NIAMEY, 28 Octobre (ANP) – Le Niger souffre des répercussions considérables de la pandémie de la Covid-19 sur les différents secteurs de son économie, tout en augmentant le nombre des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté, selon une étude de la Banque Mondiale sur la situation de l’économie et de la pauvreté dans le pays présentée par visioconférence ce mercredi 28 octobre 2020.
Cette étude, qui intervient, en plus de la pandémie de la Covid-19, dans un contexte marqué par l’insécurité et les inondations, est axée sur une analyse de l’évolution récente de l’économie et de la pauvreté au Niger.
Ces trois différentes crises ont affecté durement les perspectives économiques du pays alors qu’il est prévu une performance économique relativement robuste jusqu’en 2020 au Niger.
Les participants à cette rencontre ont donc échangé sur les conséquences de ces crises sur l’économie nigérienne, avant de faire état des perspectives envisageables et de proposer des recommandations afin de juguler l’impact de la crise de la COVID-19 sur les ménages et les entreprises, mais aussi à préparer les bases d’une relance économique soutenue du pays.
Le rapport fait, en effet, ressortir que la pandémie de la Covid-19 augmenterait de 270.000 le nombre des Nigériens qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté pour la seule année 2020. Et d’ici 2022, près d’un (1) millions de Nigériens supplémentaires vivront cette situation de dénuement si la crise continue.
Avec déjà deux (2) Nigériens sur cinq (5) qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté, dont 95% en milieu rural, soit près de 9 millions d’habitants, cette situation risquerait de conduire le pays vers un endettement préjudiciable à la relance de l’économie, selon le rapport.
En somme, au Niger, le taux de pauvreté devrait augmenter de 40,8 % en 2019 à 42,1 % en 2020.
Selon M. Paolo Di Lorenzo, Economiste principal à la Banque mondiale, « les ménages et les entreprises ont subi de plein fouet les effets cumulés de la pandémie de COVID-19 sur l’activité économique, qui ont particulièrement exposé les secteurs de l’hôtellerie, des transports et du tourisme, ainsi que les petites et moyennes entreprises à la suite de la baisse de la demande ».
Quant à la Responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Niger, Mme Joelle Dehasse, elle a indiqué que « la pandémie a perturbé les modes de vie et les moyens de subsistance des Nigériens. Nous devons redoubler d’efforts afin de réduire la pauvreté et les inégalités, et restaurer et pérenniser les acquis en matière de capital humain ».
Elle a surtout insisté sur le fait qu’il est « essentiel d’élargir et d’augmenter les programmes d’assistance sociale, comme les transferts monétaires aux populations vulnérables, afin de compenser ces pertes de revenus et d’accroitre la résilience des ménages aux chocs ».
Pour atténuer l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur l’économie du pays, les auteurs du rapport ont préconisé de prioriser l’action sanitaire afin de protéger des vies dans l’immédiat ; de réaffecter les dépenses afin de financer la mise en œuvre de mesures de protection des emplois et des moyens de subsistance et de relancer l’économie, notamment à travers des politiques en faveur de l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’électricité.
En outre et beaucoup plus spécifiquement, les experts de la Banque Mondiale ont recommandé de soutenir une réponse plus vigoureuse du secteur de la santé, de protéger la sécurité alimentaire, de soutenir les moyens de subsistance, de maintenir les services publics essentiels et de soutenir la reprise économique.
KPM/ANP-183 Octobre 2020