Niamey, 08 Mai (ANP) – Niamey, la capitale du Niger accueille, depuis ce lundi 08 mai 2017 et cela pendant deux semaines, la 60ème Session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le Chef de l’Etat nigérien, en présence du Président de l’Assemblée Nationale, du Premier Ministre, des Présidents d’Institutions républicaines, de la président de la Commission et de plusieurs autres invités.
Après 2003, le Niger accueille ainsi pour la 2ème fois les assises de cet organe de promotion et de protection des droits humains prévu par la Charte africaine des droits de l’homme. Cette 60ème session ordinaire de la CADHP, note-t-on, coïncide avec le 30ème anniversaire de sa création.
En procédant à l’ouverture de cette session, le Président Issoufou Mahamadou a d’abord déclaré que « le Niger est honoré » d’accueillir cette rencontre « symbolique » qui coïncide avec le 30ème anniversaire de la Commission, avant d’indiquer que « l’homme et ses droits sont au centre du Programme de Renaissance du Niger », où « tous les droits humains sont pris en compte », dont les droits à la vie, à la sécurité et à la paix, « aujourd’hui menacés par les organisations terroristes et criminelles, ainsi que des forces identitaires et centrifuges » qui opèrent dans la plupart des pays africains, citant notamment la Libye, le Mali, les pays du Lac Tchad, ou encore la Somalie, la République centrafricaine, le Soudan du Sud, la République Démocratique du Congo, etc.
Selon le Chef de l’Etat nigérien, « égorger, violer, mutiler, tuer, persécuter sont devenus des actions d’une banalité déconcertante ». Aussi, a-t-il fait savoir, face à ces menaces et pour garantir le droit à la vie, à la sécurité et à la paix, « depuis 2011, le Niger investit en moyenne chaque année plus de 10% de son budget à la réalisation de cet objectif ». Toutefois et parce que les menaces dépassent la capacité d’un seul Etat, le Chef de l’Etat nigérien a demandé la mutualisation des moyens car, a-t-il dit, l’homme ne peut jouir de la plénitude de ces droits sans la liberté, l’égalité et la justice « garanties par un Etat démocratique fort ».
Après avoir dressé un bilan des actions réalisées par le Niger pour garantir aux citoyens plusieurs de ses droits, parmi lesquels le droit à l’alimentation, à l’éducation, à la santé, à l’eau et l’assainissement, à l’emploi, le Président Issoufou Mahamadou s’est réjoui que son Programme de gouvernance a « une vision holistique des droits humains ».
Mais, a-t-il reconnu, « les droits humains sont si nombreux qu’aucun Etat ne peut avoir la prétention de les avoir tous satisfaits ». Cependant, a-t-il fait constater, « beaucoup des Etats africains déploient des efforts considérables pour tendre vers la satisfaction des besoins fondamentaux de leurs citoyens », se réjouissant notamment « de la prise de conscience généralisée de protéger et promouvoir les droits humains ».
Enfin et parce que la protection et la promotion des droits humains est un enjeu mondial, a-t-il annoncé, « le Niger accorde une attention particulière aux instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme et il a satisfait aux obligations qui en découlent, notamment celles de rédiger et présenter des rapports périodiques ».
Auparavant, la présidente de la CADHP, Mme Pansy Tlakula, a rappelé les actions réalisées par son Institution depuis la 59ème session ordinaire, tenue à Banjul en Gambie, avant d’évoquer les nouveaux défis qui se posent à la Commission, citant notamment le cas de la xénophobie en Afrique du Sud, ou même l’interruption de la connexion internet au Cameroun. Elle a, en outre, lancé un appel à contribution pour la lutte contre la faim dans plusieurs pays africains où les populations vivent les conséquences de la guerre.
Notons également que cette cérémonie a été l’occasion pour la Représentante du Comité directeur des ONG, Mme Hannah Forster, de dresser la situation des droits humains en Afrique, marquée dans certains pays par le terrorisme, la guerre, les crimes.
En plus des pays africains, note-t-on enfin, d’autres pays comme la France, la Suisse, le Royaume-Uni et le Canada prennent part aux assises de Niamey qui dureront jusqu’au 22 mai prochain.
KPM/AMC/ANP/Mai 2017