Cinquante-quatrième (54ème) anniversaire de la proclamation de la République du Niger : Le Président Issoufou Mahamadou réaffirme sa volonté pour un Gouvernement d’union nationale (Message)
NIAMEY, 17 Déc (ANP)-Le Niger célèbre demain 18 décembre 2012, le cinquante-quatrième (54ème) anniversaire de son accession à l’autonomie, avec la proclamation le 18 décembre 1958 de sa première (1ère) République.
A cette occasion, le Président de la République, Chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou, s’est adressé ce soir à la Nation nigérienne au travers d’un message au cours duquel il est revenu sur plusieurs questions d’intérêt national.
Il a de prime abord réaffirmé sa volonté pour la formation d’un Gouvernement d’union nationale, idée qu’il avait soumise à l’Opposition politique qui, elle, l’avait rejetée.
Pourtant, a-t-il expliqué, l’idée de ce ‘’nécessaire rassemblement’’ et de cette ‘’impérieuse mobilisation’’ de la Nation nigérienne, « ne constituent ni une manœuvre, ni une tactique », elle est plutôt « la formule la plus adaptée aux pays en transition démocratique comme le nôtre ».
C’est du reste la raison qui l’avait poussé à faire recours à cette idée au cas où l’ensemble de la classe politique nigérienne acceptait d’y adhérer.
Après avoir regretté que malgré qu’elle ait fait du progrès, cette idée n’a pas eu l’adhésion de l’Opposition politique, le Président Issoufou, en dépit donc du refus de l’Opposition, est resté optimiste en indiquant que « la porte lui (Opposition, ndlr) ouverte, ma main lui reste tendue. Elle peut franchir la porte quand elle le désire, elle peut saisir la main quand elle le souhaite ».
Car, a-t-il fait savoir, et dans l’hypothèse où, un jour, un consensus venait à s’établir autour de cette formule, le Gouvernement d’union nationale « ne doit pas être, comme certains le craignent, un complot de la classe politique contre le peuple souverain, en vue de se partager les dépouilles de la République ».
« Il ne doit être ni le sanctuaire de l’impunité, ni le lieu géométrique des manœuvres et intrigues politiciennes », a dit le Chef de l’Etat nigérien qui précise cependant que « le Gouvernement d’union nationale doit être au service du peuple. Il doit permettre d’associer tous les enfants du pays à l’œuvre de construction nationale dans le cadre de la mise en œuvre du programme de la Renaissance ».
C’est après cette note explicative que le Président nigérien a jugé utile de rappeler à la Nation quelques acquis du Programme de la Renaissance qu’il met en œuvre depuis un peu plus de 20 mois.
Il a notamment fait cas de la sauvegarde de la sécurité des personnes et des biens en dépit des menaces qui entourent le Niger, des progrès enregistrés dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, les excellents résultats obtenus dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’urgence, les progrès réalisés dans le cadre de l’électrification rurale, la valorisation des revenus des agents de l’Etat, la mobilisation des ressources financières extérieures avec la tenue de la table ronde des bailleurs de fonds sur le financement du Plan de Développement Economique et Social (PDES 2012-2015).
Relativement à la situation au Nord Mali, le Président Issoufou a indiqué que « nous avons le devoir de contribuer à la restauration d’un Mali uni, démocratique et laïc ».
Car, a-t-il expliqué, même si « les mesures que le Gouvernement (nigérien, ndlr) a prises nous ont préservés, jusqu’ici, des menaces qui sont présentes ailleurs, nous avons le devoir de rester vigilants et unis pour faire échec à toute tentative de débordements dans notre pays ».
Issoufou Mahamadou a, pour ce faire, réaffirmé le soutien du Niger aux efforts de médiation en cours avec tous les mouvements armés qui renoncent au terrorisme, au crime organisé et à l’irrédentisme.
Il a enfin espéré que la Communauté Internationale n’abandonnera pas le Mali à son triste sort au travers de l’adoption par le Conseil de Sécurité des Nations Unies d’une résolution autorisant l’emploi de la force contre le terrorisme et le crime organisé au Mali.
En rapport avec la situation du Niger relativement à la lutte contre la corruption, « notre sécurité dépendra, à terme, de la force de nos institutions démocratiques », a indiqué Issoufou Mahamadou faisant allusion aux progrès réalisés par le Niger dans le classement mondial des pays selon l’indice de perception de la corruption.
Après avoir réaffirmé son soutien à la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), le Président Issoufou a invité le Gouvernement nigérien à mettre en œuvre les recommandations issues des récents ‘’Etats Généraux de la Justice’’.
Traitant de la campagne agricole 2012-2013 et après s’être réjoui des résultats du programme d’urgence conçu pour appuyer les populations victimes de sécheresse au cours de la campagne agricole 2011-2012, le Chef de l’Etat nigérien a indiqué que malgré une campagne agricole 2012-2013 globalement excédentaire, le Gouvernement a recensé quelques villages déficitaires et va prendre toutes les mesures nécessaires pour venir en aide à leurs populations.
Du reste, « au-delà de l’urgence, la mise en œuvre de l’Initiative « 3N » nous permettra d’attaquer le mal à sa racine », a rassuré le Président Issoufou qui a également annoncé un programme d’électrification rurale.
Il a aussi rappelé les efforts louables accomplis par le Gouvernement nigérien pour accroître les revenus des agents de l’Etat, civils et militaires, notamment la révision de leur grille indiciaire.
En retour, le Président Issoufou attend des agents de l’Etat une mobilisation au travail afin d’accroître la productivité, de mobiliser davantage de ressources internes, d’améliorer l’efficacité de la dépense et d’accroître le taux de consommation des crédits.
Dans tous les cas, « le Gouvernement est instruit pour créer les conditions de renforcement des capacités de l’administration afin d’optimiser le taux de consommation des crédits », a informé le Chef de l’Etat nigérien avant de l’engager à rendre effectives toutes mesures envisagées pour la remise des nigériens au travail.
Car, c’est « avec la participation et la contribution de tous que nous réussirons », a dit le Président Issoufou Mahamadou qui a surtout espéré que « de la même façon que nos devanciers de 1958 ont marqué l’histoire de notre pays en proclamant la République, de cette même façon nous réussirons, plaise à Dieu, à asseoir la paix, la concorde, la prospérité dans notre pays conformément à notre devise nationale : fraternité-travail-progrès ».
KPM/DMM/ANP/Décembre 2012