur la formation en AGR pour rendre ces femmes autonomes. Nous avons également fait un forum a Tahoua en collaboration avec l’OIM et le Programme de Cohésion Communautaire au Niger CCPN avec pour thème, ‘’ les AGR comme moyen de prévention de l’extrémisme violant’’ au cours duquel nous avons discuté avec plus de 70 personnes de ladite région.
Actuellement, l’organisation est sur une activité ici à Niamey nommée J+ Gakassinay qui consiste à faire une activité dans une commune chaque 3 mois, purement sociale, pour les jeunes filles scolarisées et non scolarisées.
Pour les obstacles, ‘’il y en a beaucoup parmi lesquels nous pouvons citer, le retard de l’agrément, il nous a fallu deux ans d’attente pour qu’on puisse avoir l’arrêté. A cela s’ajoute le problème de financement car on a du mal à trouver des bailleurs de fonds qui vont nous accompagner pour accomplir notre mission. Il y a aussi un autre aspect qui est les critiques de la société surtout que l’organisation est composée que des jeunes filles, les gens ont tendance à mal nous juger insinuant qu’on ne vient pas travailler mais faire autre chose. Il y a aussi le problème du manque de fraternité entre nous les jeunes leaders responsables des organisations alors que nous œuvrons tous pour un même objectif’’ a laissé entendre la jeune leader.
Par ailleurs, selon Zeinabou ‘’le leadership féminin au Niger en général connait une grande faiblesse liée en grande partie au système patriarcal parce que, pour beaucoup, la seule et unique place de la femme c’est à la maison plus précisément en cuisine. Elle n’a donc pas sa place dans les prises de décisions, en un mot, la femme est si on peut le dire vue comme étant inferieure à l’homme en tout. Cela bloque beaucoup de femmes même si elles ont envie d’entreprendre’’.
En milieu universitaire, a-t-elle ajouté, ‘’ le même problème se constate, parce que par exemple quand une fille décide de se lancer dans le syndicat, elle sera qualifiée de tous les mots alors que ce n’est un pas vers le leadership. A mon humble avis, il faut donner aux femmes les mêmes chances que les hommes pour qu’elles puissent entreprendre, être autonomes financièrement.’’
Enfin, la jeune leader lance un appel auprès des partenaires pour qu’ils puissent s’intéresser à nous, nous épauler pour qu’on puisse faire mieux. Je demande aussi à la société de laisser la femme s’émanciper, lui donner les mêmes chances que les hommes et l’encourager à persévérer dans ce qu’elle fait.’’
DBZ/CA-ANP 0037 Avril 2022