Niamey, 18 Juin (ANP)- Le Gouvernement du Niger s’engage à appuyer la lutte des travailleurs des médias privés dans la quête d’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, à travers l’adoption de la convention collective dans le secteur.
Cette volonté a été réaffirmée ce mercredi 16 Juin 2021 par le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou lors d’une rencontre avec les représentants de la Maison de la Presse, avec à leur tête le Président de son Conseil d’Administration, M. Ibrahim Harouna.
En effet, depuis 2012, les professionnels des médias privés se battent pour l’adoption de la Convention Collective Interprofessionnelle, un document, qui une fois adopté, permettra une nette amélioration des conditions de travail, notamment le revenu des acteurs de la presse privée.
Les discussions entre le Premier Ministre et les membres de l’association faitière des organisations socioprofessionnelles des médias ont porté sur plusieurs sujets, notamment la situation de la liberté de la presse au Niger et le processus d’adoption de la Convention collective.
Au terme de l’audience, Ibrahim Harouna s’est dit ‘’satisfait de cette rencontre avec le Premier ministre’’, soulignant qu’il nous a prodigué ‘’des conseils dans le cadre de nos activités ».
La Convention Collective, espoir de ces travailleurs, est en effet un projet de texte qui prévoit la formalisation et l’uniformatisation des contrats entre les professionnels de la presse privée et leurs employeurs.
De façon détaillée, il prévoit et précise la classification des emplois ; la grille salariale et les indemnités professionnelles.
‘’Ce document, une fois adopté, va harmoniser le travail de nos confrères des médias privés et améliorer leurs conditions de vie’’, commente Souleyman Brah, chargé de la communication au bureau de la Maison de la Presse.
Elaboré en 2012, l’adoption de ce texte fait face au véto des promoteurs privés qui exigent du Gouvernement l’accès à la publicité d’Etat, jusqu’à là quasi-exclusivement attribuée aux médias publics.
La résistance des promoteurs de la presse nigérienne est légitimée par ‘’Reporter Sans Frontière’’ qui, dans son rapport 2021 sur la liberté de la presse dans le monde, a demandé aux autorités du Niger l’accès libre à la publicité de tous les médias publics comme indépendants.
Mais pour les structures des travailleurs du secteur, avec à leur tête la Maison de la Presse, cette exigence ne doit pas être une raison pour bloquer un texte qui devait améliorer les conditions de vie et de travail de plusieurs personnes.
‘’C’est inadmissible. On ne doit pas sacrifier ou négliger les droits de ses agents à cause de la publicité’’, dénonce Souleyman Brah.
Selon le Président du Conseil d’administration de la Maison de la Presse, ces échanges avec le Premier Ministre donnent de l’espoir pour l’adoption de la convention collective.
Déjà, fait-il remarquer, le Premier ministre ‘’s’est engagé par rapport à la liberté de presse dans notre pays’’ dans sa Déclaration de Politique Générale,
Cet engagement devra ‘’se matérialiser par des actions dans le sens de renforcer cette liberté de presse dans notre pays’’, a-t-il espéré.
Au Niger, l’Etat octroie chaque année un fonds d’aide à la presse aux médias privés, note-t-on.
MSB/AS/ANP 0118 Juin 2021