NIAMEY, 15 Septembre (ANP) – A la demande du Haut-Commissariat à la Modernisation de l’Etat (HCME), plusieurs acteurs de l’Administration publique nigérienne ont examiné et validé, du 13 au 14 septembre 2021 à Niamey, un Plan de réponses aux dysfonctionnements des services publics et aux comportements non observants des agents de l’Etat.
La finalité de ce Plan est de proposer des solutions aux dysfonctionnements des services publics relevés par les diverses études réalisées sur le sujet et qui sont imputables à la puissance publique qu’est l’Etat, mais aussi de formuler des mesures correctives aux comportements non observants des responsables et autres agents de l’Etat.
Ainsi, à l’issue de ces deux jours de travaux, les participants ont jugé que le document contient des stratégies opérationnelles constituées d’actions réalisables pour améliorer le fonctionnement des services publics et les prestations fournies aux usagers.
Ils ont même recommandé au HCME de transformer ce plan en projet avant de le soumettre au Gouvernement, en ce qu’il « tente d’apporter des solutions idoines aux problèmes de l’administration publique sur les deux sphères des dysfonctionnements systémiques et des comportements des agents ».
Il prévoit, en effet, d’agir sur trois (3) domaines (Gouvernance Administrative, Comportements non observants des agents de l’Etat, Mise en œuvre du Plan de Réponse) à travers des actions prioritaires dont, entre autres, l’optimisation du système de gestion administrative des activités, la motivation des agents de l’administration publique, l’efficacité du contrôle des services publics, l’amélioration de la performance du système de suivi-évaluation, l’atténuation de la dépendance des services administratifs à l’assistance au développement, la lutte contre la mauvaise gestion des ressources matérielles et financières, le renforcement des capacités managériales des responsables et des compétences administratives des agents, la professionnalisation des corps de métier, la promotion d’un leadership administratif responsable, la lutte contre la corruption endémique au sein de l’administration publique, la lutte contre le détournement des biens publics, etc.
Pour la mise en œuvre de toutes ces actions, les participants ont recommandé la mise en place d’un Comité National de Pilotage (CNP) qui aura à apprécier périodiquement l’évolution et les résultats atteints, à fournir des directives et orientations, à appuyer le processus de mobilisation des ressources.
Le Plan de réponses aux dysfonctionnements des services publics et aux comportements non observants des agents de l’Etat, note-t-on, fait suite à plusieurs études menées par le Laboratoire d’études et de recherches sur les dynamiques sociales et le développement local (LASDEL) pour le compte du HCME et qui ont mis en exergue et catégorisé de multiples problèmes relatifs au fonctionnement de l’administration publique nigérienne.
A la clôture de l’atelier, le Secrétaire Général du HCME, M. Elgou Mahamoud, s’est félicité des résultats atteints, promettant aux participants que son Institution fera le nécessaire pour faire aboutir les conclusions de leurs assises.
Il a, en outre, tenu à remercier la Coopération Suisse au Niger pour son appui durant tout le processus et plus généralement pour son à la politique nationale de modernisation de l’Etat adoptée depuis 2013 le Gouvernement nigérien et dont le 4ème axe est consacré au « Changement de comportement des citoyens et des dirigeants ».
Selon lui, l’objectif visé par le HCME en commanditant ces études est « d’identifier les comportements qui nuisent à la qualité des biens et services délivrés par l’Etat et de développer conséquemment une stratégie devant aboutir à leur changement ».
En effet, l’administration nigérienne est aujourd’hui gangrénée par des comportements qui se sont enracinés durablement au fil du temps et qui nuisent gravement au fonctionnement efficient des administrations et à la délivrance d’un service public de qualité.
Ces comportements ont pour noms la défaillance des responsables, la mauvaise gestion du personnel à travers l’absentéisme, l’abandon de poste, l’impunité, la chasse aux primes, la mauvaise gestion de l’information, le manque de suivi des activités, le manque de pérennisation des acquis des projets et programmes, la mauvaise relation entre les agents et les usagers, le clientélisme, le favoritisme, la faible applications des sanctions disciplinaires, la faible capacité managériale des responsables, etc.
KPM/ANP- Septembre 2021