Phase II du bloc d’Agadem: l’or noir du Niger coulera jusqu’au port de Sémé au Bénin

Phase II du bloc d’Agadem: l’or noir du Niger coulera jusqu’au port de Sémé au Bénin

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Niamey, 03 Nov (ANP)- Le lancement officiel de la mise en production du projet pipeline Niger-Bénin, le 01 novembre 2023, permettra de faire couler le pétrole nigérien d’Agadem au Niger vers le port de Sémé au Bénin au grand bonheur des populations nigériennes.

Le projet pipeline Niger-Bénin d’une longueur de près de 2000km est une grande infrastructure avec plusieurs composantes dont la station CPF de koulélé assise sur une superficie de 191,000 m2. Elle a une capacité de traitement d’environ 90 000 barils par jour, avec 165 à 230 puits qui seront connectés pour cette phase II, a confié M. Assmane Harouna, coordinateur général de la production de CNPCNP.

Cette dernière, a-t-il dit, est subdivisée en plusieurs zones dont la zone de séparation, la zone du traitement du brut et du gaz, la zone de stockage, la zone de production de l’énergie électrique et une centrale solaire qui est au niveau du champ Fana qui nous produise de l’énergie et envoyer le fluide jusqu’ici depuis plus de 50 km.

Pour la zone de stockage, a-t-il poursuivi,  »nous avons un tank de 15000 m2 et deux autres dont l’un est en cours de construction qui ont chacun une capacité 30 000 m2 ».

Pour la zone de production de l’énergie électrique,  »nous avons 5 turbines qui produisent de l’énergie électrique dont deux sont hybrides, qui peuvent fonctionner sous gazoil ou le gaz. Pour la salle de contrôle, elle est équipée d’un système de haute technologie que nous appelons un champ numérique intelligent. Ce champ numérique est basé dans cette salle avec 3 fonctions, une fonction de visualisation complète, une inspection automatique et une garde sans personnel » a détaillé le responsable de ce projet.

Notons que pour la surveillance, plus de 500 caméras sont installées sur tous les champs de la phase II, qui sont contrôlées à partir de cette salle centrale de contrôle. Elle est munie aussi d’un système de comptage, elle reçoit des signaux qu’elle transforme en données numériques qui nous montrent exactement la situation et les données d’envoi du brut à partir de la station CPF KOULÉLÉ vers la station initiale, c’est-à-dire vers la première station du début de l’Export du projet WAPCO, a expliqué le coordinateur général de production de CNPCNP.

En dernière position,  »nous avons un laboratoire qui nous permet de faire des analyses par rapport aux différents paramètres et les caractéristiques du brut qui est reçu et envoyé vers la station initiale. Nous avons aussi un atelier de maintenance pour maintenir certains équipements en cas du dépôt » a conclu M. Assmane Harouna.

Pour sa part, le Directeur Général des hydrocarbures du ministère du pétrole, des mines et de l’énergie, M. Kabirou Zakari Oumarou, s’est dit très content de se tenir devant  »ce complexe gigantesque avec mes équipes après 3 ans de travail en collaboration avec nos partenaires de la CNPC pour la réussite de ce projet. »

 »C’est le plus grand projet d’investissement dans notre pays avec un coût de plus de 6 milliards de dollars qui a impliqué des milliers d’emplois, et je pense qu’il va être générateur d’un grand impact économique pour notre pays » a-t-il relevé avant de reconnaître que  »c’est un événement historique, et je suis content qu’aujourd’hui, les autorités puissent venir inaugurer et lancer cette nouvelle aventure pour le pays »,

Ce projet à deux composantes, il y’a la composante AMONT qui consiste à développer les différents puits qui vont assurer la production, réaliser les installations des surfaces et les installations des productions et la deuxième composante qui est le Pipeline qui a pour rôle de transporter les quantités produites d’un point A qui est Agadem à un point B qui est le port de Sèmé au Bénin.

Ces deux travaux ont généré plus de 10 000 emplois plus de 9000 emplois sur la partie AMONT et 2500 emplois sur la partie Pipeline faisant intervenir plus de 400 sociétés locales qui ont eu des contrats de sous traitances et qui prennent un volume cumulé de plus de 700 millions de dollars qui ont été partagés au niveau de ces entreprises locales.

 »De 2008 à aujourd’hui le Niger a beaucoup appris de l’exploitation du pétrole, l’administration en charge du pétrole que nous représentons a beaucoup œuvré main dans la main avec nos partenaires pour que la qualité de produit soit assurée. Aujourd’hui je tiens à dire au peuple nigérien que nous sommes en mesure de certifier la qualité du brut qui va être mis sur le marché international et de préserver les intérêts de l’Etat » a indiqué le directeur général des hydrocarbures qui a assuré que  »l’Etat a formé les inspecteurs pétrolers qui ont été certifiés au niveau international et qui ont toutes les compétences pour superviser le processus de bout en bout ».

Dans le cadre de la protection et de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs sur les sites du bloc d’Agadem ,plusieurs réformes ont été engagées depuis deux ans.

La Chine est un partenaire excellent pour le Niger dans le domaine de l’économie en général et dans le secteur pétrolier en particulier. La mise en production de la phase II vient consolider la phase I qui a démarré en 2011. Elle vient renforcer la position du Niger sur l’échiquier pétrolier international.

Cette production qui passe à 110.000 barils/jour va sans doute permettre à notre pays d’atteindre un niveau qui va au-delà de certains pays qui sont membres de l’Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole (OPEP).

 »Nous sommes partenaires avec la CNPC, nous travaillons sur ce projet ensemble. Mais la société WAPCO, à qui l’Etat a confié l’autorisation de transport intérieur du pétrole brut a travers la construction et l’exploitation du Pipeline, va prendre en charge le transport de la station initiale de Koulélé au port de Sèmé en République du Bénin.

Interrogé sur l’importance de la mise en productions du pipeline, M. Isibié Boukar, maire de la commune rurale de N’Gourti, n’as pas caché ses sentiments en soutenant qu’à « travers ce lancement, les revenues pétrolières vont s’accroître davantage et peuvent appuyer le développement économique de notre pays. Nous sommes dans une zone pastorale, à travers ça, nous pouvons espérer des actions sociales, des redevances pétrolières, c’est-à-dire, ces sites représentent un soulagement pour la population locale ».

 »Nous avons un grand problème d’eau presque dans toute la zone », a fait remarquer, M. Oumar Boukar, représentant de la tribu Toubou de N’Gourti qui a indiqué que « ça fait aujourd’hui à peu près 15 ans que l’exploitation du pétrole a commencé tandis qu’en réalité, on a presque rien bénéficié mis à part quelques bonus qui partent dans chaque commune ».

« On souhaite avoir beaucoup plus pour pouvoir effectivement gérer certains problèmes majeurs tels que l’eau et l’électricité » a-t-il souhaité.

MAM/AS/ANP 016 novembre 2023

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