Lutte contre la corruption : « notre politique est d’œuvrer pour une Tolérance Zéro » (Ministre de la Justice)

Lutte contre la corruption : « notre politique est d’œuvrer pour une Tolérance Zéro » (Ministre de la Justice)

Mise en ligne

Publié le

à

Niamey, 14 Fév (ANP)- Dans son entretien bilan sur les antennes de la télévision nationale du jeudi 13 février 2025, le Ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des Sceaux, M. Alio Daouda, a indiqué que la politique de son département en matière de lutte contre la corruption est ‘’d’œuvrer pour une tolérance zéro’’, par conséquent, ‘’dès lors que des cas de corruption sont avérés, ils donnent lieu à des poursuites.

« Pour preuve, pour la première fois nous avons quatre (4) magistrats qui sont en détention pour des indélicatesses, un greffier et d’autres procédures sur le plan disciplinaire sont en cours », a-t-il illustré rappelant que « ce n’est un secret pour personne de l’existence du phénomène de la corruption dans le milieu judiciaire, puisque c’est des études qui ont scientifiquement démontré l’existence du phénomène, et cela bien avant même les États généraux de la justice tenus en 2012 ».

Pour le Ministre de la justice, « ce phénomène n’a pas encore disparu, il reste encore et constitue une véritable gangrène pour l’épanouissement du secteur de la justice ».

Pour cela, le Ministre de la justice dit avoir été instruit par le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie afin « d’œuvrer pour promouvoir une justice qui rassure, une justice indépendante assumée par des acteurs qui font le serment de soumission à la loi, une juste égale pour tous sans discrimination, bref une justice de qualité ».

Selon le Ministre Alio Daouda, « la plus grande difficulté en matière de répression de la corruption, c’est l’existence d’un pacte secret entre le corrupteur et le corrompu, parfois avec l’intervention d’un intermédiaire, et il faut nécessairement que ce contrat de malveillance soit dissout pour qu’on en connaisse les clauses et les liens qui unissaient les parties ».

« C’est pour cela quand que vous partez au tribunal de grande instance hors classe de Niamey s’agissant du volet de lutte contre les crimes économiques et financiers, au-delà des magistrats pour l’ensemble du corps des fonctionnaires agents d’Etat ou tout autre justiciable, rares sont les cas où vous avez des dossiers ouverts uniquement pour fait de corruption », a souligné le Ministre.

Depuis qu’il est alors à la tête de ce département, le Ministre Alio Daouda a souligné avoir œuvré « pour renforcer les capacités des acteurs intervenant au niveau de ces pôles pour qu’ils soient en mesure d’examiner certaines infractions pour aboutir sur des délits de corruption ».

Par exemple, a-t-il cité, « les questions d’enrichissement illicite dont nous sommes en train de revoir la législation pour qu’à l’image des autres pays de l’AES nous ayons un dispositif juridique de lutte contre l’enrichissement illicite, le renforcement du nombre de cabinets d’instruction pour qu’ils puissent prendre en charge ces thématiques de droit, et le doublement du nombre de ces cabinets d’instructions, retombées du pôle spécialisé, parce que la corruption, même la convention des nations unies, la convention de Mérida de lutte contre la corruption, la convention de l’OICI auxquelles nous sommes partis, prévoient d’abord un aspect préventif et un aspect répressif, et enfin la coopération entre acteurs pour que l’on puisse mettre la main sur le corrupteur et sur tout ce que l’ingénierie corruptible a pu gérer ».

Il a par ailleurs fait savoir qu’ils sont en train de sensibiliser, former, éduquer les magistrats et en même temps ils ont eu l’accord des toutes les corporations du secteur de la justice pour que « nous menions une véritable campagne de lutte contre la corruption en renforçant une croisade de lutte contre la corruption, en renforçant les capacités des acteurs d’abord pour la réprimer, mais en rappelant aux acteurs les obligations d’éthique et de déontologie ».

« Récemment nous avons mis en place un comité d’experts gouvernementaux chargés de la mise en œuvre de la convention de Mérida sur la lutte contre la corruption, avec pour mission de voir comment mettre en œuvre une articulation de ce dispositif pour qu’enfin au Niger on débarrasse l’appareil judiciaire dans un premier temps de la corruption, pour que l’on puisse aller vers les autres services étatiques avec force et détermination pour lutter, parce que la charité bien ordonnée commence par soi-même » a-t-il souligné tout en reconnaissant que « vous ne pouvez pas combattre le phénomène de la corruption si vous-mêmes, vous êtes corrompus », a-t-il conclu.

ADA/AS/ANP 091 février 2025

0 0 votes
Évaluation de l'article
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Populaires

Sur le même sujet