Niamey, 02 Juin (ANP)-Un forum régional sur la restriction de l’espace civique en Afrique de l’Ouest et au Sahel organisé par la Coalition ‘’Tournons la Page (TLP) Niger’’ s’est ouvert, ce vendredi 02 juin 2023 à l’hôtel Bravia de Niamey.
Au cours des trois (3) jours que dureront les travaux , plusieurs panels seront animés par des spécialistes et acteurs de défense des droits humains, à savoir le cadre légal et institutionnel de l’espace civique en Afrique et au Sahel, le cadre légal et institutionnel de l’espace civique au Niger ; l’espace numérique en Afrique de l’ouest et au Sahel , l’état des lieux de l’espace civique en Afrique de l’ouest et au sahel ; démocratie et limitation des mandats, et comment promouvoir et protéger l’espace civique .
En prédisant la séance inaugurale dudit forum, le Président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), M. Matty Elhadji Moussa a souligné que la rencontre de ce matin vient à point nommé puisqu’elle vise à mieux faire comprendre au public l’importance de l’espace civique afin de préserver nos droits et libertés aussi bien par l’exercice individuel de ceux-ci que par leur pratique collective à travers les organisations qui œuvrent à leur promotion et leur protection.
Le Président de Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) de reconnaitre que dans nombre de pays et particulièrement dans les pays où la démocratie est en construction, le maintien de l’ordre et l’ouverture de l’espace civique ne font pas toujours bon ménage.
«En effet, d’un côté les pouvoirs publics veulent garantir une société calme sécurisée et ordonnée, où les citoyens peuvent vivre sans crainte de la violence et du chaos ; de l’autre côté, l’espace civique ouvert contribue à la participation démocratique permettant aux citoyens de s’exprimer librement, de se réunir ou manifester pacifiquement et de protester, d’élever des protestations chaque fois qu’il en a besoin », a-t-il noté.
Maty Elhadji Moussa de faire comprendre par la suite que lorsque l’espace civique est rétréci et que des menaces planent sur les personnes désireuses d’exercer leurs droits de regard sur les affaires publiques, la démocratie est entravée par ces manœuvres visant à faire taire les critiques mêmes constructives des organisations qui s’efforcent de dénoncer les cas de corruption ou autres actes répréhensibles qui affectent ou même gangrènent la cité.
« Ces organisations qui méritent d’être soutenues sont particulièrement importantes pour le renforcement de l’espace civique en ce qu’elles contribuent au bon fonctionnement de la démocratie en offrant aux citoyens un canal de communication tout en les informant de la manière dont la cité est gérée par les détenteurs du pouvoir », a laissé entendre l’orateur.
Après avoir précisé que la question du débat sur l’espace civique intéresse à plus d’un titre la CNDH, M. Maty Elhadji Moussa d’annoncer que depuis quelques mois déjà, « la CNDH a pris le devant pour contribuer à une plus grande ouverture de l’Espace civique national en initiant un travail important au sujet du thème qui fera l’objet de vos réflexions durant les trois jours à venir ».
A cette occasion, la CNDH a entrepris des démarches en vue que ‘’la loi n° 2004-50 du 8 juin 2004 régissant les manifestations sur la voie publique’’, subisse des ajustements susceptibles de rendre cette loi plus conforme aux instruments juridiques nationaux et internationaux.
A cet effet, la CNDH a entrepris, en rapport avec les organisations de la société civile et le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies, de préparer un avant-projet de loi sur la liberté de manifestation pacifique qu’elle propose au Gouvernement qui a l’initiative des lois concurremment avec les membres de l’Assemblée nationale, a-t-il fait savoir.
Au titre des efforts que déploie la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) dans le cadre de sa contribution à l’ouverture de l’espace civique au Niger, M. Maty Elhadji Moussa de mentionner également les multiples ateliers de formation qu’elle organise en vue de sensibiliser les acteurs de la société civile sur leurs droits et devoirs.
Auparavant, le coordonnateur de TLP Niger, M. Maikoul Zodi ; le directeur pays OXFAM, M. Sosthène Kone Papa ; le président de TLP international, M. Marc Ona Essangui et le rapporteur Spécial de l’ONU ont successivement pris la parole pour saluer cette initiative et exprimer également leurs attentes sur les recommandations qui sortiront de cette rencontre afin de créer un dialogue constructif entre les Etats, la société civile et les autres acteurs pour une meilleure protection de espace civique .
AIO/AS/ANP 012 juin 2023
