Niamey, 24 oct (ANP)-Dans le cadre du projet « Criminalité organisée : Réponse ouest-africaine à la cyber-sécurité et la lutte contre la cybercriminalité » (OCWAR-C), financé par l’Union européenne, la CEDEAO a procédé, le mercredi 19 Octobre 2022 à Banjul en Gambie, à la remise officielle d’un laboratoire numérique aux autorités du pays pour renforcer les capacités opérationnelles des structures en charge des investigations numériques.
La remise officielle du laboratoire de lutte contre la cybercriminalité, outil d’investigation numérique, aux autorités du Ministère de l’Intérieur par l’intermédiaire du Ministère des Télécommunications et de l’Economie numérique de la Gambie, a été effective grâce à la Commission de la CEDEAO, en collaboration avec l’Union Européenne.
A travers ce don, la CEDEAO et ses partenaires souhaitent fournir plus de capacité à la police gambienne pour lutter efficacement contre la cybercriminalité dans le pays et mieux coopérer avec les autres États membres en termes de gestion des problèmes de cybercriminalité.
Ce laboratoire, à la pointe des technologies est équipé de divers types de matériel d’investigation numérique notamment du matériel générique, de logiciels et de licences.
Avant le transfert de ce laboratoire, un renforcement des capacités a été dispensé aux cadres de la police gambienne pour développer et améliorer leurs aptitudes à traiter les preuves numériques conformément aux meilleures pratiques bien établies et aux procédures appropriées.
Intervenant au nom du Président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu TOURAY, M. Sédiko DOUKA, Commissaire de la CEDEAO en charge des Infrastructures, de l’Énergie et de la Digitalisation a indiqué que ‘’le globe devient de plus en plus interconnecté à chaque minute avec l’accès à Internet en pleine expansion […], la région de la CE-DEAO n’est pas en reste, car l’accès à Internet est en augmentation, avec un taux de pénétration d’environ 54 % en décembre 2021. En conséquence, cette recrudescence crée des opportunités d’innovation accrues et souligne pourquoi la région doit accélérer les efforts de transformation numérique dans tous les secteurs pour répondre aux demandes croissantes des citoyens’’.
Il a, en outre, indiqué que malgré les opportunités accrues de la digitalisation, il faut noter la présence d’acteurs plus malveillants qui exploitent les vulnérabilités de cette transformation digitale, augmentant ainsi les cyber-risques, les menaces et les attaques.
Prenant la parole à cette occasion, le Ministre de l’Economie Numérique de la Gambie, M. Ousmane KABA a exprimé sa profonde gratitude en remerciant la Commission de la CEDEAO et l’Union européenne pour avoir choisi la Gambie, sur 15 pays membres de la sous-région en plus de la Mauritanie, comme projet pilote pour la création d’un laboratoire de criminalistique numérique.
Il a souligné que ‘’la création de ce laboratoire d’investigation numérique est le premier du genre dans l’histoire de la Gambie’’,
M. Siaka Sonko, Ministre de l’Intérieur de la Gambie, représenté par Mr Djibril Lowe, le Secrétaire permanent par intérim a, quant à lui, soutenu que ‘‘environ 70 % des pays du monde ont des insuffisances en matière de cybercriminalité. Aujourd’hui, dans un monde plus connecté numériquement, cette forme de criminalité est une préoccupation majeure pour les forces de l’ordre. La criminalité à travers cette transformation digitale pour cibler les faiblesses des infrastructures des systèmes en ligne et faire de l’hameçonnage, les rançonnages’’.
Quant à l’Inspecteur Général et Commissaire en gestion de crime de la Gambie, Mr Demba Sowe, il a indiqué que ‘’ce laboratoire permettra non seulement de faciliter les procédures d’enquêtes numériques, mais aussi de réduire le taux des victimes de cyberattaques’’.
L’UE, via son représentant Raphaël Brigandi Political Officer, Chargé d’affaires, a rappelé que le projet OCWARC a pour objectif de renforcer les capacités des parties prenantes dans le domaine de la cyber-sécurité.
‘’ Les criminels utilisent un avantage sur la transformation digitale pour cibler les faiblesses des systèmes en ligne […], Et l’impact socio-économique est considérable et cela affecte les gouvernements, les affaires, les personnes’’ a-t-il souligné avant de souhaiter une bonne collaboration entre les projets, le Système d’information policière d’Afrique de l’Ouest (SIPAO/WAPIS) et le projet OCWAR-C.
Cette remise de laboratoire a été suivie, le vendredi 21 octobre dernier, d’une campagne de sensibilisation à la cyber-sécurité à l’endroit d’un échantillon de 80 personnes représentants les acteurs du pays impliqués dans cette activité qui sont entre autres les acteurs étatiques, les responsables informatiques des structures privées et le grand public.
AS/ANP 0144 octobre 2022