Agadez, 12 Déc (ANP) – le Mont Tamgak éclairé par le disque solaire s’illumine lentement et le manteau noir qui l’avait voilé toute la nuit se retirait progressivement laissant apparaitre ses contours rocheux.
Un des sommets du massif de l’Aïr (Nord) offre une vision féerique avec ses flancs qui, invariablement, semblent gagner en hauteur tout comme en longueur dans l’immensité désertique.
Malgré des années d’érosion, des rafales de tempêtes de sable, des coups de foudre saisonniers, l’énorme forteresse se dresse majestueuse avec ses pics et pitons rocheux dominant un paysage minéral.
Aux premiers rayons du soleil, telle une énorme lanterne, le massif offre un spectacle fascinant. Spectacle de lumière mais aussi de son avec le gazouillement des nombreuses espèces d’oiseaux qui semblent dans un unisson collectif saluer l’apparition du jour. Espoir d’avoir échappé aux prédateurs de la nuit précédente qui ont regagné les failles et la cime des pitons rocheux, espoir d’affronter ceux du jour qui apparaissent moins coriaces et plus tolérants .Le froid glacial a régné en maître toute la nuit au pied du mont Tamgak.
Le massif du Tamgak proprement dit, il est essentiellement constitué de granites volcaniques à structure annulaire de type Tarrouadji. Il forme un plateau de 700 km2 environ à une altitude de 1800 m, situé à une dizaine de km à l’est d’Iférouane. Sur les massifs, la roche est presque toujours à nu. Seules subsistent quelques plantes herbacées dans les anfractuosités et, plus rarement, de petits épineux. Les zones de Pitons sont parfois couvertes de graminées de faible hauteur au mois d’Août. Quelques arbres (acacia, tamaris) bordent les berges des koris. Les grandes plaines d’inondation et les zones particulièrement dégradées sont couvertes d’herbe avec des groupements de calotropis. Du point de vue hydrologique, une telle végétation, quand elle existe, n’offre pratiquement pas d’obstacles au ruissellement.
Mais chacun peut bénéficier de la matinée des magnifiques couleurs de l’aube. La brise matinale et le froid ont le temps dans cet écosystème perpétué un cycle qui depuis la nuit des temps commence et recommence.
Au loin, petit à petit la ville d’Iferouane s’éveille et le calme de la nuit s’efface au gré de l’évolution du soleil tel un magicien qui vient de finir ses tours devant des spectateurs, laisse la place au brouhaha et au doux charivari de la place du marché. Les rues commencent à s’animer et la poussière recouvre encore davantage lentement et assurément l’oasien et le citadin.
AH/CA/095/ANP/ Décembre 2022