Présentation des conclusions préliminaires de l’étude sur l’analyse des contraintes à la croissance économique
NIAMEY, 21 Février (ANP)-En marge de la mission au Niger du Millennium Challenge Corporation (MCC), une séance d’échanges autour des conclusions préliminaires de l’étude sur l’Analyse des Contraintes à la Croissance Economique a eu lieu à la salle Margou de l’Hôtel Gawèye de Niamey, sous la présidence du Directeur de Cabinet du Premier Ministre du Niger, M. Sidibé.
Cette séance de travail marque une étape très importante de cette mission de haut niveau du MCC, présente au Niger dans le cadre du démarrage du processus de formulation du Programme Compact du Niger.
Cette étude a été présentée aux secrétaires généraux des ministères et autres cadres de l’Administration nigérienne et vise la réalisation d’une analyse exhaustive des contraintes qui entravent le développement économique durable du Niger tout en mettant l’accent sur les causes structurelles qui exacerbent la pauvreté au Niger.
Avec l’implication effective du Millennium Challenge Account (MCA-Niger), cette étude a pour objectif d’expliquer la démarche de l’analyse des contraintes, de mettre en lumière les difficultés réelles du pays, d’échanger sur les résultats préliminaires pour identifier des pistes de solutions pour affiner l’étude.
Découlant d’une démarche méthodologique conçue pour identifier 2 ou 3 principales contraintes à la croissance, cette étude qui s’est appuyée sur plusieurs sources de données a révélé que le Niger connait des contraintes majeures dans l’accès à l’eau, des contraintes dues à un secteur informel très représentatif (90% des travailleurs nigériens) et à l’enclavement du pays.
D’autres contraintes faibles ont également été relevées, notamment l’absence de données pour le secteur informel, l’analphabétisme, les rigidités du marché du travail, les inégalités entre la zone urbaine et la zone rurale, un mauvais score sur les indicateurs de santé, etc.
Sur l’ensemble de ces différentes contraintes identifiées, les différents responsables de l’administration nigérienne ont apporté des précisions mais surtout des observations pour une meilleure réussite du Programme Compact.
Face aux inquiétudes soulevées par certains, le Coordonnateur du Millennium Challenge Account (MCA-Niger), Ari Malla, est intervenu pour expliquer que les contraintes relevées ne mettent nullement en cause les actions du Gouvernement mais procèdent plutôt d’une volonté de mieux élaborer des projets profitables pour le Niger.
Du reste, de l’avis même des responsables du MCC, ces projets doivent s’aligner avec les objectifs du Plan de Développement Economique et Social (PDES 2012-2015 du Niger).
L’urgence est d’avoir très rapidement les dernières données disponibles pour une meilleure conception des projets.
Avant cette séance de travail avec les acteurs de l’administration nigérienne, la délégation du MCC a eu des échanges avec les acteurs du secteur privé nigérien sur son nouveau programme d’investissement à grande échelle qu’est le Programme Compact afin de discuter des contraintes mais surtout des opportunités qu’il offre.
C’était en présence du président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat du Niger (CCIAN), Idi Ango Ibrahim, et du Coordonnateur du Millennium Challenge Account (MCA-Niger), Ari Malla.
Après que les membres de la mission du MCC au Niger aient expliqué aux entrepreneurs nigériens les différents contours de ce programme, ils leur ont demandé leur pleine implication dans ce processus qui se veut participatif.
Agence de développement aux critères très précis, « le MCC, a dit M. Patrick C. Fine, sélectionne les pays sur la base d’indicateurs qui visent la bonne gouvernance, la liberté économique et une volonté d’investir pour son peuple ».
Une autre priorité du MCC reste l’implication du secteur privé en ce qu’il est porteur de développement.
Selon M. Patrick C. Fine, si la mission du MCC au Niger a tenu à rencontrer les acteurs du secteur privé, c’est parce que « nous voulons que notre investissement soit un levier pour le secteur privé ».
Le Vice-président adjoint du MCC pour l’Afrique de l’Ouest, Jonathan Bloom, s’est, pour sa part, essentiellement évertué à expliquer à la kyrielle d’entrepreneurs privés nigériens le schéma directeur du MCC qui apporte une aide d’assistance aux pays déclarés éligibles tout en leur laissant le soin d’élaborer et de mettre en œuvre les projets qui seront retenus à la fin du processus de formulation.
« Nous ne sommes pas des investisseurs directs. Nous aidons plutôt les Gouvernements des pays qualifiés à notre programme à favoriser l’émergence du secteur privé », a dit en substance Jonathan Bloom.
A la suite de ces explications, le Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat du Niger (CCIAN), Idi Ango Ibrahim, a dit à l’endroit de la mission du MCC que « nous avons la pleine conscience que la réussite de ce programme dépend beaucoup de l’implication du secteur privé et l’intérêt de cet échange est d’asseoir les bases de cette nécessité pour faire avancer le pays ».
Bien avant ces deux rencontres, la délégation du MCC a très tôt effectué des visites de terrain, notamment au niveau des périmètres irrigués rizicoles de Saga et sur le site de production de la gomme arabique de Liboré.
L’objectif de ces visites est de permettre à la délégation du MCC de se rendre compte par elle-même des efforts faits au quotidien par certains acteurs du secteur privé nigérien dans leur volonté de lutter contre la pauvreté et surtout pour une croissance de l’économie nigérienne.
KPM/ANP/Février 2013