Niamey, 10 juillet (ANP)- « Il n’y a pas de sous-métier », dit un adage populaire. Chérif O., un jeune éboueur, 18 ans de la ville de Niamey puise toute sa force de travail.
Au quotidien, il arpente les rues de la capitale, derrière son pousse-pousse pour ramasser les déchets ménagers. Pour quelques pièces, selon il enlève les ordures ménagères , contribuant ainsi à améliorer le cadre de vie des Niaméens.
Pour Chérif, plus qu’un simple gagne-pain, son activité est un métier décent qui met lui et ses camarades à l’abri des vices qui guettent la jeunesse.
« J’exerce ce métier depuis plus de 4 ans. Actuellement, je travaille en collectif avec plusieurs camarades. C’est parce que nous sommes bien organisés que nous avons pu acquérir nos propres matériels de collecte », confie Cherif Omar.
Niamey, une ville en pleine expansion dopée par la démographie butte contre La collecte et la gestion des ordures.
Divers acteurs à savoir des ONG, des petites entreprises, des projets, des communautés ont tenté des initiatives avec des résultats mitigés. De plus en plus des initiatives individuelles émergent pour tenter d’apporter des réponses à ces besoins insatisfaits dans le domaine d’assainissement.
C’est pourquoi Chérif et ses camarades ont investi ce créneau avec leurs petites économies ou de prêts à côté de la débrouillardise.
Des grands équipements comme les charrettes, « on les loue avec un monsieur au Marché Katako en raison de 1500 francs CFA par semaine et par charrette », précise-it-il.
Selon ce technicien de surface, leurs tarifs d’évacuation de déchets varient selon les quartiers, expliquant que ce qui peut être payé dans les quartiers modestes, peut être le double ou le triple dans les quartiers ‘’nantis’’.
« Notre rémunération varie selon les quartiers. Par jour, je peux gagner entre 1000 francs CFA à 1500fr », précise-t-il.
Selon ce jeune collecteur de déchets, leur corporation ne dispose pas jusque-là de syndicat,
« Nous n’avons pas de syndicat ; mais quand il s’agit de défendre nos intérêts, nous choisissons une personne de référence parmi nous, selon son sérieux, pour nous représenter au niveau des autorités, ou partout où le besoin se fait sentir», indique Cherif Omar.
Selon lui, l’un des problèmes majeurs que lui et ses camarades rencontrent, c’est l’insuffisance et l’éloignement des décharges.
« Le seul problème qu’on a, c’est les endroits pour déverser les ordures. Les populations vivant à côté des décharges nous empêchent parfois de déverser, arguant que nous rendons insalubres et invivables leurs cadres de vie et bloquons les passages », rapporte le jeune éboueur.
Aussi, mentionne-t-il, « au niveau de la mairie, nous n’avons pas de problème avec eux. La seule chose que nous attendons d’eux, c’est de nous trouver un endroit où l’on peut verser les ordures sans avoir de problèmes avec les populations riveraines des décharges », souhaité.
Malgré le fait que le travail d’éboueur soit mal perçu dans la société, il reste, tout de même, l’un des métiers les plus indispensables à l’amélioration de conditions de vie, notamment les conditions sanitaires des populations à Niamey.
HA/AS/CA/ANP 060 juillet 2021