Niger/Parlement-censure

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Rejet par le parlement de la motion de censure déposée contre le gouvernement par l’opposition

NIAMEY, 27 Nov. (ANP) – L’Assemblée nationale du Niger a procédé mercredi 26 novembre 2014 à l’examen et au vote de la motion de censure déposée lundi dernier contre le gouvernement de Brigi Rafini par un groupe de 24 députés de l’opposition parlementaire qui lui reproche un certain nombre de griefs dont la mal-gouvernance, des violations répétées des lois, le concassage des partis politiques, des pratiques corruptives, etc.

C’est par 75 voix contre, une abstention et un seul vote favorable sur les 77 votants sur 113 inscrits que les parlementaires ont sanctionné cette motion de censure qui a donné lieu à un débat houleux entre majorité et opposition parlementaires sur la conduite de la gouvernance politique, économique et sociale du Niger.

Mais auparavant le Premier ministre Brigi Rafini a d’abord tenu à répondre aux griefs de l’opposition point par point.

Après avoir indiqué que « le concept de bonne gouvernance au Niger est véritablement le fait de l’actuel régime qui en assure le portage et en fait la ligne directrice de son action », le chef du gouvernement a fait remarquer que les Institutions de la République sont aujourd’hui installées et qu’elles fonctionnent en toute indépendance.

Parlant de la gouvernance politique, Brigi Rafini, en ce qui concerne le passage de députés de 113 à 171 à l’Assemblée Nationale, a indiqué que c’est la même procédure qui a été suivie en 2004 quand le nombre de députés est passé de 83 à 113, sans consultation du CNDP, cette instance nigérienne de concertations politiques.

Du reste, a-t-il expliqué, la loi votée vise à assurer une meilleure représentation des populations au sein du parlement, conformément au ratio d’un député pour 100.000 habitants.

Relativement au concassage des partis politiques dont on accuse son régime, le chef du gouvernement nigérien a déclaré que « les dissensions observées dans les différents partis politiques de notre pays ont toujours existé et sont la conséquence de leur gouvernance interne ».

Sur le plan de la liberté de presse, notamment la caporalisation des médias dont l’accusent les signataires de la motion, le premier ministre Brigi Rafini a d’abord rappelé la signature par le président Issoufou Mahamadou de la Déclaration de la Montagne de la Table, cet engagement à ne pas poursuivre les journalistes, avant d’observer « qu’à ce jour, aucun journaliste n’a été emprisonné pour ses opinions » et que « la caporalisation de la presse dont on parle n’est donc véritablement qu’une affabulation ».

Après avoir relevé quelques réalisations en trois années d’exercice du pouvoir par son gouvernement et qui sont, selon lui avec des preuves à l’appui, supérieurs à celles du régime précédent, notamment sur le plan de l’emploi des jeunes, de la sécurité, de l’éducation, de l’agriculture avec la mise en œuvre de l’Initiative 3N, de la mise en valeur des écosystèmes à l’exemple du barrage de Kandadji et dont le financement est bouclé après quelques perturbations, etc. le premier ministre Brigi Rafini a déclaré que « les nombreux efforts multiformes du gouvernement se traduisent par un mieux-être des bénéficiaires », balayant ainsi les accusations des signataires de la motion de censure qui l’ont taxé « d’être insensible » à la souffrance des populations nigériennes.

Dans sa réponse, le chef du gouvernement s’est particulièrement attardé sur quelques questions spécifiques contenues dans le texte de la motion de censure, notamment l’achat de l’avion présidentiel qui, selon l’opposition, a été effectué en violation des règles de transparence en matière de passation des marchés publics.

Mais pour le premier ministre, ce marché a respecté les textes en la matière et les crédits nécessaires ont été inscrits dans le budget de la Défense au titre de la loi de finances 2013, votée par l’Assemblée Nationale.

Sur l’accusation de connivence entre le gouvernement du Niger et Areva en vue de saper la souveraineté du Niger sur ses ressources uranifères, Brigi Rafini a rappelé que les négociations entre les deux parties ont duré plus de 18 mois et ont conduit à la signature d’un accord de partenariat stratégique avec en toile de fond l’application de la loi minière 2006 de l’Etat du Niger, la ‘’nigérisation’’ des cadres des sociétés minières, le financement de la route de l’uranium et de la mise en valeur de la vallée de l’Irhazer, un prix Niger de l’uranium largement au-dessus du marché.

Au terme de son intervention, le premier ministre, après avoir reconnu que son gouvernement ne prétend pas avoir tout réglé, a dit que « le Niger est sur la bonne voie ». « Il le sera davantage, a-t-il précisé, lorsque nous accepterons tous de nous mettre résolument au service de notre pays, de bannir l’esprit sectaire qui semble caractériser certains de nos compatriotes qui, sous le couvert de la lutte politique, s’échinent à souhaiter le chaos pour notre pays ».

Aussi, a-t-il lancé un appel à tous « pour que la République soit l’union, l’unité, l’harmonie, la lumière, le travail créant le bien-être, la paix entre les hommes autorisant le débat d’idées ».

KPM/AMC/ANP/Nov 2014

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