NIAMEY, 1er Nov (ANP) -Les règles de bonne gouvernance ne sont pas toujours respectées dans la plupart des entreprises et établissements publics au Niger.
Ce constat a été établi par des organes de contrôle et de suivi dans un document rendu public le 25 octobre au cours d’un forum des entreprises et établissements publics.
Ces institutions de contrôle sont l’Agence Judiciaire de l’Etat (AJE), la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), l’Inspection Générale d’Etat et l’Inspection Générale des Finances.
Le rapport épingle des failles dans l’observance des lois et règlements en matière d’administration et de gestion financière et patrimoniale, citant l’immixtion des tutelles techniques dans la gestion des entreprises publiques, l’inefficacité des contrôles des tutelles, des dysfonctionnements des Conseils d’Administration, la perception des primes et autres avantages indus par les administrateurs, etc.
Les autres griefs sont relatifs aux incohérences entre l’objet social des entreprises et les pratiques de gestion, le recrutement des structures et d’agents ne répondant pas au profil-poste et non essentiels au fonctionnement régulier des sociétés, le recours sans contrats aux expertises d’agents de l’Etat assortis de rémunération.
Le document met en cause l’exécution des budgets privilégiant plus les charges de fonctionnement que celles d’investissements, des dépenses extrabudgétaires injustifiées, des passations des marchés en marge de la réglementation, du favoritisme dans la passation des marchés publics, du détournement des biens publics, etc.
Sur le plan de la gouvernance financière et comptable, les Institutions de suivi et de contrôle de la bonne gouvernance ont constaté un régime de comptabilité flou, la violation des règles budgétaires et comptables, le non-reversement des produits d’impôts au trésor public, le recours onéreux aux découverts bancaires pour faire face à des dépenses de prestige, des fautes de gestion multiformes (émissions des bons blancs, non-tenue de la comptabilité générale, exonérations fiscales frauduleuses, détournements budgétaires, etc.).
Pour pallier ces insuffisances, l’Agence Judiciaire de l’Etat (AJE), la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), l’Inspection Générale d’Etat et l’Inspection Générale des Finances recommandent, entre autres, aux tutelles financières de mettre fin à la léthargie observée dans le suivi et l’encadrement des entreprises, la coordination et la supervision de la gouvernance administrative et financière des entités publiques tout en s’assurant de l’atteinte des indicateurs de performances, la définition des normes et des critères d’éligibilité aux subventions octroyées aux entreprises.
Aux Conseils d’Administration, il est recommandé l’harmonisation et la rationalisation des salaires et avantages des entreprises sur des critères normatifs, alors qu’aux Directeurs Généraux il est demandé d’exercer des contrôles périodiques internes et externes, de mettre en place tous les outils de gestion, etc.
KPM/CA/ANP 0002 Novembre 2022