Niamey, 08 Sept (ANP)- Le Président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), M. Maty Elh Moussa a présidé, ce jeudi 08 Septembre 2022 à l’Hôtel Bravia de Niamey, la cérémonie officielle de présentation des résultats de « l’Etude diagnostique sur les obstacles à l’instauration d’un climat de confiance entre les Forces de Défense et de Sécurité Intérieures et les populations », réalisée en 2021.
L’objectif visé par la présente rencontre est de partager les conclusions issues de cette étude à l’endroit des acteurs impliqués ou ceux qui s’intéressent à la thématique de l’étude.
Cette étude, note-t-on, a été menée par la CNDH à travers le recrutement d’un consultant national grâce à un financement du projet « Appui aux Forces de Sécurité des pays membres du G5-Sahel pour la lutte contre l’impunité et le renforcement de leurs liens avec la population » financé par l’Union Européenne à travers l’Institut Danois des Droits de l’Homme (IDDH).
L’objectif général de cette étude était de dresser un état des lieux des relations entre les populations et les forces de défense et de sécurité (FDS) à savoir les Forces Armées Nationales, la Gendarmerie Nationale, la Garde Nationale, la Police Nationale, la Protection Civile, la Douane et les Eaux et Forêts.
Aussi, il s’agit plus spécifiquement d’évaluer la nature et le degré de dialogue, de collaboration et de confiance entre populations et FDS ; d’identifier les principaux obstacles à l’instauration des relations de confiance entre populations et FDS par régions cibles et segments de la population ; de répertorier éventuellement les cas de violations des droits humains.
Il s’agit également de mesurer la fréquence du recours des populations aux institutions administratives, judiciaires ou autres dans le cadre de leur interaction avec les FDS et de formuler des recommandations en vue d’améliorer la qualité des relations entre populations, FDS et autorités.
Pour le Président de la CNDH, « dans un pays comme le nôtre, touché par une violence et une grave insécurité sans précédent, la confiance entre les Forces de Sécurité et la population est essentielle pour juguler cette préoccupante situation ».
Pour, donc, y parvenir, a ajouté M. May Elh Moussa « les Forces de Défense et de Sécurité doivent davantage opérer dans le plein respect des droits humains ainsi que du Droit international humanitaire ».
M Maty Elh Moussa a aussi précisé que pour la CNDH et son partenaire stratégique, l’Institut Danois des Droits de l’Homme, « cette étude constitue une contribution dans le cadre de la recherche de la paix durable au Niger qui fait face aux affres du terrorisme et de l’extrémisme violent », avant de souligner que la Commission compte sur l’ensemble des acteurs étatiques et non étatiques pour « une meilleure vulgarisation des recommandations issues de cette étude qui a concerné les régions d’Agadez, Diffa, Tahoua, Tillabéry, Maradi et Niamey ».
« En effet, contrairement aux agissements des groupes armés non étatiques qui agissent sans foi ni loi, les forces républicaines ont le devoir d’adopter une posture protectrice des droits et libertés des citoyens », a fait savoir le Président de la CNDH.
Il a aussi ajouté que « même en état de guerre, le respect des lois et règlements doit les animer pour davantage inspirer confiance aux populations dont la collaboration leur est nécessaire pour gagner les batailles contre l’ennemi ».
Le président de la CNDH a saisi l’occasion pour saluer ‘’ l’évolution positive observée dans les relations armée-population dans le sens que depuis un certain temps les plaintes pour exactions des citoyens contre les FDS se font de plus en plus rares pour ne pas dire inexistantes ‘’.
C’est le lieu pour le Président de la CNDH ‘’d’encourager nos forces armées en guerre à persévérer dans cette voie de salut qui finira par leur donner assurément la victoire sur le terrorisme et l’extrémisme violent qui endeuillent les populations civiles meurtries par tant de cruauté et de barbarie alors qu’elles n’aspirent qu’à vivre en paix dans leur terroir‘’.
Il a, enfin, réitéré les vifs remerciements de la CNDH à son partenaire stratégique qu’est l’IDDH et à l’Union Européenne dont l’appui financier a rendu possible cette étude ainsi que les Institutions de la République et tous les ministères concernés pour avoir facilité à l’équipe de recherche le contact avec les groupes cibles.
«Nos remerciements s’adressent également au Consultant , à l’ensemble des membres du groupe de travail CNDH-IDDH, et à toutes les personnes physiques ou morales qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la réalisation de ladite étude qui participe à la recherche d’une solution durable aux menaces à la paix et à la cohésion sociale au sahel en général et au Niger en particulier », a conclu le Président de la CNDH.
Le Représentant National de l’IDDH, M. Boukar Youra a pour sa part indiqué que « l’IDDH remercie tous les partenaires qui ont contribué à l’aboutissement de cette étude et formule le vœu que ses résultats et recommandations puissent contribuer à une meilleure compréhension des défis qui se posent dans les relations entre forces de sécurité et populations au Niger afin de mieux les prendre en charge ».
‘’Notre souhait est aussi qu’ils puissent contribuer au renforcement du système national de droits humains à travers l’instauration, sinon le renforcement, d’une collaboration permanente entre la CNDH et les Forces de sécurité afin de mieux protéger les droits humains au Niger ‘’ a ajouté M. Boukar.
Pour rappel, l’IDDH est l’Institution Nationale des Droits de l’Homme du Danemark qui est dotée d’un mandat international à côté de son mandat national. Elle est présente en Afrique de l’Ouest, en particulier au Niger, depuis plusieurs années et entretient des partenariats solides avec divers acteurs étatiques et non-étatiques de promotion et de protection des droits humains.
Le programme « Appui aux Forces de Sécurité des pays membres du G5 Sahel pour la lutte contre l’impunité et le renforcement de leurs liens avec les populations » se base en grande partie sur son expérience avec ses partenaires au Niger, au Mali et au Burkina Faso, indique-t-on.
ADA/AS/ANP 0053 septembre 2022