Niamey, 24 mars (ANP) – le Premier Ministre Brigi Rafini a présidé, ce mercredi 24 mars 2021 au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi de Niamey, l’ouverture d’un Forum sur la paix et la stabilisation dans les zones de conflit et lutte contre le terrorisme insurrectionnel dans le Sahel central et le Bassin du Lac Tchad.
En y procédant, le Premier Ministre d’abord a félicité les organisateurs et les participants pour leur présence au Niger à cette rencontre, avant d’indiquer que l’ambition du Niger est de faire de ce forum international un lieu de rencontre permanente où, une fois par an, ces questions seront analysées et débattues par les meilleurs spécialistes de ces domaines.
« Aujourd’hui, le défi le plus saillant au monde est le défi sécuritaire, avec la présence des groupes armés terroristes et criminels dans le sahel central et le bassin du Lac Tchad. Ces groupes disputent aux Etats le contrôle des régions entières, particulièrement en zone rurale », a ensuite fait remarquer le Chef du Gouvernement nigérien.
« S’il arrive qu’ils organisent des attentats dans les capitales et les principaux centres urbains, ils semblent surtout chercher à développer une stratégie d’ancrer au sein des populations dont ils se forcent d’obtenir la légende », a déclaré le Premier Ministre, selon qui, « ces groupes recrutent des intermédiaires pour l’extorsion et le prélèvement des fonds et instrumentalisent les conflits locaux pour se poser en protecteur de certains freins de la population ».
Selon toujours M. Brigi Rafini, « ils utilisent également la violence et la menace pour imposer par la terreur leur diktat aux communautés et contrôler certains activités licite ou illicite pour acquérir des moyens opérationnels de subsistance, générer des ressources financières nécessaires à leurs résiliences », tout comme « ils pratiquent des justices expéditives et cherchent à se poser en contre-exemple de la mauvaise gouvernance ».
Le Chef du Gouvernement nigérien a cité en exemple les récents massacres des populations innocentes dans les régions de Tillabéry et de Tahoua et qui, a-t-il dit, « confirment cette stratégie de la terreur ».
C’est donc, a-t-il rappelé, pour faire face de manière coordonnée à l’activité terroriste que le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ont créé en 2014 le Groupe des cinq pays du Sahel (G5-Sahel) et mis en place en 2017 une coalition militaire, la Force Conjointe du G5-Sahel.
Selon le Premier Ministre Brigi Rafini, plusieurs autres mesures ont été prises et il pense que les conditions de la victoire finale contre l’ennemi sont en place.
Pour sa part, le Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, le Général de Brigade Mahamadou Abou Tarka, il a d’abord rendu un hommage au Président Issoufou pour son soutien sans faille aux Forces de Défense et de Sécurité, avant de faire observer que « la crise que nous vivons dans notre région est d’abord et avant tout une crise politique qui tire son origine dans deux problématiques : pour le Sahel central, l’épicentre de la crise se trouve dans le nord Mali fragilisé par des décennies de rébellion liées à la question touarègue, et pour le Bassin du Lac Tchad, l’épicentre se trouve au nord du Nigéria dans le Bornou ».
La stabilisation, a-t-il fait savoir, est le mode d’intervention des projets de développement en période de crise ou de conflit, et la lutte contre le terrorisme insurrectionnel est une forme de guerre destinée à contrer le terrorisme, à lui nier un espace-sanctuaire et à prévenir son installation au sein de la population.
« Pour vaincre le terrorisme insurrectionnel, a-t-il ajouté, les techniques du contre-terrorisme doivent être complétées par les leçons de la doctrine contre-insurrectionnelle, reconquérir et contrôler l’espace, protéger la population et rétablir l’administration dans toutes ses fonctions ».
Afin de mettre en œuvre les programmes de stabilisation dans les zones de conflit et de mener une lutte efficace contre le terrorisme insurrectionnel, « nous avons besoin de mobiliser à la fois l’Etat et la population, de renouveler et de renforcer le pacte républicain dans lequel l’Etat est au service de tous », a- t-il enfin suggéré.
ADA/KPM/ANP-0114 Mars 2021