Niger : Les deux dernières décades du mois de Ramadan risquent d’être encore plus chaudes (Météo)

Niger : Les deux dernières décades du mois de Ramadan risquent d’être encore plus chaudes (Météo)

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Niamey, 26 Avril (ANP) – Le jeûne du mois de Ramadan intervient cette année dans une période particulièrement chaude au Niger. Selon le service de la météorologie nationale, la canicule ressentie durant la première décade risque de grimper durant les deux dernières décades du mois sacré.

Et pour cause, l’installation progressive de la mousson (vent chaud et humide qui souffle sur le pays en provenance des côtes et qui annonce la saison des pluies) à l’aube des deux dernières décades.

Selon le Directeur de la météorologie nationale, M. Katiellou Gaptia Lawan, « le Ramadan intervient à une période particulièrement chaude, et comme nous le savons, les mois d’Avril et de Mai sont les mois les plus chauds au Niger ». « Ce n’est vraiment pas l’idéal, même si en tant que musulmans, on n’a pas le choix. Si c’était à choisir, on éviterait ces mois-là », a-t-il expliqué avec humour.

Selon cet ingénieur météorologue, la première décade a été marquée « par des températures assez élevées » qui tournent autour de 45° Celsius, avant d’avertir que le restant des jours du mois sacré seront encore plus chauds. « La mousson est en train de s’installer. Nous le ressentons ces derniers jours, l’air est devenu plus lourd. Ce n’est plus la température sèche qui souffle, c’est désormais un air chargé d’humidité que nous sentons. Ce vent a commencé à souffler sur toute l’étendue des Régions du fleuve (Tillabéry, Niamey et Dosso) depuis une semaine. Avec l’humidité, les 40° qu’il fait se ressentent plus chauds qu’avant l’arrivée de ce vent chaud et humide », a fait savoir le météorologue.

Généralement en cette période de fin Avril, rappelle-ton, le Niger enregistre une pluie appelée communément ‘’pluie des mangues’’, car celle-ci coïncide avec le début de la saison des mangues dans le pays et que beaucoup pensent être en retard cette année.

Selon M. Katiellou Gaptia Lawan, « cette pluie est généralement une pluie hors-saison, c’est-à-dire elle n’est pas liée à la mousson. Parfois vous avez même des couvertures nuageuses dès le mois de janvier, et il peut précipiter un peu. C’est souvent ces pluies hors-saison que les gens assimilent à la pluie des mangues. C’est devenu une habitude maintenant, à cette période nous avons quelques sauts de mousson et peuvent aller vers le Nord durant un à deux jours avant de revenir et qui provoquent parfois des précipitations importantes ».

Le Directeur de la météorologie nationale a aussi, dans cet entretien accordé à l’ANP, vanté les mérites de son service, un service qu’il situe au cœur de la politique de la sécurité alimentaire. « La météorologie joue un rôle capital dans le cadre de la sécurité alimentaire surtout pour des pays comme le Niger où la culture dépend de la pluviométrie ».

« Qui parle de la culture pluviale, parle des climats. Et le climat est notre domaine par excellence », souligne-t-il, avant d’ajouter que « la météorologie nationale ne travaille que sur le temps et le climat. De ce fait, nous sommes au centre de la sécurité alimentaire ».

« La chose la plus notable que nous faisons est le bulletin décadaire que nous éditons avec un groupe de travail pluridisciplinaire que nous présidons sur la question. Ce groupe de travail est constitué, entre autres, de la direction nationale de l’agriculture, la direction de l’élevage, la direction de la protection des végétaux, la direction générale des ressources en eau, la Gendarmerie, la Garde nationale… A chaque dix (10) jours, à partir du début de la saison pluvieuse, nous suivons tout ce qui passe en terme de pluviométrie et nous fournissons des statistiques aux autorités et au système d’alerte précoce (SAP) pour prendre les meilleures décisions », a détaillé le Directeur de la météorologie nationale.

« A partir du mois de juillet, nous faisons un bulletin nommé ‘’Spécial Décideur’’ qui fait la synthèse de la situation météorologie et qui montre, par exemple, les localités qui sont en retard et en risque. A travers celui-ci, nous alertons les décideurs sur les risques liés à telle ou telle localité. Et juste à la fin de la saison, nous faisons l’estimation potentielle de rendement que nous soumettons aux autorités. Ceci a l’avantage de leur indiquer là où il va avoir de déficits alimentaires et préparer par conséquent la réponse idoine », a-t-il ajouté.

« En plus de cela, nous faisons les prévisions pluviométriques pour informer les producteurs des mesures qu’il faut, par exemple, savoir quel engrain il faut utiliser et où », explique le Directeur de la météorologie nationale, M. Katiellou Gaptia Lawan.

MSB/KPM/ANP-134 Avril 2021

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