Niamey, 06 Août (ANP)- L’ancien chef de file de l’opposition politique nigérienne M. Tahirou Saidou a, dans un message rendu public le 04 août dernier, déclaré que « les évènements du 26 juillet ne sont, hélas, que l’aboutissement de l’entêtement des groupes internes au pouvoir à refuser tout dialogue, tout compromis pour créer un cadre consensuel dans l’intérêt, bien compris, des populations nigériennes ».
« En effet, l’insécurité, le déficit de liberté, les mauvaises pratiques en matière de gestion économique et financière, la pauvreté généralisée, la faillite de nos systèmes éducatif et sanitaire, l’injustice et la corruption sont là des préoccupations que j’ai portées, que j’ai partagées avec le Président Mohamed Bazoum et qui appelaient de notre part un travail concerté dans une ambiance empreinte de sérénité et dans une atmosphère apaisée », a expliqué l’ancien Chef de file de l’opposition.
Aussi, a-t-il ajouté « si du côté de l’Opposition politique, cette approche patriotique a été favorablement accueillie, tel n’a pas été le cas du côté du pouvoir où plusieurs secteurs n’ont vu là que ruse et peut-être même tromperie ».
Il a ensuite fait savoir que « c’est avec effarement qu’il a appris les malheureuses décisions prises par la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine(UEMOA) ».
Des sanctions, qui selon M. Tahirou ‘’jurent d’avec les valeurs de solidarité, de partage et de respect de la souveraineté des peuples, fondatrices de nos organisations communautaires, travestissent la vision des pères fondateurs de ces institutions, qui espéraient la concrétisation d’une communauté des peuples unis par des liens séculaires incroyablement forts‘’.
« Ces sanctions trahissent, aussi, l’esprit de communauté de destin tel que prévu par les textes fondateurs, elles compromettent, également, d’une manière très grave, l’existence des organisations et l’espoir d’une étroite coopération pour la réalisation effective de la libre circulation des personnes et des biens, indispensables pour la vie, le bonheur de nos peuples et le développement de nos pays », a-t-il indiqué.
« Nous rappelons le sens de la mesure et le devoir de raison à la CEDEAO et à tous ces puissances occidentales ou pays frères d’Afrique, qui sont instigateurs ou qui soutiennent ces mesures sinistres d’intervention militaire aux conséquences dramatiques », a soutenu l’ancien chef de file de l’opposition nigérienne.
Selon M. Tahirou, « s’associer à une telle entreprise de guerre fratricide et de déstabilisation complète de notre espace communautaire est une responsabilité lugubrement historique dont chacun en assumera sa part ».
Pour M. Saidou « l’intervention militaire qu’entrevoit la CEDEAO provoquera un bain de sang, une tuerie des civils et des militaires ainsi que des dégâts considérables. Nous interpellons, donc, la communauté internationale quant à son rôle et le danger de toute neutralité complice ».
« Aux peuples frères du Burkina Faso, de la Guinée, du Mali et tous les autres pays, proches ou lointains, qui ont réitéré, avec fermeté, responsabilité et dignité, leur solidarité et leur engagement sans faille aux côtés du Niger et de son peuple, nous exprimons notre profonde gratitude », a-t-il laissé entendre.
« Aux autorités nigériennes, nous réitérons notre détermination, sans réserve, à faire échec à toute initiative, néocoloniale, d’invasion de notre pays, le Niger », a fait savoir M. Saidou.
<<À l’endroit du Président Bazoum, je lui rappelle ce qu’il a coutume de me dire et maintes fois réitéré à l’occasion de ses prises de parole publiques, : « le Niger m’a tout donné, et que le pouvoir appartient à Dieu qui le donne et qui le reprend » j’espère qu’il ne sera pas la cause d’actes préjudiciables aux intérêts supérieurs de la nation nigérienne. Car selon lui « la seule option, salutaire, réside dans une réponse concertée, intégrée et collective ».
« Nous appelons, en conséquence, l’ensemble des Nigériennes et des Nigériens, unis et réconciliés, à se tenir prêts afin de répondre, si nécessaire, à l’appel historique de défense de la Patrie et de la préservation de notre pays », a conclu M. Tahirou.
ADA/AS/ANP 051 août 2023
