Niamey, 13 Novembre (ANP) – A Niamey, la capitale, il existe ce qu’on appelle « Faba-Faba » ou ces minibus de 17 à 19 places qui relient les quartiers périphériques au centre-ville. Ces moyens de transport qu’empruntent les usagers les moins nantis sont aussi dangereux que les coûts moins chers qui permettent de les emprunter.
Les « Faba-Faba » occupent aujourd’hui une place importante dans le transport des personnes dans la ville de Niamey. Mais ils constituent également un véritable danger pour les usagers.
En effet, bien que permettant aux habitants des quartiers périphériques de rejoindre le centre-ville de Niamey à des prix abordables, qui varient entre 125 et 200 FCFA, les « Faba-Faba » les exposent également à des dangers de toutes sortes dont des fréquents accidents de circulation.
Ces minibus sont, pour la, plupart conduits par des chauffeurs en état d’ivresse, ou même par leurs apprentis qui ne possèdent même pas de permis de conduire. Certains de ces apprentis manquent également du caractère et du respect aux clients, car obnubilés par les excitants qu’ils prennent à longueur de journée.
M. Mamoudou, un jeune du quartier aéroport, a témoigné à l’ANP qu’un jour, « en entrant dans le véhicule (Faba-Faba, ndlr), j’ai directement senti l’odeur de l’alcool et de la cigarette, de la musique à fond, un chauffeur entièrement ivre, qui roulait en chantant, ne se préoccupant de rien. Et malgré la plainte des passagers, il faisait mine de ne rien entendre et continuait son chemin jusqu’à un carrefour où, grâce à l’intensité de la circulation, les usagers ont réussi à descendre du véhicule ».
Une jeune fille scolaire, qui empreinte également ces minibus, nous a fait savoir que certains passagers hommes cherchent, quant à eux, à abuser des femmes dans les Faba-Faba surtout la nuit, pour avoir vécu l’amère expérience. En effet, nous a-t-elle raconté, « un jour, j’étais au milieu de deux garçons dans le véhicule et l’autre a commencé à me toucher. Et malgré mon opposition, il a persisté jusqu’à ce que je demande au chauffeur de s’arrêter et sans rien dire à personne je suis descendue de la voiture ».
Pour une autre passagère de Faba-Faba, Mme Fatima, « vraiment ces minibus nous aident beaucoup dans nos déplacements, car de l’aéroport au grand marché le frais de déplacement nous coûte 200 F CFA seulement. J’en appelle donc au syndicat et aux autorités de leur interdire de se saouler avant de conduire ».
Elle a également suggéré aux conducteurs « de voir s’ils peuvent s’entendre afin de ne pas mélanger les hommes et les femmes dans le même minibus parce qu’on tombe très souvent sur des hommes malhonnêtes ».
MAY-ADA/KPM/ANP-0074 Novembre 2020