Niamey, 11 Octobre (ANP)- Le gouvernement nigérien a tenu, ce lundi 11 Octobre 2021, un séminaire gouvernemental avec à l’ordre du jour la présentation du Waqf au Niger.
Cette présentation a été faire par la Directrice générale de la Haute Autorité du Waqf(institution gouvernementale), Mme Khadidja Diallo, assistée par le Directeur à la conformité et des affaires juridiques de l’institution, M. Issaka Nouhou Mounkaila.
Il s’agit, à travers ce séminaire, d’améliorer la compréhension des membres du Gouvernement sur le concept du Waqf, son utilité et surtout les opportunités qu’il offre en matière d’atteinte des objectifs de développement du pays.
Le thème de cette rencontre gouvernementale, souligne-t-on, est : « le Waqf, un instrument de la finance sociale Islamique au service du développement socio-économique du Niger ».
Produit de la finance islamique, le Waqf, précise-t-on, est défini comme « une immobilisation volontaire d’un bien pour servir de manière temporaire ou perpétuelle une cause noble ».
Selon la loi nigérienne, il s’entend comme « tout bien dont la nue-propriété est immobilisées à perpétuité ou à temps et dont la jouissance est affectée à une œuvre de charité et de bienfaisance publique ou privée ».
Dans une intervention faite à cette occasion axée sur la finance Islamique, le Président du conseil d’orientation et de contrôle de la Haute Autorité du Waqf, Dr Hamid Algabid a souligné que cette finance, qui a un caractère social, est « un instrument de la solidarité Islamique qui comprend entre autre le Waqf et la Zakat ».
Cependant, selon cet ancien secrétaire générale de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), « si la Zakat est bien connue de la population nigérienne, le Waqf, quant à lui, apparaît comme un concept nouveau alors qu’il a toujours existé et pratiqué par nos compatriotes ».
« Il convient de se l’approprier et de le développer », a fait prévaloir l’ancien Premier Ministre du Niger.
La Directrice générale de la Haute Autorité du Waqf, Mme Khadidja Diallo s’est, quant à elle, appesantie sur l’efficacité de cet outil financier pour lutter contre la pauvreté au Niger.
Par ailleurs, elle mentionne les différentes catégories de Waqf qui sont, selon elle, de quatre ordres, à savoir le Waqf public, le Waqf familial ou privé, le Waqf mixte et le Waqf d’Intérêt public.
Selon M. Issaka Nouhou Mounkaila, Directeur du département de la conformité et des affaires juridiques de la haute autorité, le Waqf a aussi bien des fondements islamiques que juridiques et institutionnels.
Au titre des bases islamiques, il cite le verset 92 de la Sourate 3 du Coran qui dit : « Vous n’atteindriez la vraie pitié que si vous faites largesse de ce que vous chérissez le plus ».
Pour ce qui est de la base juridique, il indique que les premiers textes en droit positif nigérien sur le Waqf est l’ordonnance n° 2019-20 du 20 Septembre 2019, fixant les règles relatives au Waf au Niger, ratifiée par la loi n° 2019-49 du 30 Octobre 2019.
A la fin des différentes présentations, le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou a témoigné sa satisfaction quant à la clarté et la richesse des exposés.
« Je pense que l’objectif a été atteint en ce sens qu’au cours de ce séminaire, nous avons vu la définition du concept du Waqf, et nous avons vu aussi l’évolution du Waqf à travers l’histoire », s’est réjoui le Chef du Gouvernement nigérien.
En ce qui concerne son rôle économique, ajoute le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou, « le Waqf peut être utile dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et l’atteinte des objectifs du développement durable », avant de souligner que cet instrument financier « peut aussi permettre de lutter contre les inégalités dans le pays ».
En s’adressant aux membres du Gouvernement, le Premier ministre a demandé que ces connaissances acquises soient vulgarisées auprès des différents services de chaque ministère et par extension au profit de toute la population nigérienne.
Ce séminaire gouvernemental, précise-t-on, est le premier d’une série que projette de faire la Haute Autorité du Waqf. L’institution gouvernementale envisage, en effet, de sensibiliser prochainement les parlementaires, les notaires et les acteurs du secteur privé, apprend-on.
MSB/KPM/ANP- Octobre 2021