Niamey, 03 nov (ANP)-La création de ‘’Lauréat’’, une plateforme numérique pour la gestion de toutes les procédures de l’organisation du baccalauréat permet désormais à l’office du baccalauréat, des équivalences et des examens et concours du supérieur (OBEECS) de contrôler de bout-en-bout l’organisation de cet examen, jadis comparable à une mer à boire, selon le directeur des archives, des statistiques et de l’informatique de cet organe gouvernemental.
La mise au point de ce nouvel outil, qui est en réalité un site web « est une aventure heureuse », déclare M. Boukari Idi.
En 2021, l’office du baccalauréat du Niger (OBN), devenu aujourd’hui office du baccalauréat, des équivalences et des examens et concours du supérieur (OBEECS) a mis au point la plate plateforme numérique ‘’Lauréat’’ lui permettant d’enrôler des candidats du bac, de collecter les frais d’inscription des candidats, de délivrer des convocations pour les épreuves, de gérer les jurys, de publier les résultats en ligne et de remettre le diplôme aux récipiendaires toujours en ligne.
Selon cet agent étatique, la mise au point de cette plateforme procure trois (3) principaux avantages communs à l’OBEECS, aux candidats et aux écoles.
« Le premier gain que nous avons avec cet outil, c’est le contrôle de l’effectif des candidats au baccalauréat. Ça veut dire que quand les inscriptions commencent, moi qui ai, par exemple, un compte administrateur, je peux vérifier combien de candidats sont inscris. Quelles sont les écoles qui ont inscrit leurs candidats ? Quelles sont celles qui n’ont pas encore inscrit leurs candidats ? Là on a un contrôle d’effectif et dès qu’on finit les inscriptions on peut vous dire avec exactitude le nombre de candidats que nous avons cette année, voilà les répartitions des candidats par sexes, voilà leur répartition par écoles, par communes, par régions et par filières… », explique, M. Boukar Idi.
Selon lui, « la maitrise de l’effectif est très importante, puisque auparavant, on avait des problèmes jusqu’à la veille des examens. Mais tout ceci n’est qu’un souvenir ».
Le deuxième gain généré par cette invention, poursuit le responsable informatique, est que « depuis qu’on a commencé la digitalisation, aucun francs ne s’est égaré. Ça veut dire que tous les frais d’inscription sont intégralement, sans aucune perte, versés au trésor publique dans le compte de l’OBEECS. Même un seul franc ne se perd alors qu’avant on pouvait constater la disparition de beaucoup d’argent. Donc dorénavant, l’Etat est mis dans son droit à 100%. Personne ne voit l’argent liquide pour être tenté puisque les transactions sont faites par voie électronique ».
« Et le troisième gain, c’est la rapidité que nous avons dans les traitements des données. Cela veut dire que quand les inscriptions sont clôturées nous avons toutes nos informations, toutes nos données pour toutes les écoles, pour chaque commune, pour chaque région et pour chaque filière. Là avec une certaine facilité, on fait le classement des candidats par jury, car nous avons la liste des salles, la liste des surveillants… Donc tout va rapidement », se réjouit-il.
Avant la création de cet outil numérique, l’office en charge de l’organisation du baccalauréat devait faire tout le processus d’enregistrement et de gestion des dossiers de milliers de candidats sans grande assistance technologique.
Par exemple, note-t-on, en 2020, c’est ainsi que l’office a géré les dossiers des 72 920 candidats qui se sont effectivement présentés à l’examen.
A cette époque, se souvient M. Boukar Idi, il fallait d’abord réceptionner les dossiers physiques au niveau du service du baccalauréat où des agents de saisie devaient recenser toutes les informations contenues, avec tous les risques énormes d’omission, de fautes d’orthographe et de perte de certains dossiers.
A cela s’ajoutait également le détournement (à différents niveau de l’administration) de l’argent issus des dépôts des dossiers qui ne remontait pas dans son intégralité au niveau du service du baccalauréat, ce qui faisait que le service ne parvenait pas à recouvrer l’intégralité de la somme.
Il y a été aussi constaté une lenteur au niveau des dépôts des dossiers des candidats par les écoles et les candidats libres, rendant ainsi la procédure très lourde et longue, car pour déposer les dossiers, c’était avec des longues queues.
C’est pour toutes ces raisons que l’OBEECS a décidé de moderniser et de numériser ses procédures de travail, informe M. Boukar Idi.
L’inscription de la liste des candidats sur le site est faite par les écoles à travers des espaces créés pour chaque établissement scolaire par les responsables. Sur ces espaces numériques, les administrateurs d’écoles ont la possibilité de vérifier la liste de leurs candidats et de corriger s’il y a des erreurs, renseigne la même source.
Ensuite les responsables des écoles procèdent au paiement des frais de dépôt de dossiers en ligne. Par contre les candidats libres le font eux-mêmes toujours en ligne.
« Cela veut dire que les administrateurs des écoles n’ont pas à venir passer des longs moments, des longues journées à l’office de baccalauréat pour pouvoir déposer le dossier et payer en même temps. Avec cette innovation, ils peuvent rester couchés dans leurs chambres avec leurs ordinateurs et faire l’inscription de leurs candidats et procéder au paiement via mobile money ou les compagnies de transfert d’argent», note le directeur de l’informatique de l’OBEECS.
M. Boukar Idi assure également que le site ‘’Lauréat’’ prend beaucoup en compte la protection des données personnelles des visiteurs.
« En ce qui concerne la protection des données (personnelles), je peux vous assurer qu’il n’y a personnes en dehors de nous qui a accès à la plateforme. C’est vrai on met des photos, un numéro de téléphone (…), mais il n’y’aura pas de fuite de données, vous pouvez vous mettre à l’aise », confie-t-il au journaliste de l’ANP.
Cependant, malgré les avantages qu’elle procure, la plateforme ‘’Lauréat’’ n’est pas exempte d’imperfection. Car « C’est une œuvre humaine est toujours imparfaite, ou disons qu’elle est toujours perfectible. ‘’Lauréat’’ est destiné à aller de l’avant en s’améliorant de façon continuelle », reconnait le fonctionnaire de l’enseignement supérieur.
[Cet article est réalisé dans le cadre de la bourse de journalisme sur les IPN organisée par la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest et Co-Develop].
MSB/AS/ANP 015 Novembre 2023