Niamey, 22 Mai (ANP)- Cette annonce a été faite, le samedi 21 mai 2022, par la Ministre des Mines, Mme Ousseini Hadizatou Yacouba à l’occasion d’une séance de question d’actualité à l’Assemblée nationale.
En 2018, le Niger comptait ‘’deux cent (200) sites d’orpaillage répertoriés et plus de huit cent mille (800 000) personnes qui vivent de l’orpaillage à travers le pays’’ selon la Ministre des mines, Mme Ousseini Hadizatou Yacouba.
De tous ces sites aurifères, ‘’c’est uniquement SAMIRA dans le Liptako qui fait l’objet d’une exploitation industrielle avec la société des Mines de Liptako (SML) qui avait une capacité de production de 3.000 kg par an, exploitation aujourd’hui perturbée par l’insécurité qui sévit encore dans la zone, conduisant à une baisse drastique de la production à moins d’une tonne d’or par an’’ a, ensuite, relevé Mme Ousseuini Hadiza Yacouba.
Cependant il faut noter que l’installation d’usines d’affinage de l’or à Niamey a permis de rehausser les quantités exportées de ce métal. Ainsi de 6 tonnes en 2019, la quantité d’or exportée est passée à 31 tonnes en 2020 et 44 tonnes en 2021.
Ces sites sont situés dans les régions de Tillabéri (province metalogénique du Liptako), d’Agadez (avec Emzeguer, Air, Tafassasset, et Djado), Maradi (province metalogénique du Sud Maradi comprenant Maraka, Gabi, Madarounfa, Niellwa, Dan Issa), et Zinder (province de Damagaran Monio avec les sites de Zanourski, Kissambanat Adoumtchi.
La question d’actualité, objet de la présente séance plénière, a été posée par un groupe de trois députés. Il s’agit des députés Bachir Sidi Abdoul Aziz, Issoufou Issaka et d’Oumarou Yahaya.
En lisant l’objet de la requête, le député Issoufou Issaka a bien voulu rappeler que des années 1970 à ce jour, ’’ des dizaines de sites aurifères ont été découverts à travers le territoire national notamment dans les régions d’Agadez, Tillabéri, et Mardi’’.
‘’A défaut pour l’Etat d’en assurer l’exploitation (du fait qu’une exploitation des gisements à l’échelle industrielle n’est pas économiquement rentable), il accorde à une ou plusieurs personnes physiques ou morales, de nationalité nigérienne ou de droit nigérien ou étranger, dûment qualifiées selon la règlementation, le droit de prospecter, rechercher ou exploiter des substances minières ou de carrière conformément à la loi minière’’ a rappelé le député Issoufou Issaka qui a, en plus, fait savoir que, qu’il s’agisse de ‘’la prospection, de la recherche ou de l’exploitation, ce droit est acquis en vertu d’autorisation de prospection ou de recherche, ou en vertu de permis de recherche ou d’exploitation’’.
Selon Issoufou Issaka, ‘’au vue d’innombrables conséquences qui la caractérisent, l’exploitation minière artisanale présente certes des inconvénients, mais elle présente beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients’’.
Il a, cependant, relevé que ‘’les problèmes couramment rencontrés dans le cadre de l’exploitation minière artisanale sont entre autres le rassemblement anarchique de personnes, risques élevés d’accidents, création d’agglomérations à habitats précaires dans lesquelles règnent une grande promiscuité et des risques d’incendie, absence d’hygiène de vie et divers désordres sociaux (prostitution, vente et consommation de stupéfiants, grand banditisme).
Apres avoir dressé cette situation, les députés requérants ont adressé une dizaine de questions à la ministre des Mines qui tendent toutes à éclairer la représentation nationale, ainsi que le peuple nigérien, sur cette situation des sites d’orpaillage au Niger qui sont tous exploités de manière artisanale.
En réponse aux députés nationaux, Mme Ousseini Hadizatou Yacouba a déclaré que ‘’ l’exploitation artisanale de l’or, communément appelée orpaillage, est qualifiée d’artisanale si les méthodes et les procédés utilisés pour extraire et concentrer les minerais sont artisanaux’’.
S’agissant de la commercialisation de l’or issu de Exploitation artisanale et à petite Echelle (EMAPE), la Ministre des Mines a affirmé qu’elle est ‘’confrontée aux problèmes de fausses déclarations et de fraudes entraînant l’évasion fiscale’’.
Evoquant la fermeture des sites d’orpaillage, elle ne vise qu’à réorganiser ces sites en fonction du plan type élaboré par le Ministère des Mines. Il s’agit, en effet, ‘’d’assurer la sécurité des orpailleurs et de leurs biens’’ a souligné la Ministre des Mines.
‘’Nous avons la conviction que, grâce à des mesures appropriées, la mine artisanale peut concourir au recul de la pauvreté et à la croissance économique’’ a-t-elle laissé entendre.
Selon la Ministre des mines, cette conviction du gouvernement a été traduite dans le document de politique Minière Nationale 2020-2029, et aussi dans la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre OULIOUMOUDOU MAHAMANDOU.
Notons que le code minier prévoit qu’un arrêté du ministre chargé des mines vienne préciser les méthodes, les procédés, mais aussi les équipements et les outils pouvant être utilisés dans une exploitation minière artisanale. Aussi, le code minier fixe une limite à la profondeur des excavations, interdit toute exploitation en galerie et dit que sont prohibés (sauf dérogation) l’abattage à l’explosif et le traitement par voie chimique des minerais’’.
Pour une meilleure rentabilité de l’exploitation artisanale des substances minières en général et de l’or en particulier, la Ministre nigérienne des Mines a estimé qu’il faudrait ‘’améliorer les conditions et les outils de travail des artisans. Il faut que les artisans changent leurs techniques d’exploitation, de traitement et aussi les moyens matériels utilisés. Les acteurs doivent s’inscrire dans un cadre formel afin qu’ils bénéficient d’une assistance appropriée’’.
‘’En plus de ce qui est en train d’être fait en termes de surveillance administrative, mon département ministériel avec l’appui de la banque mondiale, à travers le Projet Gold, a déjà procédé à l’inventaire des sites d’orpaillage. A l’issu de cet inventaire des sites pilotes artisanaux d’encadrement ont été identifiés. Au niveau de ces sites, seront mis en place des zones d’extraction, des zones de traitement et des zones d’habitation’’ a-t-elle poursuivi.
Notons que cette session plénière de l’assemblée nationale de ce samedi 21 mai 2022 a été présidée par le 2eme vice président de ladite institution, M. Alkabous Jalaoui, en présence du commissaire du gouvernement, M. Mahamadou Lawaly Dan Dano, Ministre de la communication chargé des relations avec les institutions.
AOM /AS/ANP mai 2022