Niamey, 29 janv (ANP)- Le Niger a marqué, ce mardi 28 janvier, par une méga mobilisation à l’échelle nationale, l’an 1 de son retrait en compagnie du Burkina et du Mali de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l‘Ouest (CEDEAO), une rupture perçue comme une étape clé dans le processus de lutte pour la souveraineté engagée par ces Etats sahéliens.
Dans cette dynamique en cours au Niger depuis le 26 juillet 2023 sous l’égide du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, des femmes s’y sont engagées en première ligne.
Falmata Taya du M62, mouvement de la société civile et Maria Saley des ‘’femmes engagées’’, structure de soutien au CNSP, font partie des visages marquants de cette lutte.
Trésorière nationale du mouvement M62, Mme Souleymane Falmata Taya était de tous les combats pour la souveraineté du Niger avant et après les événements du 26 juillet 2023 : son souci, soutient-elle, un Niger souverain qui ‘’garantit de meilleures conditions de vie pour les générations futures’’.
’’La jeunesse et les femmes constituent la majeure composante de la population nigérienne et c’est cela qui m’a motivé en tant que femme, à mener ce combat aux cotés des hommes’’, affirme-t-elle.
Il s’agit d’une part de montrer à d’autres femmes que ‘’nous avons notre part de responsabilité dans cette lutte et d’autre part de sensibiliser nos enfants sur le patriotisme’’, se justifie Mme Souleymane.
Ni les préjugés à l’égard des femmes dans un pays à plus de 90% musulmans, ni des préjudices physiques, financiers ne semblent décourager cette actrice de la société civile.
A ce stade de la lutte , ‘’nous pouvons déjà nous en féliciter car le premier acte posé par le CNSP depuis son avènement avec à sa tête le général de brigade Abdourahamane Tiani, était l’un des points sensibles des revendications de longue date de notre mouvement, faire partir la France ainsi que tous les pays occidentaux qui se sont accaparés de notre terre sous prétexte qu’ils sont venus nous aider, ce qui n’est pas le cas’’ , se réjouit l’égérie du M62.
Falmata égrène aussi d’autres acquis sur le plan socioéconomique dont le retrait du permis d’uranium d’Imouraren détenu par ORANO, la gratuité des soins des enfants et d’accouchement, la régularité des salaires en dépit de l‘embargo, la réduction des prestations des soins ou des prix des hydrocarbures.
Quant à Mme Maria Saley, aujourd’hui administratrice déléguée de la commune rurale de Liboré, elle était une figure de proue d’une structure de soutien née au lendemain du coup d’Etat, dénommée ‘’femmes engagées’’.
’’Si nous avons décidé de mener cette lutte aux côtés des hommes, c’était pour la bonne cause parce que si le Niger retrouve sa liberté, c’est pour les femmes d’abord, pour nos pères, nos frères, nos maris et nos enfants’’, s’explique-elle.
Et la responsable municipale d’ajouter : ’’la population nigérienne en général et les femmes en particulier se sont tant battues pour arracher notre souveraineté et notre revendication à nous les femmes, étaient basées sur nos droits car ces derniers ont été depuis longtemps piétinés’’.
Mme Maria fait observer que plusieurs groupes de femmes se sont manifestés tout au long du processus pour apporter leur soutien tant financier que moral aux manifestants aux moments les plus décisifs de la lutte.
‘’On constate un changement de mentalité global chez les femmes’’, se réjouit-elle.
L’administratrice déléguée de Liboré appelle toutes les femmes nigériennes ’’à se mobiliser et ne pas rester les bras croisés car la place de la femme n’est pas que dans le foyer c’est aussi dans le combat ’’.
‘’En ce moment où le Niger se trouve dans une nouvelle démarche, il a tant besoin de tous ses fils et filles pour accompagner le CNSP dans cette lutte’’, fait-elle savoir.
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DBZ/CA/ANP 0161 janvier 2025