Niamey, 07 nov (ANP)- Le Premier Ministre, Ouhoumoudou Mahamadou a présidé, ce lundi 7 novembre 2022 au centre de conférence Mahatma Gandhi de Niamey, la cérémonie d’ouverture de la réunion des ministres de de l’industrie et de la diversification économique de l’Union Africaine (UA) en prélude au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA qui se tiendra à Niamey du 20 au 25 novembre 2022.
Cette rencontre vise à identifier les obstacles à l’industrialisation du Continent ainsi que les leviers permettant de stimuler les processus d’industrialisation afin de proposer aux Chefs d’Etat et de Gouvernement, des solutions concrètes en droite ligne avec le Plan de développement industriel Africain.
Prenant la parole à cette occasion, le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou a rappelé que Niamey a vu ‘’le lancement en Juillet 2019 de notre projet ambitieux de zone de libre-échange continentale (ZLECAF)’’ avant de souligner que le thème retenu pour ce sommet de Niamey est « Industrialiser l’Afrique : Engagement renouvelé en faveur d’une industrialisation inclusive et durable et d’une diversification économique», thème qui résume, selon le Premier Ministre, ‘’à lui seul toute l’ambition de l’Union Africaine pour une transformation structurelle de l’économie continentale’’.
‘’Le sommet qui se tiendra le 25 novembre prochain vise à souligner la détermination et l’engagement renouvelé de l’Afrique en faveur de l’industrialisation en tant que l’un des piliers centraux de la réalisation des objectifs de croissance économique et de développement du continent, tels qu’énoncés dans l’Agenda 2063 et l’Agenda 2030 »’’ a déclaré le Chef du Gouvernement nigérien.
Ainsi, a poursuivi le Premier Ministre, ‘’ces solutions doivent nous permettre de mettre fin au paradoxe qui caractérise l’Afrique, à savoir un continent qui recèle d’importantes capacités humaines et d’abondantes ressources naturelles sur lesquelles devrait se bâtir une industrie forte, compétitive et durable et qui malheureusement reste à la traine en comparaison des autres continents’’.
Pour résoudre le paradoxe du continent et réaliser les ambitions des pays membres de l’Union Africaine, le Premier ministre de souligner que ‘’la mise en œuvre de notre agenda 2063 devra être pragmatique et concrète et l’industrialisation qui constitue un axe important de cet agenda doit être au centre de nos préoccupations’’.
Toutefois, ‘’ nous n’y parviendrons aux résultats espérés que si nous déployons des stratégies novatrices notamment une vision continentale et intégratrice, ce qui impliquera bien-sûr de transformer, d’accroître et de moderniser nos économies par l’enrichissement et l’apport d’une valeur ajoutée aux ressources naturelles ‘’ a fait savoir le Premier Ministre qui a suggéré qu’il faudra à cet égard, ‘’nécessairement créer un espace pour le dialogue social et sectoriel afin de promouvoir le développement et la mise en œuvre de plans de productivité ainsi que des chaînes de valeur régionales des produits de base pour soutenir l’opérationnalisation de nos politiques industrielles à tous les niveaux’’.
‘’Mon gouvernement a toujours privilégié la concertation et le partenariat entre les différents acteurs du développement avec l’appui constant de nos partenaires au développement, en vue de leur exploitation efficiente en faveur des populations. Cette approche participative a permis d’adopter des politiques et stratégies industrielles capables de favoriser le développement du Secteur Privé et l’investissement dans certaines industries de substitution aux importations, ainsi que la transformation de potentialités naturelles en richesses nationales’’ a conclu M. Ouhoumoudou Mahamadou.
Quant à la Ministre nigérienne de l’Industrie et de l’Entreprenariat des jeunes, Mme Gourouza Magagi Salamatou a rappelé qu’en ‘’janvier 2008 lors de la Conférence de l’Union Africaine tenue à Addis-Abeba, nos chefs d’Etat et de gouvernement ont affirmé qu’aucun pays ni aucune région au monde n’a atteint la prospérité et une vie socio-économique décente pour ses citoyens sans le développement d’un secteur industriel robuste, et c’est à cette occasion qu’a été adopté le Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (AIDA)’’.
Néanmoins, a-t-elle ajouté, ‘’les défis auxquels nous tous faisons face sont constants, et malgré la mise en œuvre de cadres macroéconomiques appropriés qui nous ont permis globalement une stabilité économique reconnue, cette dernière n’a pas été accompagnée par une diversification économique suffisante qui permet de créer un nombre d’emplois décents, gage infaillible de toute inclusion sociale’’.
‘’L’Afrique n’a pas tiré parti de l’industrialisation massive qui a commencé au début des années 80, marquée par plusieurs changements dans l’ordre économique mondial, mais nous sommes tous conscients de la nécessité d’accélérer nos processus d’industrialisation’’ a fait remarquer la Ministre avant de reconnaitre que ‘’l’abondance des ressources naturelles ne signifie pas systématiquement croissance et développement , nous devions donc dépasser l’étroitesse de nos marchés pour réfléchir en termes de chaînes de valeur régionales, d’où le lien fondamental entre nos politiques d’industrialisation et la mise en œuvre de notre zone de libre-échange, car il faut produire pour pouvoir échanger’’.
Salamatou Gourouza Magagi a, enfin, émis le vœu que ‘’les analyses et recommandations qui sortiront de nos débats constituent un chaînon essentiel de notre futur industriel comme Continent’’.
Notons que qu’au cours de cette cérémonie plusieurs participants ont pris la parole pour remercier les autorités nigériennes ainsi que sa population pour l’accueil chaleureux qu’ils ont reçu et souligner l’importance de l’industrialisation dans le développement du continent tout en appelant les Etats de l’Union Africaine pour un travail d’équipe.
DBZ/AS/ANP 0046 novembre 2022